GAIMARD (Joseph-Paul). [GAIMARD] — ANGLÈS (Raoul).	[Journaux de voyage].
1836-18…
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GAIMARD (Joseph-Paul).

[GAIMARD] — ANGLÈS (Raoul). [Journaux de voyage]. 1836-1840. 3 volumes manuscrits in-8, demi-veau bordeaux ou vert, dos lisses ornés, lég. frottés, super-libris doré en pied R. Anglès. Manuscrits autographes de Raoul Anglès, météorologue des campagnes de la Commission scientifique d’Islande et du Groenland [conduites sous la direction de Joseph-Paul Gaimard (1793-1858)], sur la corvette La Recherche, en 1835 et 1836, puis en Scandinavie, Laponie, Spitzberg et îles Féroé entre 1838 et 1840. Plaisants volumes en reliures de l’époque aux décors proches. Le premier volume fut offert par Gaimard lui-même à Raoul Anglès, le 27 avril 1836, sans doute afin que son compagnon y consigne ses notes. L’ex-dono manuscrit sur la première garde date d’avant leur départ, en mai 1836 : “Offert à M. Raoul Anglès par Gaimard. Paris, 27 avril 1836”. A) Journal de mon voyage en Islande et de mon malencontreux retour par Copenhague. 1836. Titre et 149 pp., 80 ff. blancs. - Observations météorologiques faites pendant notre voyage sur les côtes et dans l’intérieur de l’Islande. Titre et 9 ff., 25 ff. blancs in fine. Corrections, ratures et suppressions de paragraphes. Étiquette du papetier Brot. La première partie est le journal de l'expédition à travers l'Islande. Anglès décrit les habitants et voyageurs qu'il croise, les paysages (rivières, cascades), la météo, les activités de ses journées... "Nous avons visité les sources d'eau chaude où l'on vient laver le linge quand on ne le lave pas avec de l'urine (...) "Nous n'avons pas pu résister au désir de nous baigner ... dans une eau qui variait de 30 à 40°"... Il évoque les éruptions de geysers de plus de 25 mn, provoquées artificiellement par des gaz et des tirs..., l'ascension à cheval de coulées de lave, l'ascension de cols enneigés périlleuses, un accident dans une rivière où il faillit se noyer... p. 90 : Avant la messe, "ce qu'il y a de plus curieux, c'est que pour s'y préparer, la première chose qu'ont fait les femmes en entrant dans l'église, a été de nous embrasser ; quelques unes mêmes l'ont fait très tendrement, il a fallu essuyer, tant les bouches vieilles et jeunes y ont passé." Raoul Anglès, météorologue, et Gaimard, naturaliste, médecin et chef de l’expédition, étaient accompagnés de 5 autres membres, évoqués dans ce récit : l'artiste Auguste Mayer, le géologiste Eugène Robert, le cartographe Victor Lottin, l'homme de lettres Xavier Marmier, le taxidermiste Louis Bévalet. Puis Anglès tombe gravement malade, le départ sans lui de l'expédition lui est très pénible, il rentrera seul : p. 116, "je regrette de ne point partager la misère qu'ils vont encore éprouver avant d'arriver au terme de leur voyage". Les relevés météorologiques sont effectués à partir du 22 juin 1836 jusqu'à fin juillet. Ex-dono manuscrit signé sur la page de garde "Offert à Mr. Raoul Anglés par P. Gaimard. Paris, 27 avril 1836". B) Notes prises pendant le voyage de La Recherche en 1839. Et suite 1840. - Notes sur un séjour à Stockholm. 358 pp. (pp. 324 à 389 restées blanches), 1 f. de table. Observations scientifiques diverses. L'expédition démarre le 14 juin 1839, et Anglès, qui écrit depuis le bateau mais aussi à terre, articule son manuscrit en plusieurs parties : pp. 1 à 324, il raconte son voyage (encre noire ou rouge, avec corrections et ratures). Suit, après les pages blanches 325 à 349, le récit (pp. 350 à 358) de son séjour à Stockholm où il arriva le 31 octobre 1839. Pages 359 à 386 blanches, sauf pp. 381-382, table des matières. Anglès, dans ce journal de voyage, raconte ses rencontres, les habitants, les conditions de transport et de voyage, les conditions météorologiques... Son séjour se déroule aux îles Féroé, à Hammerfest, au Spitzberg, à Haparanda, en Finlande, dans la ville d'Uleaborg, Abo, Stockholm, Lulea, Kuopio... Puis il arrive à Pétersbourg, où il séjourne du 25 février au 15 mars 1840, avant de passer à Moscou du 18 au 25 mars, et de terminer son journal de voyage à Istanbul. Anglès évoque "la veille de Noël, grande fête partout en Suède. C'est le jour où un homme masqué et accoutré de quelque manière bizarre, vient distribuer les étrennes dans chaque maison" ; p. 163 : "Je suis un peu revenu sur le compte de ce compatriote quoiqu'il ne me revienne toujours pas beaucoup ; au retour du temple, il m'a offert du fumet, du vin de Porto etc... Il parle bien le latin..." ; p. 201 : "quelle heureuse idée j'ai eu de me détourner de ma route pour venir ici ! J'y suis aussi bien recommandé qu'en Suède et j'y ai trouvé un ordre du gouverneur ... de me trouver des chevaux sans retard (...). De plus un coursier, un vrai coursier me précédera... Je crois bien que le nom de Gaimard y est pour quelque chose" ; p. 208 : "J'ai aujourd'hui 27 ans ans. Est ce bien possible ? Comme la vie est courte et comme je voudrais rajeunir de 10 ans pour avoir devant moi le temps de voyager !". C) [Observations météorologiques. Scandinavie, Laponie et Spitzberg]. 35 pp. Relevés de décembre 1837 à

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GAIMARD (Joseph-Paul).

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Charles DARWIN (1809-1882). L.A.S., Londres 14 octobre 1841, à Joseph-Paul Gaimard, à Paris; 2 pages et demie in-4, adresse; en anglais (papier froissé, taches). Précieuse lettre lors de la préparation de son livre sur les récifs de corail, la seule connue de Darwin à Paul Gaimard (1793-1858), membre de l’expédition de l’Astrolabe commandée par Dumont d’Urville (1826-1829). [De 1832 à 1836, Charles Darwin visita l’Amérique du Sud et les îles du Pacifique comme naturaliste dans l’expédition du capitaine Fitzroy sur le Beagle. De cet important voyage, il rapporta une quantité de documents et d’observations qui furent à la base de sa théorie de l’évolution. Résidant à Londres entre 1839 et 1842, il se consacra pendant cette période à la rédaction de son ouvrage sur les récifs de corail (The Structure and Distribution of Coral Reefs. Being the first part of the Geology of the Voyage of the Beagle, London, 1842). Dans la présente lettre, Darwin demande à son correspondant de lui fournir des renseignements sur les récifs madréporiques de l’île de Vanikoro, explorée quelques années auparavant par Dumont d’Urville lors du voyage de l’Astrolabe.] Darwin rappelle qu’il a accompagné le capitaine FitzRoy dans son voyage à bord H.M.S. Beagle, comme naturaliste, et il est presque prêt à publier un petit volume sur les formations de corail («a small volume on coral-formations») [The Structure and Distribution of coral reefs..., London, 1842]. Il souhaite vivement se renseigner sur un aspect du sujet, et le zèle avec lequel Gaimard cultive depuis longtemps les sciences naturelles, l’enhardit à espérer qu’il obligera un collaborateur dans le même domaine. Dans le compte-rendu de M. Cordier de la géologie du voyage de l’Astrolabe (vol. I, p. cxi), il écrit à propos de Vanikoro que l’île est «entourée de récifs madréporiques qu’on assure être de formation tout-à-fait moderne»... Comme il s’intéresse extrêmement à cette question et qu’il a conclu presque de même quant à la structure du récif («As I am extremely interested on this point & came to a nearly similar conclusion for the structure of the reef»), il lui saurait gré de l’informer de ce sur quoi se fonde la remarque de M. Cordier: la source de l’information, et si elle repose sur des traditions des indigènes («How the information was obtained, – whether it rests on the traditions of the natives?»). Il prie Gaimard de répondre rapidement, puisqu’il est à la veille de publier; il sait pertinemment que sa position ne lui permet pas de le déranger...