Null RIMBAUD Arthur. LA CHASSE SPIRITUELLE.
Paris, Mercure de France, 1949. Intr…
Description

RIMBAUD Arthur. LA CHASSE SPIRITUELLE. Paris, Mercure de France, 1949. Introduction de Pascal Pia. In-4 (240 x 187 mm) de 58-[6] pp. — Broché. Édition originale du plus célèbre des pastiches de Rimbaud, dont la publication par Pascal Pia à l’insu des auteurs donna lieu à un scandale dont La Hune fut l’épicentre. Un exemplaire de Flagrant Délit d’André Breton, aujourd’hui conservé à la Bibliothèque Kandinsky, porte cet envoi autographe : “à mon cher Bernard Gheerbrant, dans les jardins de qui se dénonce cette fausse Chasse non sans un assez beau tableau inattendu.“ Un des 3 000 exemplaires sur pur fil Johannot (n°686). Envoi autographe signé : “Pour La Hune, le monde : les marchants, les naïfs. A Rimbaud. Nicolas Bataille, Akakia Viala (les auteurs).” “Quel tintamarre ! Je reçus le lendemain la fameuse lettre de Breton : ”Il n’est pas un rimbaldien véritable dont l’émotion, à découvrir ce matin la page littéraire de Combat, n’ait dû faire face aussitôt à l’inquiétude, pour se muer peu après en indignation...“. Si j’en étais conforté, je fus du moins copieusement pris à partie l’ayant mise en vitrine aussitôt. Personne ne se donnait la peine de lire le livre, tout le monde voulait savoir comment il avait été retrouvé. Je m’en souciais fort peu. Là-dessus je reçus la visite d’Akakia-Viala et de Nicolas Bataille. Voisins de pallier, rue Lepic, de notre collaboratrice Suziel Bonnet, celle-ci avait entraîné son complice à La Hune pour y trouver consolation et secours : ils avaient commis un pastiche pour se venger de critiques de mauvaise foi auxquelles ils avaient été en but lors de leur adaptation théâtrale d’Une saison en enfer. Et voilà que cette farce se retournait contre eux, et que, comble d’ironie, leur texte était imprimé sous le caducée de l’éditeur même des Illuminations ! Cela devenait un drame ! [...] Je décidai alors de convoquer tous les acteurs et les journalistes qui avaient suivi l’affaire en conférence de presse à La Hune afin de permettre aux auteurs du pastiche de prouver leurs dires. Patatras ! Il y eut foule, mes vitrines allaient être mises en morceau ce mardi 24 mai, et je demandais bien vite à M. Cazes de recevoir tous ces excités au premier étage de Lipp. Ce qui fût fait. Cette soirée mémorable, selon le compte-rendu sténographique du Mercure de France, se termina par une question de Nicolas Bataille au Rimbaldien Rolland de Renéville : “Maintenant, Monsieur, que vous avez vu nos brouillons, qu’en pensez-vous ? — Les brouillons sont convainquants.“ La querelle ne se termina point pour autant. Le 4 juin, Samedi soir titrait à la une : Rimbaud fera-t-il couler du sang à La Hune ? “ Bernard Gheerbrant, À La Hune, CNAM/Centre Pompidou, p. 50-51.

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RIMBAUD Arthur. LA CHASSE SPIRITUELLE. Paris, Mercure de France, 1949. Introduction de Pascal Pia. In-4 (240 x 187 mm) de 58-[6] pp. — Broché. Édition originale du plus célèbre des pastiches de Rimbaud, dont la publication par Pascal Pia à l’insu des auteurs donna lieu à un scandale dont La Hune fut l’épicentre. Un exemplaire de Flagrant Délit d’André Breton, aujourd’hui conservé à la Bibliothèque Kandinsky, porte cet envoi autographe : “à mon cher Bernard Gheerbrant, dans les jardins de qui se dénonce cette fausse Chasse non sans un assez beau tableau inattendu.“ Un des 3 000 exemplaires sur pur fil Johannot (n°686). Envoi autographe signé : “Pour La Hune, le monde : les marchants, les naïfs. A Rimbaud. Nicolas Bataille, Akakia Viala (les auteurs).” “Quel tintamarre ! Je reçus le lendemain la fameuse lettre de Breton : ”Il n’est pas un rimbaldien véritable dont l’émotion, à découvrir ce matin la page littéraire de Combat, n’ait dû faire face aussitôt à l’inquiétude, pour se muer peu après en indignation...“. Si j’en étais conforté, je fus du moins copieusement pris à partie l’ayant mise en vitrine aussitôt. Personne ne se donnait la peine de lire le livre, tout le monde voulait savoir comment il avait été retrouvé. Je m’en souciais fort peu. Là-dessus je reçus la visite d’Akakia-Viala et de Nicolas Bataille. Voisins de pallier, rue Lepic, de notre collaboratrice Suziel Bonnet, celle-ci avait entraîné son complice à La Hune pour y trouver consolation et secours : ils avaient commis un pastiche pour se venger de critiques de mauvaise foi auxquelles ils avaient été en but lors de leur adaptation théâtrale d’Une saison en enfer. Et voilà que cette farce se retournait contre eux, et que, comble d’ironie, leur texte était imprimé sous le caducée de l’éditeur même des Illuminations ! Cela devenait un drame ! [...] Je décidai alors de convoquer tous les acteurs et les journalistes qui avaient suivi l’affaire en conférence de presse à La Hune afin de permettre aux auteurs du pastiche de prouver leurs dires. Patatras ! Il y eut foule, mes vitrines allaient être mises en morceau ce mardi 24 mai, et je demandais bien vite à M. Cazes de recevoir tous ces excités au premier étage de Lipp. Ce qui fût fait. Cette soirée mémorable, selon le compte-rendu sténographique du Mercure de France, se termina par une question de Nicolas Bataille au Rimbaldien Rolland de Renéville : “Maintenant, Monsieur, que vous avez vu nos brouillons, qu’en pensez-vous ? — Les brouillons sont convainquants.“ La querelle ne se termina point pour autant. Le 4 juin, Samedi soir titrait à la une : Rimbaud fera-t-il couler du sang à La Hune ? “ Bernard Gheerbrant, À La Hune, CNAM/Centre Pompidou, p. 50-51.

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