Null Vierge à l'Enfant en pierre calcaire sculptée en fort relief. La tête couro…
Description

Vierge à l'Enfant en pierre calcaire sculptée en fort relief. La tête couronnée, Marie porte son Fils sur son côté gauche, celui-ci saisissant un pan de son voile de la main droite. Champagne, Reims, XVIe siècle H. 37,8 cm - L. 20,9 cm - P. 16,7 cm (manques et accidents) Un vitrail et une sculpture, appartenant depuis plusieurs générations à la famille Crété, réputés provenir de la cathédrale de Reims : D’après la tradition familiale le vitrail et la Vierge couronnée en pierre calcaire sculptée qui suivent auraient été donnés au lieutenant Georges Crété dans des circonstances bien précises. Ce jeune lieutenant, issu d’une famille d’éminents industriels, ingénieur et gendre du président Paul Doumer, se trouvait en effet à Reims avec son peloton le 14 septembre 1914, jour funeste où plusieurs obus tombèrent sur la ville et la cathédrale. Soucieux de préserver le patrimoine artistique de la France, il donne l’ordre à ses hommes d’aider les gens d’église de fouiller dans les nombreux débris du monument afin de mettre à l’abri les plus remarquables. Ce qui fut fait durant plusieurs heures jusqu’à la tombée de la nuit sous la menace d’autres bombardements. C’est lors de la fin de cette journée qu’un membre du clergé de la cathédrale tend au lieutenant un fragment d’une Vierge à l’Enfant très endommagée, le pressant d’accepter cette précieuse relique en remerciement de son courage et en souvenir. George Crété accepte le présent et montre au religieux des morceaux d’un vitrail qu’il pense représenter Jeanne d’Arc songeant le rapporter sur Paris afin de le donner en restauration à un maître verrier. "Emportez-le aussi, lui répond le prêtre. Sa place est avec vous, au combat, pour sauver la France une fois de plus ! ". Cinq jours plus tard, la cathédrale est de nouveau bombardée et s’embrase, occasionnant de nombreux morts parmi les soldats blessés soignés à l’intérieur. Par la suite, Crété envoie à sa jeune épouse, Lucile Doumer, la sculpture accidentée et les morceaux du vitrail qui furent remontés. Celle-ci décèdera en 1918, minée par le chagrin que lui donna la perte lors de la grande Guerre de quatre de ses frères. C’est ainsi que ces deux oeuvres religieuses furent précieusement conservées plusieurs dizaines années dans le bureau même de Georges Crété devenu industriel. Les historiens de l’art, sans remettre en question cette tragique histoire familiale, pensent toutefois que la sculpture ne vient pas de la cathédrale de Reims mais plutôt d’une maison à l’entour. Quant au vitrail, bien qu’il soit fait bien mention, dans un ouvrage de 1857, de la présence d’un vitrail représentant la Pucelle dans la cathédrale de Reims, les autorités culturelles émettent des incertitudes sur son ancienne appartenance au monument s’appuyant sur l’avis de M. Patrick Demouy, professeur en Histoire médiévale à l’université de Reims. Quoiqu’il en soit, ces deux oeuvres sont porteuses d’évènements tragiques qui ont touché profondément un pays, un monument insigne de la chrétienté et une famille douloureusement affectée. Bibliographie : - Abbé V. Tourneur, Histoire et description des vitraux et des statues de l’intérieur de la cathédrale de Reims, Reims, 1857, pp 18 et 19. - "Des morceaux d’histoire en quête de retour" dans L’Union, quotidien régional de Reims, n° du 10 avril 2023, pp. 2 et 3.

185 

Vierge à l'Enfant en pierre calcaire sculptée en fort relief. La tête couronnée, Marie porte son Fils sur son côté gauche, celui-ci saisissant un pan de son voile de la main droite. Champagne, Reims, XVIe siècle H. 37,8 cm - L. 20,9 cm - P. 16,7 cm (manques et accidents) Un vitrail et une sculpture, appartenant depuis plusieurs générations à la famille Crété, réputés provenir de la cathédrale de Reims : D’après la tradition familiale le vitrail et la Vierge couronnée en pierre calcaire sculptée qui suivent auraient été donnés au lieutenant Georges Crété dans des circonstances bien précises. Ce jeune lieutenant, issu d’une famille d’éminents industriels, ingénieur et gendre du président Paul Doumer, se trouvait en effet à Reims avec son peloton le 14 septembre 1914, jour funeste où plusieurs obus tombèrent sur la ville et la cathédrale. Soucieux de préserver le patrimoine artistique de la France, il donne l’ordre à ses hommes d’aider les gens d’église de fouiller dans les nombreux débris du monument afin de mettre à l’abri les plus remarquables. Ce qui fut fait durant plusieurs heures jusqu’à la tombée de la nuit sous la menace d’autres bombardements. C’est lors de la fin de cette journée qu’un membre du clergé de la cathédrale tend au lieutenant un fragment d’une Vierge à l’Enfant très endommagée, le pressant d’accepter cette précieuse relique en remerciement de son courage et en souvenir. George Crété accepte le présent et montre au religieux des morceaux d’un vitrail qu’il pense représenter Jeanne d’Arc songeant le rapporter sur Paris afin de le donner en restauration à un maître verrier. "Emportez-le aussi, lui répond le prêtre. Sa place est avec vous, au combat, pour sauver la France une fois de plus ! ". Cinq jours plus tard, la cathédrale est de nouveau bombardée et s’embrase, occasionnant de nombreux morts parmi les soldats blessés soignés à l’intérieur. Par la suite, Crété envoie à sa jeune épouse, Lucile Doumer, la sculpture accidentée et les morceaux du vitrail qui furent remontés. Celle-ci décèdera en 1918, minée par le chagrin que lui donna la perte lors de la grande Guerre de quatre de ses frères. C’est ainsi que ces deux oeuvres religieuses furent précieusement conservées plusieurs dizaines années dans le bureau même de Georges Crété devenu industriel. Les historiens de l’art, sans remettre en question cette tragique histoire familiale, pensent toutefois que la sculpture ne vient pas de la cathédrale de Reims mais plutôt d’une maison à l’entour. Quant au vitrail, bien qu’il soit fait bien mention, dans un ouvrage de 1857, de la présence d’un vitrail représentant la Pucelle dans la cathédrale de Reims, les autorités culturelles émettent des incertitudes sur son ancienne appartenance au monument s’appuyant sur l’avis de M. Patrick Demouy, professeur en Histoire médiévale à l’université de Reims. Quoiqu’il en soit, ces deux oeuvres sont porteuses d’évènements tragiques qui ont touché profondément un pays, un monument insigne de la chrétienté et une famille douloureusement affectée. Bibliographie : - Abbé V. Tourneur, Histoire et description des vitraux et des statues de l’intérieur de la cathédrale de Reims, Reims, 1857, pp 18 et 19. - "Des morceaux d’histoire en quête de retour" dans L’Union, quotidien régional de Reims, n° du 10 avril 2023, pp. 2 et 3.

Les enchères sont terminées pour ce lot. Voir les résultats