Null Tapa maro, Lac Sentani
Papouasie occidentale, Indonésie
Ecorce de bois batt…
Description

Tapa maro, Lac Sentani Papouasie occidentale, Indonésie Ecorce de bois battu. Hauteur: 74 cm Longueur: 50 cm Provenance: Collection H. Heynes Collection Loed Van Bussel Amsterdam (Inv ZM035) The Jolika collection de Marcia & John Friede, USA. Traditionnellement fabriqués et portés autour de la taille par les femmes mariées, les pagnes d'écorce peinte symbolisaient le passage à l'âge adulte dans les sociétés du Lac Sentani. Le tissu d'écorce maro provient de l'écorce d'un Ficus. Sa couche externe est retirée afin de conserver la bande d'écorce interne, qui sera battue sur une enclume en pierre afin d'aplanir les fibres. Le morceau de tissu ainsi créé, lisse et uniforme, est trempé dans l'eau puis séché. Notre exemplaire, de forme rectangulaire, dont la polychromie est magnifiquement conservée, est décoré d'une répétition de motifs typiques en spirales (fouw). Il s'agit du motif originel, présent sur les tout premiers maro avant l'apparition de dessins plus figuratifs mettant en scène des créatures aquatiques telles que des poissons, des tortues ou des lézards, ou des références à l'art de la pêche. Les pigments naturels appliqués sur l'écorce sont mélangés à de l'eau et de la résine végétale. Le noir (nokoman), fabriqué à partir de suie ou de charbon de bois, est utilisé pour le tracé des motifs spiralés, se détachant sur un fond d'un rouge profond (nime-nime ou mélé), obtenu à partir de terre ou de pierre rouge. Des touches de pigments blancs (kéléuman) fabriqués à partir de chaux, apportent de l'éclat à l'ensemble de la composition. La grande fascination exercée par le maro sur les artistes occidentaux dans les années 1930, s'explique par le lien étroit qui unissait Jacques Viot, auteur et marchand d'art, au cercle artistique surréaliste. Grand voyageur amateur d'exotisme, profondément anti-colonialiste, il ramena en Europe, pour le compte du galeriste parisien Pierre Loeb, auprès duquel il s'était endetté, de nombreux objets ainsi que de surprenants tapa maro collectés près du lac Sentani, un territoire de Nouvelle- Guinée fortement emprunt d'influences indonésiennes. D'importantes collections d'art océanien furent alors constituées par Loeb et André Breton, faisant l'objet d'expositions à Paris et New York, initiant certains artistes tels que Ernst, Miró, ou Matisse à ces tissus d'écorce peints, dont ils firent l'acquisition. Répondant à la quête Surréaliste d'exploration du monde onirique, union suprême de l'art et du rêve, cette forme artistique apparaît comme la révélation d'un « état magique », d'une « vision de l'au-delà de ce que l'oeil peut percevoir ». (Webb, V.-L., Ancestors of the Lake, Art of Lake Sentani and Humboldt Bay, New Guinea, 2011). Henk Heynes, premier acquéreur de cette oeuvre, fut, dans les années quarante, le fondateur et le directeur de l'école Technique à Hollandia, la capitale de la province de Papouasie - renommée Jayapura en 1968.

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Tapa maro, Lac Sentani Papouasie occidentale, Indonésie Ecorce de bois battu. Hauteur: 74 cm Longueur: 50 cm Provenance: Collection H. Heynes Collection Loed Van Bussel Amsterdam (Inv ZM035) The Jolika collection de Marcia & John Friede, USA. Traditionnellement fabriqués et portés autour de la taille par les femmes mariées, les pagnes d'écorce peinte symbolisaient le passage à l'âge adulte dans les sociétés du Lac Sentani. Le tissu d'écorce maro provient de l'écorce d'un Ficus. Sa couche externe est retirée afin de conserver la bande d'écorce interne, qui sera battue sur une enclume en pierre afin d'aplanir les fibres. Le morceau de tissu ainsi créé, lisse et uniforme, est trempé dans l'eau puis séché. Notre exemplaire, de forme rectangulaire, dont la polychromie est magnifiquement conservée, est décoré d'une répétition de motifs typiques en spirales (fouw). Il s'agit du motif originel, présent sur les tout premiers maro avant l'apparition de dessins plus figuratifs mettant en scène des créatures aquatiques telles que des poissons, des tortues ou des lézards, ou des références à l'art de la pêche. Les pigments naturels appliqués sur l'écorce sont mélangés à de l'eau et de la résine végétale. Le noir (nokoman), fabriqué à partir de suie ou de charbon de bois, est utilisé pour le tracé des motifs spiralés, se détachant sur un fond d'un rouge profond (nime-nime ou mélé), obtenu à partir de terre ou de pierre rouge. Des touches de pigments blancs (kéléuman) fabriqués à partir de chaux, apportent de l'éclat à l'ensemble de la composition. La grande fascination exercée par le maro sur les artistes occidentaux dans les années 1930, s'explique par le lien étroit qui unissait Jacques Viot, auteur et marchand d'art, au cercle artistique surréaliste. Grand voyageur amateur d'exotisme, profondément anti-colonialiste, il ramena en Europe, pour le compte du galeriste parisien Pierre Loeb, auprès duquel il s'était endetté, de nombreux objets ainsi que de surprenants tapa maro collectés près du lac Sentani, un territoire de Nouvelle- Guinée fortement emprunt d'influences indonésiennes. D'importantes collections d'art océanien furent alors constituées par Loeb et André Breton, faisant l'objet d'expositions à Paris et New York, initiant certains artistes tels que Ernst, Miró, ou Matisse à ces tissus d'écorce peints, dont ils firent l'acquisition. Répondant à la quête Surréaliste d'exploration du monde onirique, union suprême de l'art et du rêve, cette forme artistique apparaît comme la révélation d'un « état magique », d'une « vision de l'au-delà de ce que l'oeil peut percevoir ». (Webb, V.-L., Ancestors of the Lake, Art of Lake Sentani and Humboldt Bay, New Guinea, 2011). Henk Heynes, premier acquéreur de cette oeuvre, fut, dans les années quarante, le fondateur et le directeur de l'école Technique à Hollandia, la capitale de la province de Papouasie - renommée Jayapura en 1968.

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