Null HUGO Georges-Victor [Bruxelles, 1868 - Paris, 1925], petit-fils de Victor H…
Description

HUGO Georges-Victor [Bruxelles, 1868 - Paris, 1925], petit-fils de Victor Hugo et père de Jean Hugo, peintre et dessinateur français. Enfant, il inspira avec sa soeur Jeanne l'Art d'être grand-père à Victor Hugo qui les chérissait. « Mon père eut sa vie empoisonnée. Dès qu'il faisait quelque chose, peinture ou livre, on lui reprochait de ne pas être à la hauteur de Victor Hugo ». (Jean Hugo, fils de Georges Victor-Hugo). Importante correspondance, adressée à son ami le peintre Paul Robert. Ensemble d'environ 90 lettres. 1913-1918 ; formats divers. Remarquable correspondance notamment par les lettres écrites au front pendant dans la guerre de 1914-1918. Georges Hugo, est l'unique petit-fils de Victor Hugo, qui écrivit pour lui et pour sa soeur Jeanne L'Art d'être grand-père. Tenu pour un bon à rien par son beau-père (second mari de sa mère), le politicien Edouard Lockroy, qui encouragea la presse à monter en épingle ses innocentes frasques de jeunesse, il traîna toute sa vie la réputation d'un noceur, qui aurait dilapidé la fortune de son grand-père. Léon Daudet, son ami intime et un temps son beau-frère (il fut le premier mari de Jeanne), dresse de lui un portrait bien différent. Georges Hugo, écrit-il dans ses souvenirs, était « un artiste né. Fils d'un père et d'une mère dont le charme et la beauté furent célèbres, petit-fils d'un vieillard illustre comme Homère, il joignait, dès son adolescence, aux avantages physiques, les plus rares qualités du coeur et de l'esprit. Aucune morgue, chose extraordinaire chez un enfant qui vivait au milieu d'une cour et d'une adulation perpétuelles, qui avait vu tout Paris défiler sous les fenêtres de sa maison. Une droiture et une loyauté qui ne se sont pas démenties. Une grande pondération dans le jugement. Une bravoure tranquille et modeste ». Doué, encouragé par Alphonse Daudet, qui l'aimait beaucoup, Georges Hugo ne parvint toutefois jamais à soulever «le lourd pavé de gloire posé par son grand-père sur son berceau » (Léon Daudet). Peintre, il ne posa jamais à l'artiste, « l'activité du crayon et de la plume, continuelle mais comme furtive, dérobée dans le creux de la main au milieu des foules. Cet oeil merveilleusement habile à capter les lumières et les gestes voulait ne paraître que chercher son propre amusement » (Raymond Schwab). Marié deux fois, deux fois séparé, Georges Hugo ne connut vraiment ses deux fils, Jean Hugo (qui devint peintre), et François (orfèvre), qu'à la veille de la première guerre mondiale. Lorsque la guerre éclata, il multiplia les démarches pour être incorporé, malgré son âge (quarante-six ans). Et ce furent peut-être, écrit Jean Hugo (lui-même soldat) dans Le Regard de la Mémoire, les mois les plus heureux de sa vie. Alors seulement, lisant Le Cimetière d'Eylau à ses camarades de cahute, cet homme plein d'ironie envers lui-même et qui signe parfois « Petiphysse », put se sentir à la hauteur de son bien-aimé grand-père. Pour avoir pris part à l'attaque de la Ferme de Navarin, celle-là même où Blaise Cendrars perdit son bras, Georges Hugo reçut la Croix de guerre. 16 janvier 1913 : « Cher ami, j'ai reçu ce matin une seconde carte pour le Congrès. Je vous la réserve. Tâchez de vous rendre libre demain. » (Élection de Poincaré). 15 mars 1914 : « Ce serait charmant cette soirée d'Aphrodite comme vous me le proposez si gentiment. Mais me voilà encore dans l'anxiété. Mon beau frère Negreponte est mourant. Ma pauvre soeur est dans un état lamentable. "Petite Jeanne" fait pitié. Je passe mon temps auprès d'elle. Faites des heureux avec les invitations de Pierre Lous - et merci d'avoir pensé à la Comtesse Nonoche et à votre Georges Victor-Hugo. Lucien Henraux m'a annoncé son mariage par une lettre fort affectueuse à laquelle j'ai été très sensible ». Sans date : « Nonoche, voulez-vous venir avec moi ce soir au concert de Risler (Sonates de Beethoven) ? J'ai un fauteuil à vous offrir. Nous dînerions ensemble dans un cabaret. Soirée de calme et de réflexion. Rendez-vous à 7h½ au Café Napolitain ». 29 août 1914 : « Mon cher Nonoche, je n'irai pas ce soir chez Weber avant le dîner. Je mange la soupe avec Rathbert chez Nonoche du beau sexe. Viens nous y voir dans la soirée, avant le départ pour le Figaro. Il y aura un peu de bière pour plusieurs personnes ». « 23 avril 1915 : « Je compte bien que tu viendras demain à St Sulpice, 10h½. Tu es de nos intimes et des admirateurs de Victor Hugo. - La cérémonie aura lieu dans la chapelle de la Vierge où s'est marié mon grand père » (obsèques d'Adèle Hugo). 2 juillet 1915 : « Mon cher ami, merci de tes cartes postales ; elles m'apportent, dans les bois de Lorraine, un peu de l'air de ceux que j'aime. [] Je ne puis dire où je suis ; cherche vers l'Est d'un fort qui porte le nom d'une peinture de Vacher. Je suis sur le front, je vais aux tranchées, aux premières lignes. Je vis dans la pétarade du 75, dans le bruit de grosse caisse des éclatements. C'es

58 

HUGO Georges-Victor [Bruxelles, 1868 - Paris, 1925], petit-fils de Victor Hugo et père de Jean Hugo, peintre et dessinateur français. Enfant, il inspira avec sa soeur Jeanne l'Art d'être grand-père à Victor Hugo qui les chérissait. « Mon père eut sa vie empoisonnée. Dès qu'il faisait quelque chose, peinture ou livre, on lui reprochait de ne pas être à la hauteur de Victor Hugo ». (Jean Hugo, fils de Georges Victor-Hugo). Importante correspondance, adressée à son ami le peintre Paul Robert. Ensemble d'environ 90 lettres. 1913-1918 ; formats divers. Remarquable correspondance notamment par les lettres écrites au front pendant dans la guerre de 1914-1918. Georges Hugo, est l'unique petit-fils de Victor Hugo, qui écrivit pour lui et pour sa soeur Jeanne L'Art d'être grand-père. Tenu pour un bon à rien par son beau-père (second mari de sa mère), le politicien Edouard Lockroy, qui encouragea la presse à monter en épingle ses innocentes frasques de jeunesse, il traîna toute sa vie la réputation d'un noceur, qui aurait dilapidé la fortune de son grand-père. Léon Daudet, son ami intime et un temps son beau-frère (il fut le premier mari de Jeanne), dresse de lui un portrait bien différent. Georges Hugo, écrit-il dans ses souvenirs, était « un artiste né. Fils d'un père et d'une mère dont le charme et la beauté furent célèbres, petit-fils d'un vieillard illustre comme Homère, il joignait, dès son adolescence, aux avantages physiques, les plus rares qualités du coeur et de l'esprit. Aucune morgue, chose extraordinaire chez un enfant qui vivait au milieu d'une cour et d'une adulation perpétuelles, qui avait vu tout Paris défiler sous les fenêtres de sa maison. Une droiture et une loyauté qui ne se sont pas démenties. Une grande pondération dans le jugement. Une bravoure tranquille et modeste ». Doué, encouragé par Alphonse Daudet, qui l'aimait beaucoup, Georges Hugo ne parvint toutefois jamais à soulever «le lourd pavé de gloire posé par son grand-père sur son berceau » (Léon Daudet). Peintre, il ne posa jamais à l'artiste, « l'activité du crayon et de la plume, continuelle mais comme furtive, dérobée dans le creux de la main au milieu des foules. Cet oeil merveilleusement habile à capter les lumières et les gestes voulait ne paraître que chercher son propre amusement » (Raymond Schwab). Marié deux fois, deux fois séparé, Georges Hugo ne connut vraiment ses deux fils, Jean Hugo (qui devint peintre), et François (orfèvre), qu'à la veille de la première guerre mondiale. Lorsque la guerre éclata, il multiplia les démarches pour être incorporé, malgré son âge (quarante-six ans). Et ce furent peut-être, écrit Jean Hugo (lui-même soldat) dans Le Regard de la Mémoire, les mois les plus heureux de sa vie. Alors seulement, lisant Le Cimetière d'Eylau à ses camarades de cahute, cet homme plein d'ironie envers lui-même et qui signe parfois « Petiphysse », put se sentir à la hauteur de son bien-aimé grand-père. Pour avoir pris part à l'attaque de la Ferme de Navarin, celle-là même où Blaise Cendrars perdit son bras, Georges Hugo reçut la Croix de guerre. 16 janvier 1913 : « Cher ami, j'ai reçu ce matin une seconde carte pour le Congrès. Je vous la réserve. Tâchez de vous rendre libre demain. » (Élection de Poincaré). 15 mars 1914 : « Ce serait charmant cette soirée d'Aphrodite comme vous me le proposez si gentiment. Mais me voilà encore dans l'anxiété. Mon beau frère Negreponte est mourant. Ma pauvre soeur est dans un état lamentable. "Petite Jeanne" fait pitié. Je passe mon temps auprès d'elle. Faites des heureux avec les invitations de Pierre Lous - et merci d'avoir pensé à la Comtesse Nonoche et à votre Georges Victor-Hugo. Lucien Henraux m'a annoncé son mariage par une lettre fort affectueuse à laquelle j'ai été très sensible ». Sans date : « Nonoche, voulez-vous venir avec moi ce soir au concert de Risler (Sonates de Beethoven) ? J'ai un fauteuil à vous offrir. Nous dînerions ensemble dans un cabaret. Soirée de calme et de réflexion. Rendez-vous à 7h½ au Café Napolitain ». 29 août 1914 : « Mon cher Nonoche, je n'irai pas ce soir chez Weber avant le dîner. Je mange la soupe avec Rathbert chez Nonoche du beau sexe. Viens nous y voir dans la soirée, avant le départ pour le Figaro. Il y aura un peu de bière pour plusieurs personnes ». « 23 avril 1915 : « Je compte bien que tu viendras demain à St Sulpice, 10h½. Tu es de nos intimes et des admirateurs de Victor Hugo. - La cérémonie aura lieu dans la chapelle de la Vierge où s'est marié mon grand père » (obsèques d'Adèle Hugo). 2 juillet 1915 : « Mon cher ami, merci de tes cartes postales ; elles m'apportent, dans les bois de Lorraine, un peu de l'air de ceux que j'aime. [] Je ne puis dire où je suis ; cherche vers l'Est d'un fort qui porte le nom d'une peinture de Vacher. Je suis sur le front, je vais aux tranchées, aux premières lignes. Je vis dans la pétarade du 75, dans le bruit de grosse caisse des éclatements. C'es

Les enchères sont terminées pour ce lot. Voir les résultats