Null BARTHOLDI (Auguste). 
Lettre autographe signée à un « cher Monsieur ». Pari…
Description

BARTHOLDI (Auguste). Lettre autographe signée à un « cher Monsieur ». Paris, 28 octobre 1881. 2 pp. 1/2 in-8, en-tête imprimé à son monogramme. « Si j’ai tardé à répondre à votre aimable lettre, c’est parce que J’AI ETE ASSEZ OCCUPE DEPUIS CES JOURS DERNIERS, PAR LES AFFAIRES DE MA STATUE D’AMERIQUE. J’ai été très heureux d’apprendre que ma proposition vous agréait car j’étais bien en peine pour arriver à exécuter la statue de Rouget de Lisle et les exigences des fondeurs me mettaient dans l’impossibilité d’arriver. Je serai prêt à l’époque que vous indiquez, et cela me permet d’étudier et travailler mon œuvre cet hiver avec tout le soin et le plaisir que je suis heureux d’y apporter. Je vous remercie bien de vos pensées gracieuses pour moi, je me suis vu déjà plusieurs fois écarté dans les récompenses officielles par des candidats plus agissants que moi ; mais j’ai toujours préféré attendre ces choses de la spontanéité des événements ou de l’influence des personnes qui m’estiment. Je suis très touché... des sentiments que vous m’exprimez à cette occasion. J’ai pris bonne note de vos observations pour la couronne comtale et sur les inscriptions. Il faudra me faire un dessin que l’on pourrait soumettre à l’approbation du Conseil. Quant aux inscriptions proposées par M. de Ronchaud [l’historien et directeur des musées nationaux Louis de Ronchaud], j’en suis fort aise ; car j’ai déjà cherché si je ne trouverais pas quelque chose dans Victor Hugo ; je ferai un tracé pour la disposition dans les panneaux de côté... » LA STATUE DE LA LIBERTE fut conçue par le sculpteur Auguste Bartholdi, avec une structure métallique par l’architecte Eugène Viollet-le-Duc puis par l’ingénieur Gustave Eiffel. La réalisation demanda près de dix ans, des premiers travaux en 1875 jusqu’à son installation et son inauguration à New York en 1886. — Quand à sa statue de Claude-Joseph ROUGET DE LISLE, elle fit l’objet d’une souscription nationale sous la présidence d’honneur de Victor Hugo, et fut inaugurée à Lons-le-Saunier, ville natale de l’auteur de La Marseillaise, en août 1882. « NOUS SOMMES ENTOURES DE MERVEILLES, IL ‘AGIT DE LES VOIR ET FAIRE VOIR... »

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BARTHOLDI (Auguste). Lettre autographe signée à un « cher Monsieur ». Paris, 28 octobre 1881. 2 pp. 1/2 in-8, en-tête imprimé à son monogramme. « Si j’ai tardé à répondre à votre aimable lettre, c’est parce que J’AI ETE ASSEZ OCCUPE DEPUIS CES JOURS DERNIERS, PAR LES AFFAIRES DE MA STATUE D’AMERIQUE. J’ai été très heureux d’apprendre que ma proposition vous agréait car j’étais bien en peine pour arriver à exécuter la statue de Rouget de Lisle et les exigences des fondeurs me mettaient dans l’impossibilité d’arriver. Je serai prêt à l’époque que vous indiquez, et cela me permet d’étudier et travailler mon œuvre cet hiver avec tout le soin et le plaisir que je suis heureux d’y apporter. Je vous remercie bien de vos pensées gracieuses pour moi, je me suis vu déjà plusieurs fois écarté dans les récompenses officielles par des candidats plus agissants que moi ; mais j’ai toujours préféré attendre ces choses de la spontanéité des événements ou de l’influence des personnes qui m’estiment. Je suis très touché... des sentiments que vous m’exprimez à cette occasion. J’ai pris bonne note de vos observations pour la couronne comtale et sur les inscriptions. Il faudra me faire un dessin que l’on pourrait soumettre à l’approbation du Conseil. Quant aux inscriptions proposées par M. de Ronchaud [l’historien et directeur des musées nationaux Louis de Ronchaud], j’en suis fort aise ; car j’ai déjà cherché si je ne trouverais pas quelque chose dans Victor Hugo ; je ferai un tracé pour la disposition dans les panneaux de côté... » LA STATUE DE LA LIBERTE fut conçue par le sculpteur Auguste Bartholdi, avec une structure métallique par l’architecte Eugène Viollet-le-Duc puis par l’ingénieur Gustave Eiffel. La réalisation demanda près de dix ans, des premiers travaux en 1875 jusqu’à son installation et son inauguration à New York en 1886. — Quand à sa statue de Claude-Joseph ROUGET DE LISLE, elle fit l’objet d’une souscription nationale sous la présidence d’honneur de Victor Hugo, et fut inaugurée à Lons-le-Saunier, ville natale de l’auteur de La Marseillaise, en août 1882. « NOUS SOMMES ENTOURES DE MERVEILLES, IL ‘AGIT DE LES VOIR ET FAIRE VOIR... »

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AUGUSTE BARTHOLDI (1834-1904) Tête de l'Amérique Vers 1856-1863 Plâtre patiné préparatoire au monument Bruat, Colmar (Petits accidents) Head of America, sculpture in patinated plaster by Auguste Bartholdi, circa 1856-1863 HAUT. 58 CM – H. 22,8 IN. Provenance Par tradition orale, acquis par le précédent propriétaire directement auprès des descendants de la famille Bartholdi. Œuvres en rapport - Auguste Bartholdi, Statue de l'amiral Bruat, 1857-1864, bronze, Champs de Mars, Colmar ; - Auguste Bartholdi, Projet pour le Monument Bruat, maquette en plâtre teinté, 1856, Musée Bartholdi, Colmar ; - Auguste Bartholdi, Tête de l'Afrique, Fragment de l'ancienne fontaine, grès rose, 1863, Musée Bartholdi, Colmar ; - Auguste Bartholdi, Tête de l'Amérique, Fragment de l'ancienne fontaine, grès rose, 1863, Musée Bartholdi, Colmar. Littérature en rapport - Stanislas Lami, Dictionnaire des sculpteurs de l'École française au dix-neuvième siècle, t. I, édition de p. 65 ; - Jacques Betz, Bartholdi, Les éditions de Minuits, Paris, 1954, p. 46, 47 et 49 ; - Robert Belot et Daniel Bermond, Bartholdi, Perrin,2004, pp.117 à 119 ; - Robert Belot, Bartholdi, l'homme qui inventa la liberté, collection Biographies et mythes historiques, Ellipses, 2019, pp.159 à 169, 314, 527. D'une rare modernité et aux formes puissantes, cette tête en plâtre de l'Amérique correspond à l'état définitif de l'Allégorie du Nouveau Continent. L'Amérique est " figuré par un jeune homme dont l'aspect a encore quelque chose de sauvage ; il repousse du pied gauche de vieilles idoles, sous son coude une roue à engrenage symbolise l'industrie, et un aviron, le génie de la navigation ". Son front est coiffé d'une étoile. Or cette étoile ornait initialement le front de la femme qui devait représenter l'Europe " comme symbole de la lumière dont l'Europe est le centre ". S'il a été indiqué que cette étoile ajoutée était un signe maçonnique, témoin discret de l'engagement franc-maçon de Bruat, son transfert du front de la " Vieille Europe " à la " Jeune Amérique " prend une dimension tout à fait symbolique et précurseur dans la Geste de Bartholdi qui, dès cette époque souhaite émettre, à travers l'art, un message humaniste. Plus d'une décennie avant que Bartholdi, proche du courant abolitionniste, ne se soit rapproché d'Édouard de Laboulaye, républicain modéré qui voit l'Amérique comme un modèle de liberté en 1865 et ne propose son projet de statue de la Liberté, il présente ici une image optimiste du Continent symbolisant l'idéal démocratique et l'accueil des immigrés.

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