Null [Eloy DAMERVAL].

Sensuit la grãt dyablerie Qui traicte cõment sathan fait …
Description

[Eloy DAMERVAL]. Sensuit la grãt dyablerie Qui traicte cõment sathan fait demõstrance a Lucifer de tous les maulx que les mõdains font selon leurs estatz vacations et mestiers. Et comment il les tire a dpnation… Petit in-4, maroquin janséniste rouge, dos à 5 nerfs, roulette et filets intérieurs, tranches dorées sur marbrure ( Chambolle-Duru). Bechtel, 204/D-26 // Brunet, II-478 // Fairfax Murray, 600 // Tchemerzine-Scheler, II-720 // USTC, 83461. (150f.) / A6, b-e4-8, f4, g-o4-8, p4, q-z4-8, ク4, A4, B8 / 40 lignes sur 2 colonnes, car. goth. / 130 x 190 mm. Très rare seconde ou troisième édition de ce poème théologique faisant le tour des vices humains, une édition contemporaine de celle-ci ayant également été publiée chez Le Noir. On sait peu de choses d’Eloy Damerval, dont on apprend qu’il est l’auteur de ce texte par la table de la première édition. Chantre à la Cour de Savoie, puis attaché à Charles d’Orléans au château de Blois, il était, en 1483, maître des enfants de chœur de Sainte-Croix à Orléans. La Grande diablerie est son œuvre la plus célèbre. Composé d’un prologue en 8 chapitres et de deux livres en 260 chapitres que suit la conclusion finale de l’acteur, ce dialogue comique entre Satan et Lucifer compte plus de 22.000 vers. Satan, plein d’expérience, y expose à un jeune Lucifer naïf les travers et les faiblesses des hommes et des femmes et les moyens de les tenter: Jay mille millions de trappes Et de trebuchetz Lucifer Pour les faire cheoir en enfer Le monde la chair et les dyables Nuyt et jour ce ne sont pas fables. L’intention de Damerval est de défier les hommes de tomber en ces pièges, mais il ne se défend pas, se réclamant d’Esope, d’une certaine prétention littéraire, Come Esopes en ung beau mettre / Se dit bien qui est panthamettre: Et ne se faut esmerveiller Si jay voulu pour resveiller Les entendemens des lisans Oser souvent des motz plaisans Et de termes assez joyeulx Affin destre mains ennuyeulx Car les rimes entrelardees Des motz joyeulx sont regardees Comunement plus voulentiers… On notera d’ailleurs, dans le chapitre 68, une mention de François Villon qui est probablement l’une des plus anciennes références littéraires au poète: Maistre Francoys Villon jadis / Clerc expert en faictz et en ditz / Comme fort nouveau quil estoit / Et a farcer se delectoit / Fist a Paris son testament. Cette œuvre a paru pour la première fois chez Michel Le Noir vers 1508. C’est de la table de cette première édition que l’on tire le nom de l’auteur: De maistre Eloy d’Amerval (…) / Cy s’ensuyt (…) la Dyablerie… Ces vers ne sont pas repris dans notre édition qui mentionne uniquement le prénom de l’auteur au début du prologue et à la toute fin du volume: Prier aussi le createur / Pour moy Eloy le pauvre acteur. Titre en rouge et noir orné d’une grande lettrine et d’un grand bois représentant cinq diables dont l’un prend de longues notes, un grand bois au colophon (f.A6v) imprimé en rouge et noir représentant 6 diables, et un bois plus petit en noir montrant Dieu apparaissant à l’auteur (f. b1r). Les feuillets A2v et A5r sont imprimés en rouge et noir, 47 petites lettrines à fond criblé. L’édition est extrêmement rare. On en recense quatre ou cinq exemplaires: un à la Bibliothèque Mazarine, un à la Kongelige Bibliotek de Copenhague, l’exemplaire Soleinne, l’exemplaire Yemeniz (n° 1702)/Firmin-Didot (n° 174) et celui-ci. Les exemplaires Soleinne et Yemeniz/Firmin-Didot, tous deux reliés en veau ancien, sont peut-être les mêmes. Bel exemplaire malgré un petit manque en haut d’un mors et léger choc à une coupe du premier plat. Cahiers v et x inversés, une annotation ancienne à l’encre (f. B7v), restauration angulaire à 4 feuillets (A1, c1, y4 et ク1) et restauration avec atteinte à quelques lettres (f. l2). Provenance: Fairfax Murray (étiquette, n° 600).

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[Eloy DAMERVAL]. Sensuit la grãt dyablerie Qui traicte cõment sathan fait demõstrance a Lucifer de tous les maulx que les mõdains font selon leurs estatz vacations et mestiers. Et comment il les tire a dpnation… Petit in-4, maroquin janséniste rouge, dos à 5 nerfs, roulette et filets intérieurs, tranches dorées sur marbrure ( Chambolle-Duru). Bechtel, 204/D-26 // Brunet, II-478 // Fairfax Murray, 600 // Tchemerzine-Scheler, II-720 // USTC, 83461. (150f.) / A6, b-e4-8, f4, g-o4-8, p4, q-z4-8, ク4, A4, B8 / 40 lignes sur 2 colonnes, car. goth. / 130 x 190 mm. Très rare seconde ou troisième édition de ce poème théologique faisant le tour des vices humains, une édition contemporaine de celle-ci ayant également été publiée chez Le Noir. On sait peu de choses d’Eloy Damerval, dont on apprend qu’il est l’auteur de ce texte par la table de la première édition. Chantre à la Cour de Savoie, puis attaché à Charles d’Orléans au château de Blois, il était, en 1483, maître des enfants de chœur de Sainte-Croix à Orléans. La Grande diablerie est son œuvre la plus célèbre. Composé d’un prologue en 8 chapitres et de deux livres en 260 chapitres que suit la conclusion finale de l’acteur, ce dialogue comique entre Satan et Lucifer compte plus de 22.000 vers. Satan, plein d’expérience, y expose à un jeune Lucifer naïf les travers et les faiblesses des hommes et des femmes et les moyens de les tenter: Jay mille millions de trappes Et de trebuchetz Lucifer Pour les faire cheoir en enfer Le monde la chair et les dyables Nuyt et jour ce ne sont pas fables. L’intention de Damerval est de défier les hommes de tomber en ces pièges, mais il ne se défend pas, se réclamant d’Esope, d’une certaine prétention littéraire, Come Esopes en ung beau mettre / Se dit bien qui est panthamettre: Et ne se faut esmerveiller Si jay voulu pour resveiller Les entendemens des lisans Oser souvent des motz plaisans Et de termes assez joyeulx Affin destre mains ennuyeulx Car les rimes entrelardees Des motz joyeulx sont regardees Comunement plus voulentiers… On notera d’ailleurs, dans le chapitre 68, une mention de François Villon qui est probablement l’une des plus anciennes références littéraires au poète: Maistre Francoys Villon jadis / Clerc expert en faictz et en ditz / Comme fort nouveau quil estoit / Et a farcer se delectoit / Fist a Paris son testament. Cette œuvre a paru pour la première fois chez Michel Le Noir vers 1508. C’est de la table de cette première édition que l’on tire le nom de l’auteur: De maistre Eloy d’Amerval (…) / Cy s’ensuyt (…) la Dyablerie… Ces vers ne sont pas repris dans notre édition qui mentionne uniquement le prénom de l’auteur au début du prologue et à la toute fin du volume: Prier aussi le createur / Pour moy Eloy le pauvre acteur. Titre en rouge et noir orné d’une grande lettrine et d’un grand bois représentant cinq diables dont l’un prend de longues notes, un grand bois au colophon (f.A6v) imprimé en rouge et noir représentant 6 diables, et un bois plus petit en noir montrant Dieu apparaissant à l’auteur (f. b1r). Les feuillets A2v et A5r sont imprimés en rouge et noir, 47 petites lettrines à fond criblé. L’édition est extrêmement rare. On en recense quatre ou cinq exemplaires: un à la Bibliothèque Mazarine, un à la Kongelige Bibliotek de Copenhague, l’exemplaire Soleinne, l’exemplaire Yemeniz (n° 1702)/Firmin-Didot (n° 174) et celui-ci. Les exemplaires Soleinne et Yemeniz/Firmin-Didot, tous deux reliés en veau ancien, sont peut-être les mêmes. Bel exemplaire malgré un petit manque en haut d’un mors et léger choc à une coupe du premier plat. Cahiers v et x inversés, une annotation ancienne à l’encre (f. B7v), restauration angulaire à 4 feuillets (A1, c1, y4 et ク1) et restauration avec atteinte à quelques lettres (f. l2). Provenance: Fairfax Murray (étiquette, n° 600).

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