Null Anna de NOAILLES (1876-1933). L.A.S. «Anna», Mardi soir [1924?], à la Princ…
Description

Anna de NOAILLES (1876-1933). L.A.S. «Anna», Mardi soir [1924?], à la Princesse Marthe Bibesco; 8pages oblong petit in-4 (deuil), enveloppe. Longue et belle lettre d’explications à sa cousine. «Chère Marthe, – moi aussi, je souffre. Mes deuils affreux sont en moi des voix intérieures qui ne cessent de m’occuper, même quand tu me vois causant chez Mme de Pierrebourg et ayant l’air d’être de ce monde»… Elle voudrait dissiper les malentendus, et rappelle que jadis leur cousin Antoine [Bibesco] «me reprochait avec une dure mais sincère amitié (dans ce temps-là!) d’avoir toujours confiance dans les êtres, d’être toujours certaine de la sympathie déclarée»; il a depuis été obligé de lui envoyer des buissons de roses pour s’excuser de certains de ses propos contre elle… «Toi, tu es une musicienne, une artiste véritable, et je sais que le chant de l’âme et du verbe émeuvent en toi […] le côté du cœur qui s’est tourné vers la beauté»… Elle la met en garde contre les frères Tharaud: si elle savait la vérité! Le cher Barrès la connaissait, mais il désirait les servir pour l’Académie. En revenant de Charmes,«par leur cruelle conversation ils ont mis des larmes dans les yeux des hommes de cœur, bouleversés. – Tu n’es pas responsable de ces choses, et tu n’aurais rien pu dire ni penser de tel, mais ces amis que tu laisses juger sévèrement dans la conversation […] ne sont pas les vrais amis, les meilleurs amis»… Elle a toujours pensé que «sous ton intelligence et ta sensibilité littéraires il y avait une sorte de maladie de caractère, qui tâche à s’exercer sur tous, mais ne persuade que quelques faibles, aveugles et flattés – mais ne prend pas sur les êtres lucides, droits, puissants. […] Pourquoi aimerais-tu sans justes réserves cette cousine trop aimée qui, même tuée de chagrin, fait naître le poétique amour sous ses pas pleins de douleur?»… Etc.

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Anna de NOAILLES (1876-1933). L.A.S. «Anna», Mardi soir [1924?], à la Princesse Marthe Bibesco; 8pages oblong petit in-4 (deuil), enveloppe. Longue et belle lettre d’explications à sa cousine. «Chère Marthe, – moi aussi, je souffre. Mes deuils affreux sont en moi des voix intérieures qui ne cessent de m’occuper, même quand tu me vois causant chez Mme de Pierrebourg et ayant l’air d’être de ce monde»… Elle voudrait dissiper les malentendus, et rappelle que jadis leur cousin Antoine [Bibesco] «me reprochait avec une dure mais sincère amitié (dans ce temps-là!) d’avoir toujours confiance dans les êtres, d’être toujours certaine de la sympathie déclarée»; il a depuis été obligé de lui envoyer des buissons de roses pour s’excuser de certains de ses propos contre elle… «Toi, tu es une musicienne, une artiste véritable, et je sais que le chant de l’âme et du verbe émeuvent en toi […] le côté du cœur qui s’est tourné vers la beauté»… Elle la met en garde contre les frères Tharaud: si elle savait la vérité! Le cher Barrès la connaissait, mais il désirait les servir pour l’Académie. En revenant de Charmes,«par leur cruelle conversation ils ont mis des larmes dans les yeux des hommes de cœur, bouleversés. – Tu n’es pas responsable de ces choses, et tu n’aurais rien pu dire ni penser de tel, mais ces amis que tu laisses juger sévèrement dans la conversation […] ne sont pas les vrais amis, les meilleurs amis»… Elle a toujours pensé que «sous ton intelligence et ta sensibilité littéraires il y avait une sorte de maladie de caractère, qui tâche à s’exercer sur tous, mais ne persuade que quelques faibles, aveugles et flattés – mais ne prend pas sur les êtres lucides, droits, puissants. […] Pourquoi aimerais-tu sans justes réserves cette cousine trop aimée qui, même tuée de chagrin, fait naître le poétique amour sous ses pas pleins de douleur?»… Etc.

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