Null JEAN BAPTISTE CORNEILLE (PARIS, 1649-1695)
ALEXANDRE FAISANT BOIRE SES SOLD…
Description

JEAN BAPTISTE CORNEILLE (PARIS, 1649-1695) ALEXANDRE FAISANT BOIRE SES SOLDATS Toile Restaurations anciennes Alexander making his soldiers drink, canvas, with restorations 301 x 431 CM - 118 x 169,6 IN. Provenance Très probablement collection de Jean-Baptiste Colbert (1619-1683), un tableau de ce sujet est mentionné dans la grande salle du château de Sceaux, dans son inventaire après décès rédigé par Charles Le Brun après septembre 1683 (voir Bibliographie, J.-C. Boyer, op. supra., 2014) ; Probablement collection de Louis-Philippe Ier ; vente en 1848 au marquis de Courtilloles (acheté 1 000 francs-or), selon une tradition familiale ; Collection du marquis de Courtilloles, château de Courtilloles, Sarthes ; Vente de l'entier mobilier du château de Courtilloles, L'Isle-Adam (Me Elkaïm), 20 juin 1993, n° 172 (Attribué à Charles Le Brun, 2 millions de francs) ; Galerie Jean Pierre Gros, Paris, Carré Rive Gauche en 2014. Bibliographie F. de P. et A.S., Découvert - Un tableau de Le Brun reste en France, dans Le Figaro, 22 juin 1993 ; C. Lebrun-Jouve, Deux têtes pour un seul Corneille : Jean-Baptiste, dans Album amicorum. Œuvres choisies pour Arnauld Bréjon de Lavergnée, Trouville, 2012, cité p. 114-115, reproduction d'un détail fig. 2 (Jean-Baptiste Corneille) ; E. Coquery, Charles Errard ca.1601-1689. La noblesse du décor, Paris, 2013, n° PcE. 3, cité p. 192, reproduit en couleur p. 194 (Jean Baptiste Corneille sous la direction de Charles Errard) ; J. C. Boyer, Some identifications of paintings in the collection of 'le grand Colbert dans The Burlington Magazine, avril 2014, cité p. 214, reproduit fig. 6. Cette somptueuse composition s'insère bien dans les séries de grandes peintures d'histoire réalisées sous le règne de Louis XIV, dans la lignée des cartons de tapisserie de La Vie d'Alexandre le Grand de Charles Le Brun (musée du Louvre) destinés à la manufacture des Gobelins. Notre toile a été découverte lors d'une vente en 1993, proposée alors sous le nom de Charles Le Brun, ensuite rendue à Jean-Baptiste Corneille par Jean-Claude Boyer dès 1994, puis par Jean-Pierre Cuzin, et mise en rapport avec un dessin préparatoire par Claudine Lebrun-Jouve. Emmanuel Coquery a proposé qu'elle ait été réalisée durant le séjour de l'artiste à Rome, sous la direction du Charles Errard, mais aucun document d'archives n'ai venu accréditer cette hypothèse basée sur des considérations stylistiques. Un autre grand format, son pendant possible, Dinocrate présente à Alexandre son projet pour le mont Athos (collection Louis-Phiippe), a été vendu dans nos salles en 2008 (vente Tajan du 26 juin 2008, n° 60. Les deux œuvres auraient appartenu à la collection de Louis Philippe puis auraient été séparées en 1848. Elles sont réunies par le marquis de Courtilloles et sont de nouveau séparées en 1993). Pour se démarquer de Le Brun, Jean-Baptiste Corneille choisit un épisode peu représenté, tiré de l'Histoire d'Alexandre le Grand de Quinte-Curce (Livre VII). Après avoir passé onze jours à chevaucher à la poursuite de Bessos, le satrape de Bactriane sous le règne de Darius III, l'eau vient à manquer pour Alexandre et ses hommes. Sur leur chemin, ils rencontrent deux courtisans venus en apporter à leurs fils engagés dans l'armée macédonienne. Voyant le souverain accablé par la soif, ils lui offrent leur eau. Ne pouvant se résoudre à la boire seul et sachant qu'une si petite quantité ne suffirait pas pour tous, il refuse. Frappés par sa grandeur d'âme, les soldats retrouvèrent leur courage et jurèrent de le suivre où il irait. Le sujet met en valeur l'abnégation et le sacrifice du chef de guerre. D'un geste symbolique, il repousse la coupe remplie et désigne de l'autre main son armée, au nom de laquelle il se doit se sacrifier. Jean-Baptiste Corneille appartient à une dynastie d'artistes. Comme son frère aîné Michel II (1642-1708), il se forme auprès de son père Michel I Corneille (1602-1664) qui fut, un temps, un collaborateur de Simon Vouet. En 1665, il complète sa formation à Rome, devenant ainsi l'un des premiers pensionnaires de l'Académie en Italie. Durant son long séjour, de 1665 à 1671, Charles Errard le charge de copier les fresques de la Galerie Farnèse, pour le décor de la Galerie des Ambassadeurs du Palais des Tuileries. Quelques années après son retour en France, en 1675, il donne son morceau de réception La Punition de Busiris par Hercule, aujourd'hui conservé aux Beaux-Arts de Paris. En 1679, il réalise pour le May de Notre-Dame La Libération de Saint-Pierre. La fin de sa courte vie est marquée par une importante activité et une évolution de sa manière, plus libre et tourmentée. Il est nommé professeur-adjoint en 1684, année où il termine un Saint Roch pour le Grand Commun de Versailles, aujourd'hui conservé à l'église de Mouriès. Il devient professeur en 1692. Influencé par Le Brun et Giulio Roma

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JEAN BAPTISTE CORNEILLE (PARIS, 1649-1695) ALEXANDRE FAISANT BOIRE SES SOLDATS Toile Restaurations anciennes Alexander making his soldiers drink, canvas, with restorations 301 x 431 CM - 118 x 169,6 IN. Provenance Très probablement collection de Jean-Baptiste Colbert (1619-1683), un tableau de ce sujet est mentionné dans la grande salle du château de Sceaux, dans son inventaire après décès rédigé par Charles Le Brun après septembre 1683 (voir Bibliographie, J.-C. Boyer, op. supra., 2014) ; Probablement collection de Louis-Philippe Ier ; vente en 1848 au marquis de Courtilloles (acheté 1 000 francs-or), selon une tradition familiale ; Collection du marquis de Courtilloles, château de Courtilloles, Sarthes ; Vente de l'entier mobilier du château de Courtilloles, L'Isle-Adam (Me Elkaïm), 20 juin 1993, n° 172 (Attribué à Charles Le Brun, 2 millions de francs) ; Galerie Jean Pierre Gros, Paris, Carré Rive Gauche en 2014. Bibliographie F. de P. et A.S., Découvert - Un tableau de Le Brun reste en France, dans Le Figaro, 22 juin 1993 ; C. Lebrun-Jouve, Deux têtes pour un seul Corneille : Jean-Baptiste, dans Album amicorum. Œuvres choisies pour Arnauld Bréjon de Lavergnée, Trouville, 2012, cité p. 114-115, reproduction d'un détail fig. 2 (Jean-Baptiste Corneille) ; E. Coquery, Charles Errard ca.1601-1689. La noblesse du décor, Paris, 2013, n° PcE. 3, cité p. 192, reproduit en couleur p. 194 (Jean Baptiste Corneille sous la direction de Charles Errard) ; J. C. Boyer, Some identifications of paintings in the collection of 'le grand Colbert dans The Burlington Magazine, avril 2014, cité p. 214, reproduit fig. 6. Cette somptueuse composition s'insère bien dans les séries de grandes peintures d'histoire réalisées sous le règne de Louis XIV, dans la lignée des cartons de tapisserie de La Vie d'Alexandre le Grand de Charles Le Brun (musée du Louvre) destinés à la manufacture des Gobelins. Notre toile a été découverte lors d'une vente en 1993, proposée alors sous le nom de Charles Le Brun, ensuite rendue à Jean-Baptiste Corneille par Jean-Claude Boyer dès 1994, puis par Jean-Pierre Cuzin, et mise en rapport avec un dessin préparatoire par Claudine Lebrun-Jouve. Emmanuel Coquery a proposé qu'elle ait été réalisée durant le séjour de l'artiste à Rome, sous la direction du Charles Errard, mais aucun document d'archives n'ai venu accréditer cette hypothèse basée sur des considérations stylistiques. Un autre grand format, son pendant possible, Dinocrate présente à Alexandre son projet pour le mont Athos (collection Louis-Phiippe), a été vendu dans nos salles en 2008 (vente Tajan du 26 juin 2008, n° 60. Les deux œuvres auraient appartenu à la collection de Louis Philippe puis auraient été séparées en 1848. Elles sont réunies par le marquis de Courtilloles et sont de nouveau séparées en 1993). Pour se démarquer de Le Brun, Jean-Baptiste Corneille choisit un épisode peu représenté, tiré de l'Histoire d'Alexandre le Grand de Quinte-Curce (Livre VII). Après avoir passé onze jours à chevaucher à la poursuite de Bessos, le satrape de Bactriane sous le règne de Darius III, l'eau vient à manquer pour Alexandre et ses hommes. Sur leur chemin, ils rencontrent deux courtisans venus en apporter à leurs fils engagés dans l'armée macédonienne. Voyant le souverain accablé par la soif, ils lui offrent leur eau. Ne pouvant se résoudre à la boire seul et sachant qu'une si petite quantité ne suffirait pas pour tous, il refuse. Frappés par sa grandeur d'âme, les soldats retrouvèrent leur courage et jurèrent de le suivre où il irait. Le sujet met en valeur l'abnégation et le sacrifice du chef de guerre. D'un geste symbolique, il repousse la coupe remplie et désigne de l'autre main son armée, au nom de laquelle il se doit se sacrifier. Jean-Baptiste Corneille appartient à une dynastie d'artistes. Comme son frère aîné Michel II (1642-1708), il se forme auprès de son père Michel I Corneille (1602-1664) qui fut, un temps, un collaborateur de Simon Vouet. En 1665, il complète sa formation à Rome, devenant ainsi l'un des premiers pensionnaires de l'Académie en Italie. Durant son long séjour, de 1665 à 1671, Charles Errard le charge de copier les fresques de la Galerie Farnèse, pour le décor de la Galerie des Ambassadeurs du Palais des Tuileries. Quelques années après son retour en France, en 1675, il donne son morceau de réception La Punition de Busiris par Hercule, aujourd'hui conservé aux Beaux-Arts de Paris. En 1679, il réalise pour le May de Notre-Dame La Libération de Saint-Pierre. La fin de sa courte vie est marquée par une importante activité et une évolution de sa manière, plus libre et tourmentée. Il est nommé professeur-adjoint en 1684, année où il termine un Saint Roch pour le Grand Commun de Versailles, aujourd'hui conservé à l'église de Mouriès. Il devient professeur en 1692. Influencé par Le Brun et Giulio Roma

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