Null Louis-Ferdinand CÉLINE. L.A.S. «LF Céline», [Copenhague] 29 juillet [1947],…
Description

Louis-Ferdinand CÉLINE. L.A.S. «LF Céline», [Copenhague] 29 juillet [1947], à son ami Charles Deshayes à Lyon; 3pages in-fol., enveloppe. Sur son procès et les écrivains collaborateurs. Il approuve l’idée de faire appel à Édouard Herriot, mais recommande de ne rien faire sans Maître Naud: «il tient les fils de ma défense ici [...] connait au mieux les délicatesses de mon périlleux dossier... vide d’ailleurs... Pensez si je connais Cendrars! Depuis 1916! et les autres! Je suis fixé sur tout ceci – archi blasé. J’ai chassé la pièce de cent sous avec Abel Gance dans les fourrés de cette époque... Canudo!... le Sarrets.... Vuillermoz... J’ai connu tous ces “génies” à leur aurore... Vieux parisien vieux médecin j’ai peu de choses à apprendre de toute cette faisanderie... Denoël d’ailleurs les valait 100 p. 100! Ce n’était pas une raison pour l’assassiner! et tant d’autres! Mais vous pensez bien que la nouvelle “Légende dorée” a besoin de maudits, de démons, de monstres... J’en suis voilà tout. On a fait des procès de sorcellerie, pas plus sérieux, pendant 15 siècles... On me fait un procès en sorcellerie – c’est tout. Mais foutre on n’a jamais vu des bourreaux renoncer à brûler des sorcières!... ou sorciers! La Justice n’a rien à faire là dedans. Il s’agit d’amuser la foule, sadique, dégueulasse, c’est tout. [...] J’ai répondu à Combat où on me traite de criminel faciste. Mais ils se tairont». Quant à Paulhan, «il prend la défense de Montherlant – le beau jean foutre! et Rebatet si parfaitement vendu à la collaboration et Brasillach, de même. Il voudrait faire tort à la cause qu’il ne s’y prendrait pas mieux. Il offre des cibles l’imbécile! Ah que l’intellectuel est con!» Lettres à Charles Deshayes, p.35.

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Louis-Ferdinand CÉLINE. L.A.S. «LF Céline», [Copenhague] 29 juillet [1947], à son ami Charles Deshayes à Lyon; 3pages in-fol., enveloppe. Sur son procès et les écrivains collaborateurs. Il approuve l’idée de faire appel à Édouard Herriot, mais recommande de ne rien faire sans Maître Naud: «il tient les fils de ma défense ici [...] connait au mieux les délicatesses de mon périlleux dossier... vide d’ailleurs... Pensez si je connais Cendrars! Depuis 1916! et les autres! Je suis fixé sur tout ceci – archi blasé. J’ai chassé la pièce de cent sous avec Abel Gance dans les fourrés de cette époque... Canudo!... le Sarrets.... Vuillermoz... J’ai connu tous ces “génies” à leur aurore... Vieux parisien vieux médecin j’ai peu de choses à apprendre de toute cette faisanderie... Denoël d’ailleurs les valait 100 p. 100! Ce n’était pas une raison pour l’assassiner! et tant d’autres! Mais vous pensez bien que la nouvelle “Légende dorée” a besoin de maudits, de démons, de monstres... J’en suis voilà tout. On a fait des procès de sorcellerie, pas plus sérieux, pendant 15 siècles... On me fait un procès en sorcellerie – c’est tout. Mais foutre on n’a jamais vu des bourreaux renoncer à brûler des sorcières!... ou sorciers! La Justice n’a rien à faire là dedans. Il s’agit d’amuser la foule, sadique, dégueulasse, c’est tout. [...] J’ai répondu à Combat où on me traite de criminel faciste. Mais ils se tairont». Quant à Paulhan, «il prend la défense de Montherlant – le beau jean foutre! et Rebatet si parfaitement vendu à la collaboration et Brasillach, de même. Il voudrait faire tort à la cause qu’il ne s’y prendrait pas mieux. Il offre des cibles l’imbécile! Ah que l’intellectuel est con!» Lettres à Charles Deshayes, p.35.

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