Sieges

Il suffit de faire le siège des ventes aux enchères en ligne pour se procurer bergères, canapés et banquettes, fauteuils, chaises et tabourets.
« Il y a autant de sièges que de modes de conversations », notait Philippe Jullian en 1961 dans sa petite encyclopédie érudite et pleine d’humour des « Styles ».
Causeuses pour converser à deux, chauffeuses pour bavarder au coin du feu et canapés pour chatter sur internet sont autant d’objets que l’on peut acheter dans les ventes aux enchères de Sièges. A moins que l’on ne préfère acquérir une méridienne pour s’isoler, ou encore une boudeuse, ce siège double du XIXe siècle dans lequel on s’assoit dos à dos. Sur le divan, le chineur fait sa psychanalyse. Si les sièges selon Philippe Jullian se sont « abaissés pour les galanteries et évasés pour (accueillir) les crinolines » sous le Second Empire, le XXe siècle a célébré des assises iconiques : chaise Harry Bertoia, chaise longue de Charlotte Perriand, fauteuil Charles Eames. Les addicts du design pourront les dénicher dans ces ventes onlines de Sièges, tout comme les canapés de Jean Royère, les chaises de Philippe Starck ou les fauteuils des frères Bouroullec.
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ÉDOUARD VUILLARD (1868-1940) Madame Vuillard en peignoir rouge porte le cachet de la signature de l'artiste 'E Vuillard' (en bas à droite) huile sur toile Peint circa 1911 stamped with the artist's signature 'E Vuillard' (lower right) oil on canvas Painted circa 1911 66.7 x 55.8 cm. 26 1/4 x 21 15/16 in. Footnotes: Provenance Atelier de l'artiste. Collection Charles-Auguste Girard, Paris. Collection particulière, Paris. Bibliographie A. Salomon & G. Cogeval, Vuillard, The Inexhaustible Glance, Critical Catalogue of Paintings and Pastels, Vol. II, Paris, 2003, no. IX-39, (illustré p. 1049). Édouard Vuillard est célèbre pour ses peintures intimistes d'intérieurs domestiques habités par sa famille et ses proches. Dans le présent tableau, Madame Vuillard en peignoir rouge, Vuillard revient à son sujet préféré, celui de sa mère. Vuillard ne s'est jamais marié et est resté proche de sa mère jusqu'à sa mort en 1928. C'est à travers ses nombreux portraits qu'il a pu affiner et développer son style formel, à la fois pendant sa période d'allégeance au groupe révolutionnaire des Nabis et par la suite. Peint vers 1911, Madame Vuillard en peignoir rouge se situe au milieu de la carrière de Vuillard, à un moment où il jouit d'un succès à la fois critique et commercial. De nombreux commentateurs contemporains ont fait remarquer que Vuillard avait la chance de pouvoir choisir les œuvres qui lui plaisaient sans avoir à accepter des commandes onéreuses. Son confrère Walter Sickert a même confié qu'il enviait la 'liberté' de Vuillard. En 1908, Vuillard s'installe définitivement avec sa mère à Clichy, au nord-ouest de Paris. C'est un quartier qu'il connaît bien et il est ravi de l'appartement aéré qui lui offre une vue plongeante sur la place Vintimille (aujourd'hui place Adolphe-Max). Libéré des contraintes financières, Vuillard était libre de peindre les sujets qu'il préférait et, comme souvent, il s'est tourné vers ses proches. Le présent tableau s'inscrit dans la continuité de ses peintures Nabis précédentes, où, contrairement aux autres membres du groupe Nabis qui préféraient des sujets ésotériques pour communiquer leurs visions synthétistes, Vuillard s'est tourné vers des observations domestiques, voire banales, pour révéler des mystères et des sentiments latents. Dans son journal, en 1893, Vuillard pose la question rhétorique suivante : 'Pourquoi est-ce dans les lieux familiers que l'esprit et la sensibilité trouvent le plus grand degré de nouveauté authentique ?' (E. Vuillard cité dans B. Thomson, Vuillard, Oxford, 1988, p. 44). Assise dans un fauteuil jaune et vert, Madame Vuillard est représentée ici dans l'appartement encombré de Clichy, entourée d'un tapis oriental, de textiles à motifs et de meubles richement rembourrés si typiques des salons bourgeois de la Troisième République française. Malgré sa position centrale, peu d'attention est accordée à la physionomie de Madame Vuillard, et elle est représentée sans détail par le même coup de pinceau énergique que Vuillard emploie dans toute la composition. Cette simplification formelle était conforme à la philosophie des Nabis, qui cherchaient à représenter une distillation symbolique de l'expérience. Par conséquent, une représentation fidèle du sujet a été supprimée afin d'augmenter la portée émotionnelle de la composition. Comme l'explique Vuillard, 'une tête de femme vient de produire en moi une certaine émotion, je dois me servir de cette émotion seule et je ne dois pas chercher à me souvenir du nez ou de l'oreille, ils n'ont aucune importance' (E. Vuillard cité par B. Thomson, ibid, p. 28). Dans Madame Vuillard en peignoir rouge, Vuillard subordonne la figure de sa mère et met l'accent sur la ligne, le motif et la couleur. L'effet obtenu permet d'unifier les éléments disparates de la scène et de les rassembler en un seul plan, conférant à l'ensemble de la composition une texture riche, semblable à celle d'une tapisserie. Célèbre en tant que coloriste, la palette de Vuillard dans cette œuvre se distingue par son audace et son inventivité. Le carmin et le rose vif de la robe de chambre de Madame Vuillard sont repris dans le bordeaux du coffre, ainsi que les lilas et les mauves tourbillonnants du tapis et de la nappe rayée. Vuillard contrebalance ces tons chauds par des éclairs de pigments plus froids. Le jaune agrume du fauteuil et les coussins émeraude de la chaise près de la cheminée s'accordent avec la tapisserie de la grande chaise à dossier carré au premier plan, dont les contours noirs et déchirants rappellent le cloisonnisme prisé par les Nabis. Comme l'a fait remarquer le critique contemporain André Gide, '[Vuillard] ne met jamais en avant une couleur sans l'excuser par une répétition subtile et précieuse' (A. Gide cité dans B. Thomson, op. cit., p. 72). Si la perturbation de l'espace pictural et le brouillage délibé

Estim. 140 000 - 160 000 EUR