Null NAPOLÉON Ier.
Lettre signée « Nap » à Jean-Baptiste Nompère de Champagny. O…
Description

NAPOLÉON Ier. Lettre signée « Nap » à Jean-Baptiste Nompère de Champagny. Osterode [actuellement Ostróda en Pologne], 27 mars 1807. 3 pp. in-4 d’une fine écriture serrée. LONGUE LETTRE CONCERNANT DES COMMANDES A FAIRE AUX MANUFACTURES POUR EVITER QU’ELLES NE FERMENT. « JE VIENS DE METTRE 1 600 000 F. A LA DISPOSITION DE MR DARU [Pierre Daru, intendant général de la Grande Armée] POUR FAIRE LES COMMANDES ci-après, savoir : 1 400 000 f. aux manufactures de Lyon, 50 000 f. aux manufactures de cristaux et 150 000 f. aux fabriques de serrurerie... Quant aux cinq cents mille francs que je fais payer par mois par le Trésor public, VOTRE CONSEIL A DONNE UN RAPPORT SI INSIGNIFIANT QU’AUTANT AURAIT VALU DE NE PAS LE CONSULTER. D’ailleurs, dans l’éloignement où je suis, je vous ai donné toute latitude pour cet objet et même pour les commandes de mon garde-meuble [ce qui s’appelait auparavant Mobilier de la Couronne]. Prescrivez à ce dernier égard les dispositions convenables en faisant néanmoins réunir les agens préposés au service de l’ameublement de mes palais et en les consultant. L’IDEE DE MEUBLER LES EVECHES, LES PREFECTURES ET LES PRETOIRES M’A PARU[E] RIDICULE. Depuis qu’une administration existe, on sait qu’il ne faut pas meubler les établissemens publics. Dans l’Ancien Régime, on avoit reconnu qu’il ne fallait pas même meubler les ministres et l’on est d’accord maintenant qu’il ne faut pas meubler les ambassadeurs et qu’il vaut mieux être dans le cas de payer à Vienne, à Madrid, quelques centaines de mille francs par an, que d’avoir des gardes-meubles ; et jamais on ne s’est avisé de meubler les intendans, les évêques, a. Ce qui me paraît le plus convenable pour venir au secours des manufactures, c’est le prêt sur consignation... Allez donc de l’avant ; prêtez aux manufactures encombrées de marchandises fabriquées en donnant moitié de la valeur de celles que vous ferez mettre en consignation dans un magazin de la manufacture. [Il décrit ensuite longuement le mécanisme qu’il souhaite voir mis en place, citant l’exemple de la manufacture de Christophe-Philippe Oberkampf à Jouy-en-Josas.] J’ai mis les fonds à votre disposition ; je vous ai autorisé par un devis ; IL NE VOUS RESTE PLUS QU’A VOUS GARDER DES INTRIGUES et à venir réellement au secours non des nécessiteux, mais des manufactures qui, faute de débit, seraient dans le cas de suspendre leurs travaux. MON BUT N’EST PAS D’EMPECHER TEL NEGOCIANT DE FAIRE BANQUEROUTE ; les finances de l’État n’y suffiroient pas ; mais d’empêcher telle manufacture de se fermer. Il vous sera aisé d’être bien informé par les Chambres de manufactures, par les préfets qui sont en général d’honnêtes gens, et par les municipalités... JE NE FAIS SORTIR L’ARGENT DU TRESOR POUR CETTE DESTINATION QU’AFIN D’EMPECHER LES OUVRIERS D’ETRE SANS TRAVAIL. S’il y d’autres commandes à faire pour ma maison et pour mes palais, qui puissent dépenser 3 à 4 millions, j’y consentirai. C’est à vous... à voir avec mes architectes et avec les agens de mon gard[e]-meuble ce que je serais dans le cas d’acheter d’ici à deux ans et qu’on peut commander par anticipation... » Napoléon Ier, Correspondance générale, Paris, Fayard, vol. VII, 2010, n° 14924.

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NAPOLÉON Ier. Lettre signée « Nap » à Jean-Baptiste Nompère de Champagny. Osterode [actuellement Ostróda en Pologne], 27 mars 1807. 3 pp. in-4 d’une fine écriture serrée. LONGUE LETTRE CONCERNANT DES COMMANDES A FAIRE AUX MANUFACTURES POUR EVITER QU’ELLES NE FERMENT. « JE VIENS DE METTRE 1 600 000 F. A LA DISPOSITION DE MR DARU [Pierre Daru, intendant général de la Grande Armée] POUR FAIRE LES COMMANDES ci-après, savoir : 1 400 000 f. aux manufactures de Lyon, 50 000 f. aux manufactures de cristaux et 150 000 f. aux fabriques de serrurerie... Quant aux cinq cents mille francs que je fais payer par mois par le Trésor public, VOTRE CONSEIL A DONNE UN RAPPORT SI INSIGNIFIANT QU’AUTANT AURAIT VALU DE NE PAS LE CONSULTER. D’ailleurs, dans l’éloignement où je suis, je vous ai donné toute latitude pour cet objet et même pour les commandes de mon garde-meuble [ce qui s’appelait auparavant Mobilier de la Couronne]. Prescrivez à ce dernier égard les dispositions convenables en faisant néanmoins réunir les agens préposés au service de l’ameublement de mes palais et en les consultant. L’IDEE DE MEUBLER LES EVECHES, LES PREFECTURES ET LES PRETOIRES M’A PARU[E] RIDICULE. Depuis qu’une administration existe, on sait qu’il ne faut pas meubler les établissemens publics. Dans l’Ancien Régime, on avoit reconnu qu’il ne fallait pas même meubler les ministres et l’on est d’accord maintenant qu’il ne faut pas meubler les ambassadeurs et qu’il vaut mieux être dans le cas de payer à Vienne, à Madrid, quelques centaines de mille francs par an, que d’avoir des gardes-meubles ; et jamais on ne s’est avisé de meubler les intendans, les évêques, a. Ce qui me paraît le plus convenable pour venir au secours des manufactures, c’est le prêt sur consignation... Allez donc de l’avant ; prêtez aux manufactures encombrées de marchandises fabriquées en donnant moitié de la valeur de celles que vous ferez mettre en consignation dans un magazin de la manufacture. [Il décrit ensuite longuement le mécanisme qu’il souhaite voir mis en place, citant l’exemple de la manufacture de Christophe-Philippe Oberkampf à Jouy-en-Josas.] J’ai mis les fonds à votre disposition ; je vous ai autorisé par un devis ; IL NE VOUS RESTE PLUS QU’A VOUS GARDER DES INTRIGUES et à venir réellement au secours non des nécessiteux, mais des manufactures qui, faute de débit, seraient dans le cas de suspendre leurs travaux. MON BUT N’EST PAS D’EMPECHER TEL NEGOCIANT DE FAIRE BANQUEROUTE ; les finances de l’État n’y suffiroient pas ; mais d’empêcher telle manufacture de se fermer. Il vous sera aisé d’être bien informé par les Chambres de manufactures, par les préfets qui sont en général d’honnêtes gens, et par les municipalités... JE NE FAIS SORTIR L’ARGENT DU TRESOR POUR CETTE DESTINATION QU’AFIN D’EMPECHER LES OUVRIERS D’ETRE SANS TRAVAIL. S’il y d’autres commandes à faire pour ma maison et pour mes palais, qui puissent dépenser 3 à 4 millions, j’y consentirai. C’est à vous... à voir avec mes architectes et avec les agens de mon gard[e]-meuble ce que je serais dans le cas d’acheter d’ici à deux ans et qu’on peut commander par anticipation... » Napoléon Ier, Correspondance générale, Paris, Fayard, vol. VII, 2010, n° 14924.

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