Null FOURIÉRISME. Georges CONSIDÉRANT (Salins 1800-1885), phalanstérien et fouri…
Description

FOURIÉRISME. Georges CONSIDÉRANT (Salins 1800-1885), phalanstérien et fouriériste, frère aîné de Victor. 7 lettres autographes signées au fouriériste Édouard BENOIST (1816-1871), qui sera maire du Croisic; il était le frère de Jules Benoist. 21 pp. in-4 et in-8. Saumur, 1838-1847. Adresses au dos. Intéressante correspondance, en particulier sur le fouriérisme, l'activité militante de son frère et l'établissement d'un phalanstère. Il justifie les prises de position de Victor, qui ont surpris bon nombre d'adeptes. «Au premier moment j'ai été peiné car j'ai pensé que cela serait mal interprété par les journaux et mes prévisions ont été confirmées; mais moi j'ai compris de suite et tout phalanstérien pouvait comprendre, que Victor n'émettait point cette opinion comme partisan aveugle du gouvernement, mais comme craignant la guerre qui, dans ce moment, pourrait nous être très défavorable. Il eut été opportun de la faire en 1830 lorsque les alliés n'étaient pas plus en mesure que nous et nous avions pour notre cause l'enthousiasme d'une grande partie de l'Europe; actuellement les choses sont bien changées, notre armée qui devait être de 400000 hommes n'est peut-être pas de 250000 en comptant ce qui est en Afrique […]. D'un autre côté Victor voit faire aux idées phalanstériennes, qu'il regarde comme le salut de l'humanité, des progrès assez rapides pour espérer d'ici à bientôt un premier essai; tout cela serait compromis par la guerre et ajourné à une époque qu'on ne saurait déterminer. Son élection, comme vous l'avez su a été manquée, mais il est resté quelques jours à Colmar et à Montbéliard, y a développé en quelques séances la doctrine Fourier et s'y est acquis de nombreux partisans […]». Il évoque à plusieurs reprises des inventions dont les brevets doivent rapporter de quoi financer un premier phalanstère; il se fait également prosélyte. «Mon beau-frère goûte beaucoup les idées phalanstériennes, il a la Destinée Sociale et le premier volume du grand traité de Fourier, puis le journal La Phalange et il y consacrera une petite somme quand il le faudra. La guerre, si elle a lieu, nuira sans doute à notre machine à air qui du reste a été perfectionnée et est une bien belle invention, mais le Phalanstère n'en marchera pas moins […]. Les idées sociales font des progrès immenses et pour mon compte, je suis persuadé que d'ici trois ans au plus, on verra un Phalanstère briller au soleil […]». Il revient aussi sur les échecs de la mise en place de la doctrine de Fourier. «Vous trouvez que les affaires phalanstériennes ne vont pas vite, je le pense comme vous. Le Phalanstère de Cito [abbaye de Citeaux] est selon moi une chose malheureuse et sans les intrigues de Mr Gassi de G. les fonds consacrés à Cito l'eussent été à Condé. J'ai dit le principe regardé l'affaire de Cito comme une sottise, vouloir faire un Phalanstère d'un ancien couvent m'a toujours paru absurde, les dispositions et les dimensions n'ont aucun rapport, et je suis persuadé que l'influence de la forme de l'habitation doit en pareil cas être énorme. Mon pauvre frère n'a pas été non plus bien secondé, et je crains qu'il ne meure à la peine; je vous dis ceci en confidence. Young était pressé de réaliser et si les plans eussent été finis il eut placé les fonds sur Condé, mais ni Maurice ni Daly n'ont tenu parole à Victor et à l'heure qu'il est, malgré leur promesse, ces plans sont encore à terminer […]». On joint: - Portrait photographique de Clarisse VIGOUREUX (1789-1865), fouriériste et compagnon de route de Victor Considérant, format cabinet (14 x 10 cm) - 3 cartes de visite: Clarisse Vigoureux + 2 (différentes) de Victor CONSIDÉRANT.

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FOURIÉRISME. Georges CONSIDÉRANT (Salins 1800-1885), phalanstérien et fouriériste, frère aîné de Victor. 7 lettres autographes signées au fouriériste Édouard BENOIST (1816-1871), qui sera maire du Croisic; il était le frère de Jules Benoist. 21 pp. in-4 et in-8. Saumur, 1838-1847. Adresses au dos. Intéressante correspondance, en particulier sur le fouriérisme, l'activité militante de son frère et l'établissement d'un phalanstère. Il justifie les prises de position de Victor, qui ont surpris bon nombre d'adeptes. «Au premier moment j'ai été peiné car j'ai pensé que cela serait mal interprété par les journaux et mes prévisions ont été confirmées; mais moi j'ai compris de suite et tout phalanstérien pouvait comprendre, que Victor n'émettait point cette opinion comme partisan aveugle du gouvernement, mais comme craignant la guerre qui, dans ce moment, pourrait nous être très défavorable. Il eut été opportun de la faire en 1830 lorsque les alliés n'étaient pas plus en mesure que nous et nous avions pour notre cause l'enthousiasme d'une grande partie de l'Europe; actuellement les choses sont bien changées, notre armée qui devait être de 400000 hommes n'est peut-être pas de 250000 en comptant ce qui est en Afrique […]. D'un autre côté Victor voit faire aux idées phalanstériennes, qu'il regarde comme le salut de l'humanité, des progrès assez rapides pour espérer d'ici à bientôt un premier essai; tout cela serait compromis par la guerre et ajourné à une époque qu'on ne saurait déterminer. Son élection, comme vous l'avez su a été manquée, mais il est resté quelques jours à Colmar et à Montbéliard, y a développé en quelques séances la doctrine Fourier et s'y est acquis de nombreux partisans […]». Il évoque à plusieurs reprises des inventions dont les brevets doivent rapporter de quoi financer un premier phalanstère; il se fait également prosélyte. «Mon beau-frère goûte beaucoup les idées phalanstériennes, il a la Destinée Sociale et le premier volume du grand traité de Fourier, puis le journal La Phalange et il y consacrera une petite somme quand il le faudra. La guerre, si elle a lieu, nuira sans doute à notre machine à air qui du reste a été perfectionnée et est une bien belle invention, mais le Phalanstère n'en marchera pas moins […]. Les idées sociales font des progrès immenses et pour mon compte, je suis persuadé que d'ici trois ans au plus, on verra un Phalanstère briller au soleil […]». Il revient aussi sur les échecs de la mise en place de la doctrine de Fourier. «Vous trouvez que les affaires phalanstériennes ne vont pas vite, je le pense comme vous. Le Phalanstère de Cito [abbaye de Citeaux] est selon moi une chose malheureuse et sans les intrigues de Mr Gassi de G. les fonds consacrés à Cito l'eussent été à Condé. J'ai dit le principe regardé l'affaire de Cito comme une sottise, vouloir faire un Phalanstère d'un ancien couvent m'a toujours paru absurde, les dispositions et les dimensions n'ont aucun rapport, et je suis persuadé que l'influence de la forme de l'habitation doit en pareil cas être énorme. Mon pauvre frère n'a pas été non plus bien secondé, et je crains qu'il ne meure à la peine; je vous dis ceci en confidence. Young était pressé de réaliser et si les plans eussent été finis il eut placé les fonds sur Condé, mais ni Maurice ni Daly n'ont tenu parole à Victor et à l'heure qu'il est, malgré leur promesse, ces plans sont encore à terminer […]». On joint: - Portrait photographique de Clarisse VIGOUREUX (1789-1865), fouriériste et compagnon de route de Victor Considérant, format cabinet (14 x 10 cm) - 3 cartes de visite: Clarisse Vigoureux + 2 (différentes) de Victor CONSIDÉRANT.

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