Henry SCHEFFER (1798-1862) « L’arrestation de Charlotte Corday », 1830
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Description

Henry SCHEFFER (1798-1862)

« L’arrestation de Charlotte Corday », 1830 Importante huile sur toile signée « Henry Scheffer » et datée 1831 en bas à gauche. Dimensions : 56,5 x 71,5 cm Charlotte Corday (1768-1793) a assassiné le député jacobin Jean-Paul Marat, en le poignardant dans sa baignoire, le 13 juillet 1793. Immédiatement arrêtée, elle est conduite à la prison de l’Abbaye puis transférée le 15 juillet à la Conciergerie. Elle comparaît le lendemain devant le Tribunal révolutionnaire et est défendu par Claude-François de Chauveau-Lagarde, nommé d’office par le président. Après l’intervention de son défenseur, le jury la reconnaît coupable d’assassinat « avec des intentions criminelles et préméditées ». Il la condamne à la peine de mort et ordonne qu’elle soit conduite à la guillotine revêtue d’une chemise rouge réservée aux parricides. Peint au cœur de l’été 1830 lors de la chute des Bourbons, soit trente-sept ans après la mort de Marat, le tableau original de l’Arrestation de Charlotte Corday d’une dimension de 130 x 163 cm est acheté par l’État français dans une volonté de cohésion nationale. Exposé au Palais du Luxembourg au profit des blessés de la révolution de Juillet, il a été vu par des milliers de personnes au Salon de 1831. Acquis par le Musée du Louvre en 1892, il est d’abord prêté au Musée Lambinet de Versailles avant d’intégrer les collections du Musée de Grenoble. Plusieurs copies ont été réalisées par des artistes dont une se trouve aujourd’hui au Musée du Barreau de Paris. Une autre copie de 122 x 168 cm, non signée, a été adjugée par Martin-Desbenoit à Versailles en 1986. Les copies réalisées ultérieurement ne sont pas signées. La toile que nous vous présentons a été peinte en réduction de taille par Henry Scheffer lui-même, elle est signée et datée 1831, soit l’année suivante après l’original, probablement commandée par un notable ou un collectionneur. Il est d’une qualité équivalente à la version de 1830. Égérie de la Monarchie de Juillet, Charlotte Corday y est montrée impassible en dépit de l’imprévisibilité des sans-culottes qui l’entourent et de la présence agressive du chien au premier plan. Ce tableau, inspiré d’une pièce de Ducange et Bourgeois, est considéré comme une allégorie des premiers mois du régime des Orléans, portés au pouvoir par une dynamique populaire. Le peintre dépouille son sujet de tout réalisme psychologique et montre la coupable, le regard absent, traversant la composition de droite à gauche : de la pénombre qui laisse deviner le corps immobile de Marat naît une dynamique lumineuse qui oriente le regard dans la direction que doit prendre la jeune femme emmenée par ses juges. Porteuse des idées des Lumières, cette jeune républicaine modérée est peinte ici comme une sainte qui a su « tuer un homme pour en sauver cent mille ». L’artiste donne ici au meurtre politique une dimension intellectuelle qui correspond à la fascination qu’exerça très vite la figure de Charlotte Corday comme archétype de l’héroïne d’un monde en mutation. Condition report : Belle conservation générale. Provenance : Collection privée Aarau Suisse et Monte-Carlo Biographie : Peintre romantique franco-néerlandais né à La Haye, il est le frère d'Ary Scheffer et le fils de Johann-Bernhard Scheffer, peintre de portrait et d'histoire à la Cour de Louis Napoléon, Roi de Hollande. Elevé dans le respect de l'Empire, il arrive à Paris en 1811 et vit la défaite de la Grande Armée ce qui l'influencera dans ses tableaux se rapportant à cette époque. Il entre dans l'atelier de Pierre-Narcisse Guérin et débute au Salon de 1824. Henry Scheffer augmente sa clientèle en bénéficiant indirectement du statut de peintre attitré de Louis-Philippe et de la famille royale que son frère, Ary Scheffer, obtient en 1830. Il semble même qu'il reçoit plus de commandes que son frère aîné, en particulier du Roi, pour le musée de Versailles. Avec des élèves comme Pierre Puvis de Chavannes et Charles Tillot, Henry Scheffer restera dans la lignée du mouvement romantique et ses œuvres seront exposées jusqu'à sa dernière participation au Salon en 1859.

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