MAURICE AUCTION — Une marine de Francis Picabia pour leur première vente à l’Hôtel Drouot

L’Hôtel Drouot accueillera la maison de ventes Maurice Auction le mardi 7 mars pour leur première vente au sein de l’Hôtel en salle 15. Pour cette occasion l’étude proposera une vacation classique de mobilier, objets d’arts et de jouets, répartis en 255 lots provenant de plusieurs collections.

Le lot le plus attendu de cette vente est un tableau de Francis PICABIA (1879-1953). Peint en 1905, cette marine représentant une vue de Martigues, sera révélée au public et proposée aux enchères pour la première fois. Appartenant à une collection privée parisienne, elle était restée dans la même famille depuis trois générations.
 

Francis PICABIA (1879-1953) Sans titre (Martigues), 1905 Huile sur toile, signée en bas à droite « Picabia/1905 » H. 33,3 cm — L. 46 cm Estimation : 50 000 € – 70 000 €

Francis Picabia est considéré comme une figure majeure de l’art moderne, en particulier pour son appartenance aux mouvements surréalistes. Ses œuvres de jeunesse ont été influencées par l’impressionnisme et les peintres de l’école de Barbizon, notamment grâce à la découverte d’Alfred Sisley en 1897. Il développe une grande admiration pour l’artiste peintre Félix Ziem dont il découvre l’œuvre avec à la collection de son oncle. Francis Picabia visite Martigues en 1898, commune dans laquelle Félix Ziem avait installé son atelier dans les années 1840. Picabia explore les modulations et tonalités de l’impressionnisme - pendant l’éclosion du mouvement fauve – comme l’atteste sa peinture de l’étang de Berre à Martigues, utilisant une touche souple et fragmentée pour représenter l’impression climatique et lumineuse de l’étang.

Un second lot devrait intéresser les enchérisseurs, il s’agit d’une huile sur panneau de l’atelier de Peeter Baltens, dis Custodis.

 

Atelier de peeter Baltens, dit Custodis (1527-1584) La Kermesse, près d’une rivière, un jour d’orage Huile sur panneau, composé de deux planches horizontales Présenté dans un cadre en bois sculpté et doré, français, d’époque Louis XIV H. 50 cm — L. 67 cm Estimation : 10 000 € – 15 000 €

Longtemps déprécié et considéré par les premiers spécialistes comme un suiveur de son contemporain Pieter Brueghel, c’est seulement au XX^è siècle, dans les années 1960, que Peeter Baltens se fait réellement un nom auprès des historiens, collectionneurs et institutions. En effet en 1964, une publication au sujet de la commande du retable du maître-hôtel de la chapelle de la corporation des gantiers – à la cathédrale Saint Rombaut de Malines – datant de 1550-1551, révéle des pièces d’archives indiquant que Brueghel avait justement reçu un enseignement dans l’atelier de Baltens ; avant d’être reçu maître la même année en 1551. Puis, d’autres documents affirmaient que Peeter Baltens avait été invité à réaliser la partie la plus importante de ce retable. Il lui aurait été confié les panneaux intérieurs tandis que les panneaux extérieurs étaient réalisés par Brueghel. Encouragés par cette découverte, certains historiens se sont mis à approfondir l’étude de la carrière de ce peintre, poète et graveur, afin de lui réaccorder son titre de créateur original, confrère du fondateur de la dynastie Brueghel. La première grande commande de Baltens eut lieu en 1550 pour ce fameux retable. Après cela, il s’est consacré à l’édition d’estampes dans les années 1570, un art dans lequel son fils, Dominicus Custos excellera. La toile proposée par la maison Maurice Auction - sujet flamand par excellence - se trouve être d’un type assez rare. Il existe cependant une variation par temps clair, vraisemblablement postérieure à notre huile sur panneaux.