PROUST Marcel (1871-1924) ÉPREUVES corrigées avec corrections et additions autog…
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PROUST Marcel (1871-1924)

ÉPREUVES corrigées avec corrections et additions autographes pour Du côté de chez Swann (1913); cahier in-8 de 16 pages (273-288). Cahier d'épreuve pour l'édition originale de Du côté de chez Swann (Grasset, 1913). Il présente des corrections autographes et 7 additions autographes marginales, la dernière se continuant sur une paperole collée. Le cahier (numéroté 13) porte en tête le cachet de Ch. Colin, imprimeur à Mayenne, à la date du 9 août 1913, avec la mention «Épreuves en 3e». Il se rattache à la deuxième partie, Un amour de Swann, et correspond aux pages 218-232 de l'édition Tadié de la Bibl. de la Pléiade. Swann prend le thé chez Odette; Odette ressemble à la Zephora de Botticelli; échange de lettres. Un soir, ne trouvant pas Odette chez les Verdurin, Swann la cherche dans la nuit, il la retrouve tenant un bouquet de catleyas, et d'autres garnissant son corsage; elle devient sa maîtresse; la métaphore «faire catleya»; Swann vient chez elle tous les soirs... La première addition importante (p. 273) concerne la première lettre que Swann reçoit d'Odette, où il «reconnut tout de suite cette grande écriture dans laquelle une affectation de raideur britannique imposait une apparence de discipline à des caractères informes qui eussent signifié peut'être pour des yeux moins prévenus le désordre de la pensée, l'insuffisance de l'éducation, le manque de franchise et de volonté. Swann avait oublié son étui à cigarettes chez Odette»... Une autre (p. 277), avec deux rédactions biffées, concerne une autre lettre «qu'elle lui avait fait porter à midi de la “Maison Dorée” (c'était le jour [de la première représentation d'adieux de Delaunay où les Verdurin l'avaient emmené le soir avec Odetteelle commençait biffé] de la Fête de Paris-Murcie donnée pour les inondés de Murcie) commençait»... Sur la dernière page (288), Swann, revenant de soirée, congédie ses amis: «Eux s'étonnaient; et, de fait, Swann n'était plus le même. On ne recevait plus jamais de lettre de lui où il demandât à connaître une femme. Il ne faisait plus attention à aucune, s'abstenait d'aller dans les endroits où on rencontre. Dans un restaurant, à la campagne, il avait l'attitude inverse de celle à quoi, hier encore, on l'eût reconnu et qui avait semblé devoir être toujours la sienne. Tant une passion est en nous comme un caractère momentané et différent, qui se substitue à l'autre et abolit les signes jusque-là invariables par lesquels il s'exprimait! En revanche ce qui était invariable maintenant, c'était que, où que Swann se trouvât, il ne manquât pas d'aller rejoindre Odette. Le trajet qui le séparait d'elle était celui qu'il parcourait inévitablement et comme la pente même, irrésistible et rapide, de sa vie. À vrai dire, souvent»... PROVENANCE Bibliothèque Horace Finaly

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PROUST Marcel (1871-1924)

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Louis-Ferdinand CÉLINE. Manuscrits (doubles carbone) avec additions et corrections autographes pour Féerie pour une autre fois, [vers 1950]; 20 feuillets in-fol. (34 x 21 cm) et 148 feuillets in-4 (28 x 20 cm), en feuilles. Important ensemble de doubles du manuscrit avec des additions et corrections en vue de la version définitive du roman. La genèse de Féerie pour une autre fois, commencée au Danemark en 1946, a été fort laborieuse, jusqu’à sa publication en 1952. Henri Godard a identifié au moins quatre versions, avec des versions intermédiaires. Assez tardivement, Céline choisira de scinder son livre en deux parties. Dans Féerie I, Céline évoque notamment les derniers mois de l’Occupation à Paris, et son incarcération au Danemark. Ces fragments se rattachent à la mise au point de la version définitive, avant sa dactylographie en 1950. Céline rédige son manuscrit au stylo-bille, avec un papier-carbone qui permet d’en obtenir un double. Sur ce double, notamment sur le premier fragment, au carbone noir sur de grands feuillets, Céline a porté de nombreuses (et parfois importantes) corrections et additions autographes au stylo-bille bleu; il y a inséré quelques feuillets entièrement autographes. On relève de nombreuses variantes avec le texte définitif (ainsi la Lucette du manuscrit deviendra Arlette dans l’édition), ainsi que des passages biffés; la plupart des corrections ont été intégrées au texte édité, certaines n’ont pas été retenues. Le second ensemble, au carbone bleu sur des feuillets in-4, est moins corrigé. Le manuscrit est paginé, avec quelques feuillets bis; nous renvoyons entre crochets aux pages correspondantes dans le tome IV des Romans dans la Bibliothèque de la Pléiade (1993), récemment rebaptisé Romans 1952-1955. 119-137 (20ff., 34 x 21 cm.) [Pl. 41-47]. «10.000! 100.000! 200.000 grils! vous verriez la France à présent! […] Voilà les personnes qu’ils envoient, assesseuses, du Quai [des Nerveux biffé et corrigé:] Zysthérie, de Paris, relancer les Saints en». Page 127, Céline épingle un béquet autographe de 6 lignes: «Je m’en fous de l’appartement Goudeau [Gaveneau dans l’édition]!»… La page 132 est entièrement autographe: «huit jours de plus! ils étaient plus mille d’assassins! 300.000!»… 326-359 [Pl. 100-109] «le 115! et le 40 donc, saperlipope! […] a pillé, outragé, traqué, encristé, sali, mille satanies, exilé, mille» 404-438 [Pl. 119-127] «Oh avec Féerie tout est autre! […] croulé en 39!.. et mes briques dis? retrouver des briques» 447-455 [Pl. 128-130] «Il se [félicitait biffé corrigé en:] congratulait. […] pas que les persiennes…! toute la guitoune!.. tout branlait, moisi…» 476-496 [Pl. 135-139] «mais quand même qu’est-ce qu’il se régalait! […] Y a des malheureux! y a des gens en taudis pourris! y a des égoïstes!» 561-600 [Pl. 151-159] «traité! les crocs que je voyais! les crocs! je voyais les crocs des personnes […] Y a des bruits qui existent plus! mais le piano, les notes! les notes un doigt! un doigt! allez! allez!» 671-680 [Pl. 173-175] «qu’on les cherche pour la morgue… on verra par leurs visages… […] son filon! l’impasse Trainée! il faut que je vous situe bien tout!»