Null ARTAUD (Antonin).
Le Théâtre de Séraphin.
S.L. : L'Air du temps, [1948]. — …
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ARTAUD (Antonin). Le Théâtre de Séraphin. S.l. : L'Air du temps, [1948]. — In-12, broché, couverture rempliée. Édition originale tirée à 250 exemplaires sur papier vélin d'Arches. Un des 220 non réimposés. Dos et bords des plats légèrement salis.

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ARTAUD (Antonin). Le Théâtre de Séraphin. S.l. : L'Air du temps, [1948]. — In-12, broché, couverture rempliée. Édition originale tirée à 250 exemplaires sur papier vélin d'Arches. Un des 220 non réimposés. Dos et bords des plats légèrement salis.

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Antonin ARTAUD (1896-1948). L.A.S., Paris 8 janvier 1932, au poète Nicolas Beauduin; 4pages in-8, enveloppe. Artaud remercie Beauduin de son livre [Pascase, la Fille au singe et les Trois Compagnons, mystère, 1924]... «je vous connais maintenant depuis près de vingt ans. Je venais de quitter le collège quand j’ai lu pour la première fois votre nom au bas de pièces de vers mystérieuses [...] il m’est arrivé à l’esprit un accident des plus graves: sans devenir fou j’ai sombré et ai traîné ma vie pendant des années de maison de santé en maisons de santé. À dater du jour où je me suis en partie, en partie seulement hélas, retrouvé le passé a été oublié et ce m’est une chose presque miraculeuse et en tout cas extrêmement significative que vous ayiez été à ma conférence»... Parlant du livre de Beauduin, Artaud en aime «le tintamarre constant et menaçant, cette sorte de musique étranglée qui se fait jour par les jointures de ce qu’on n’ose plus appeler des âmes. J’aime surtout les hauts problèmes qui s’y agitent [...] Si le théâtre avait su conserver de façon concrète la musique de ces hautes régions il ne serait pas réduit à déverser sur la scène les eaux sales de l’on ne sait quel affreux repas sexuel. En tout cas à part son attitude tendue et orgueilleusement transcendante, à part son effervescence fiévreuse et sa couleur, il y a une idée de simultanéisme au théâtre qui n’a en somme jamais été employée et qui est précieuse»...

Antonin ARTAUD (1896-1948). 2 manuscrits autographes; 8 et 6pages in-fol. sur 7 feuillets (déchirés puis recollés au papier gommé); transcription jointe. Réflexions sur le théâtre balinais, brouillons de travail, en partie biffés, pour Le Théâtre et son double (Gallimard, 1938). «Théâtre de mise en scène pure. Idée du mystique, du religieux. Les hommes réduits à l’état de schémas. Leurs gestes tombent réellement et précis sur cette musique de bois, de caisson. Ils font penser à ces automates faits de bois creux. […] Rien qui donne plus l’idée du dépouillé, du pur, de l’essence. Tout est de nécessité absolue, métaphysique […] Mimique de gestes spirituels qui scandent, élaguent, fixent, arrêtent, écartent et subdivisent des sentiments, des états d’âme, des points métaphysiques […] Ce théâtre qui rend grossier notre théâtre où les sentiments ont besoin d’être nommés, directement vécus et joués, des sentiments qui ne soient pas des schèmes de sentiments, des linéaments abstraits d’idées […] Ce théâtre d’autre part est le triomphe de la mise en scène pure car pour nous à qui cette langue est fermée, et où les gestes, les intonations, les cris, les modulations, les attitudes n’agissent plus que dans leur quintessence, il est certain que ce qui agit sur nous, ce n’est pas la chose dite mais la façon dont on nous la dit»… Etc. «[…] Théâtre n’aurait que faire, là où les subdivisions intellectuelles d’un thème sont réduites à rien et où cet espace d’air, intellectuel, ce jeu psychique qui existe ordinairement entre les membres d’une phrase, ici est tracé dans l’air scénique entre les membres, l’air et les perspectives d’un certain nombre de cris, de couleurs et de mouvements. Ici le metteur en scène travaillant avec des moyens de metteur en scène supplée l’auteur dans toutes les parties où dans notre langue occidentale on croit devoir distinguer un certain contenu psychique d’avec son incarnation matérielle, ou si l’on préfère la conception de la réalisation. Mais dans les réalisations du théâtre Balinais l’esprit a bien le sentiment que la conception s’est d’abord heurtée à des gestes, a pris pied au milieu de toute une fermentation d’images visuelles ou sonores, pensées comme à l’état pur»… Etc. Ancienne collection Anie Besnard. Œuvres complètes, tome IV, p.235 et 231.