Sabre de récompense nationale décerné par le Directoire exécutif au citoyen Jacques Blondeau, adjudant- général, fabrication de la Manufacture de Versailles, Boutet Directeur Artiste : Garde en fer à une branche droite ouvragée et repercée à la partie supérieure ; croisée droite terminée par un quillon en forme de palmette, signée, en-dessous : “Manufre à Versailles” et “Boutet Directeur Artiste”, poinçonnée sur le dessus de la barrette : “BOUTET” (en partie caché sous la fusée), “L D” et “A B” ; oreillons losangés ornés, au centre, d'une navette en relief ; calotte à l'allemande joliment découpée et gravée de filets, dessus ciselé d'une toile d'araignée ; fusée entièrement recouverte d'un triple filigrane dont une lamelle en fer plate. Lame courbe à un pan creux, gravée, dorée et bleuie au tiers de trophées d'armes et de feuillages ; dos signé : “Klingenthal”, se terminant par un décrochement avec un contre-tranchant ; pointe en langue de carpe. Fourreau à âme en bois et deux grandes garnitures en fer, chacune avec un bracelet orné de filets et de cannelures ; elles se terminent par un demi rond et portent chacune un piton à facettes pour les anneaux de bélières ; la partie haute de la chape porte une entrée de fourreau en forme, pour recevoir les oreillons ; la chape, sur le devant, porte l'inscription : “Le Directoire - Exécutif - au Cen Blondeau - adj. Généal”, en-dessous, sont gravées deux branches de lauriers croisées (attribution assez usée) ; les deux garnitures sont séparées par des attelles, le crevé garni de cuir ; bouterole terminée par un dard découpé, gravé, ciselé et ajouré. Longueur 99,5 cm. (Ce sabre était, à l'origine, bleui et orné de rehauts d'or qui ont disparu lors du nettoyage, on joint des photos prises auparavant). Époque Directoire. Bon état. Sont joints 7 documents originaux personnels concernant la carrière du citoyen BLONDEAU et l'attribution de ce sabre : - 23 nivôse an IV (15 octobre 1795), nomination en qualité d'adjudant général, signée par le commissaire exécutif Antoine PILLE (général) ; - 19 brumaire an VIII (10 novembre 1799), deux pages annonçant à l'adjudant-général BLONDEAU que : “par l'arrêté du 4 floréal an VII qui accorde des récompenses nationales aux militaires de l'armée d'Italie qui se sont distingués à l'affaire du 6 germinal... j'ai chargé le Directeur de la Manufacture d'armes de Versailles de vous remettre un ceinturon avec le sabre que vous avez déjà reçu. DUBOIS CRANCÉ” (Ministre de la Guerre). Sur la seconde page : “Extrait des registres du Directoire exécutif du 4 floréal de l'an VII de la République française une et indivisible. Arte 16. Il sera délivré un sabre et écrit une lettre de satisfaction à chacun des officiers ci-après nommés : BLONDEAU adjudant-général... Signé par BARRAS”. - 4 ventôse an VIII (21 février 1800), lettre du lieutenant-général SUCHET, général en chef, demandant au citoyen BLONDEAU qu'il vienne près de lui pour remplir les fonctions de chef d'état-major des 4e et 5e divisions. - 5 frimaire an XII (27 novembre 1803), lettre de la grande chancellerie de la Légion d'honneur annonçant au citoyen BLONDEAU adjudant-général qu'il est nommé membre de la Légion d'honneur, signée de LACÉPÈDE. Est joint le document pour le serment. - Vers 1807/1808, copie manuscrite d'une lettre écrite par Jacques BLONDEAU et envoyée à l'Empereur Napoléon pour une demande d'avancement dans l'armée. Il relate sa carrière et lui précise : “Pendant les guerres de la Révolution j'ai reçu trois sabres d'honneur par la conduite que j'ai tenue le 13 vendémiaire à Paris, le 6 germinal an VII à Lucia devant Vérone, et les 18 et 19 brumaire au commandement particulier de Vincennes : votre M. I. & R. se rappellera peut-être qu'elle-même daigna me confier ce commandement... Un autre témoignage de la confiance de votre Majesté, elle me plaça à la tête de la garde du Directoire exécutif, lors de sa formation... Si votre Majesté juge que ces circonstances, 12 années de service dans le grade d'adjudant-commandant et ma qualité de père de famille me donnent quelques droits à sa bienveillance, j'oserai la supplier de me donner de l'avancement dans l'armée...”. Il fut nommé général de brigade le 12 octobre 1808. On joint également un important ensemble de documents (15 pièces) en photocopie concernant Jacques BLONDEAU dont son brevet d'adjudant-général signé par BOUCHOTTE, le 6e jour de la seconde décade du 1er mois de l'an deuxième (6 ou 7 octobre 1793) ; un autre signé : “A. PILLE” ; quatre documents signés par BONAPARTE ; un autre, daté du 16 nivôse an IV, de DUVIGNAU, général de brigade, chef de l'état-major général, à l'adjudant-général BLONDEAU, commandant la garde du Directoire exécutif et deux courriers du général OUDINOT. Les fastes de la Légion d'honneur