SCHMIED (François-Louis). « C'est moi qui suis Ulysse ». Bois de la p. 81 du tom…
Description

SCHMIED (François-Louis).

« C'est moi qui suis Ulysse ». Bois de la p. 81 du tome I (environ 200 x 125 mm, à vue).

91 

SCHMIED (François-Louis).

Les enchères sont terminées pour ce lot. Voir les résultats

Vous aimerez peut-être

Antonin ARTAUD (1896-1948). L.A.S., Rodez 20 septembre 1943, au Président Pierre Laval; 6pages in-4. Extraordinaire lettre où Artaud raconte son voyage en Irlande et son internement. [La lettre n’a pas été envoyée; elle fut interceptée par le Dr Gaston Ferdière.] Artaud veut rappeler au Président Laval «le souvenir de notre ancienne amitié [...] les sept ans qui ont précédé mon départ en Irlande qui a été le véritable début de mes épreuves ici-bas. Vous êtes venu me voir pour la première fois en voiture avec José Laval, au printemps de 1930, 178 quai d’Auteuil à Paris où j’habitais avec ma mère et vous êtes revenu à une représentation des Cenci au mois de mai 1935»; et Laval avait invité Artaud à dîner en 1930... «vous savez que dans toutes les circonstances publiques graves où vous avez eu à faire appel à moi je me suis toujours appliqué à vous porter mon aide dans toute la mesure de mes possibilités et de mes moyens»... Artaud parle de la Prophétie de Saint Patrick, et rappelle à Laval qu’ils s’étaient trouvés d’accord «sur un certain nombre de points sacrés éminents de la Religion chrétienne [...] Vous savez que, depuis, la Canne de Saint Patrick qui avait été volée en Irlande à la fin du siècle dernier, est venue entre mes mains, et vous connaissez tous les efforts que j’ai faits pour la faire revenir à Dublin à ses légitimes possesseurs. Je ne sais pas pourquoi les Polices Françaises et Anglaises se sont émues de cette action de restitution qui ne concerne que de bien loin les choses humaines et où je ne me suis jamais écarté du principe qui veut que soit rendu à Cesar ce qui est à Cesar et à Dieu ce qui est à Dieu». Il a vu au Musée de Dublin «l’Émeraude Mystique fameuse dénommée “Le Saint Graal” [...] je suis revenu à Dublin à la pratique de la Religion Catholique [...] c’est à ce moment là (septembre 1937) que mes épreuves ont commencé. J’ai été déporté d’Irlande comme indésirable après avoir passé six jours à la Prison de Dublin comme indigent [...] sur le bateau au retour des Agents de la Sureté Nationale ont cherché à se debarasser de moi [...] j’ai été interné à mon arrivée en France [...] voilà six ans que mon internement dure. – Et vraiment je ne crois pas avoir jamais été affecté par l’ombre d’un dérangement cérébral. Mais voilà six ans que je souffre de la privation de la liberté. J’ai passé par Rouen, cinq mois, Sainte Anne une année et Ville Evrard trois ans et demi. Je me trouve maintenant à l’Asile de Rodez Hôpital Psychiatrique [...] où un ami qui le dirige le Docteur Ferdières, qui m’avait connu à Paris au temps où je faisais de la littérature, et qui est l’ami de certains de mes amis des Lettres entre autres Robert Desnos, m’a fait réclamer. [...] je suis dans un milieu d’amis; mais je suis toujours interné. Les circonstances bien sûr sont difficiles, pour tout le monde, en ce moment — et vous êtes harcelé de soucis; mais sans doute considérerez vous que cet internement n’est pas juste, et que je pourrai être beaucoup plus utile à ce pays, dehors, et libre, que dans un Asile d’Aliénés. Ces six ans d’internement ont achevé de me détacher et de m’éloigner du monde et je n’ai plus l’intention que de finir mes jours dans la prière et dans un cloître, à moins que vous ne jugiez bon de faire appel à moi»... Nouveaux écrits de Rodez (Gallimard, 1977), p.125.

BARBEY D’AUREVILLY (Jules). Lettre autographe signée à une dame. S.l., « lundy et en hâte ». Une p. in-8. « Un déjeuner avec Clocheton et une tête clochetée de migraine, m’ont empêché d’aller dîner avec vous. Sur cela, pas d’excuses, mais des regrets. Dès que je pourrai, j’irai causer de vos embrouillamini d’amitié qui ne seront jamais des brouilleries. Savez-vous ce que vous faites, vous et Elle ? Je m’en vais vous le dire. Je suis cynique, moi ! Avec vos susceptibilités de femmes, vous êtes des sybarites en amitié qui vous roulez des feuilles de rose sur le derrière pour vous faire souffrir ! Si bien roulées qu’elles soient, des feuilles de rose roulées ne feront jamais des épines. Ce ne seront jamais que des boulettes de rose et des boulettes en amitié ! Vous ne vous détacherez pas ! Les êtres distingués ont une poix parfumée à l’esprit et ils ne se débarbouillent jamais des sentiments qu’ils inspirent. On se recolle aux choses qui plaisent ! Voilà pourquoi je puis dire que je suis, tout à vous et pour toujours... JE CROIS AVOIR LAISSE UNE CLE, DIFFORME ET LAIDE COMME CELLE QUE J’AIME, chez Mme O’Gherty [Louisa O’Héguerty, qui recevait dans son salon de la rue de Trévise]. C’EST LA CLE DE MON CABINET DE BARBE-BLEUE. Gardez-la moi si vous la trouvez. » Jules Barbey d’Aurevilly aima une Espagnole qui, selon ses dires, avait du charme et du caractère malgré une certaine laideur, et qui lui inspira le personnage de la Vellini dans Une Vieille maîtresse.