JEAN-MARC DELVAUX - ANCIENNE COLLECTION STÉPHANE FANIEL

Expert : Marie de Noblet

Le 29 mars prochain, la maison Jean-Marc Delvaux présentera aux enchères un ensemble de pièces d'orfèvrerie, instruments de mesure, objets de vitrine et de curiosité provenant de l'ancienne Collection Stéphane FANIEL (1909-1978).
Le parcours professionnel et les inclinations esthétiques de Stéphane Faniel l’ont naturellement porté à collectionner l’orfèvrerie et les objets de vitrine. Il était en effet directeur artistique chez Christofle, maison pour laquelle il dessina, au sortir de la Deuxième Guerre Mondiale, des modèles d’avant-garde en argent massif. Il collabora également en tant que spécialiste de l’orfèvrerie à la revue Connaissance des Arts, qui lui confia notamment la direction de la célèbre collection Le XVII^e, Le XVIII^e et Le XIX^e siècle français. Sa passion le conduisit à rassembler un corpus d’exception, conseillé par son ami l’expert Roger DECHAUT, disparu l’an dernier. Pour preuve, plusieurs des pièces de la collection FANIEL ont figuré dans l’exposition de référence Three Centuries of French Domestic Silver présentée au Metropolitan Museum à New York en 1960.

Se distinguent, parmi les objets en or, la boîte à décor émaillé d’une Offrande à l’Amour par Joseph BLERZY, reçu en 1768, estimée entre 6 000 et 8 000 €, ainsi que deux boîtes du début du XIX^e siècle exécutées en Suisse.
 

 

Plus rare, la charmante tabatière en forme d’huître, en argent par le Maître orfèvre Bernard BELLAVOINE, Blois, vers 1775, ne manquera pas de susciter l’intérêt des collectionneurs. Celle-ci s’ajoute aux deux autres exemplaires exécutés par Bellavoine parmi les quelques tabatières connues de ce type. La coquille au traitement naturaliste est agrémentée de petits coquillages et d’algues. L’objet est estimé 15 000 à 20 000 €. Dans le même esprit, on retiendra également une verseuse dite « marabout » dont le couvercle s’orne d’un décor de lézard, coquillage, algues et serpent (3 000 - 4 000 €).
 

      

L’attention des amateurs se portera par ailleurs sur une tasse de forme gondole dite de chasse réalisée par le maître-orfèvre angevin Pierre Ier CHESNEAU, 1740-1742, provenant de l’ancienne collection Hector PETIN, estimée 8 000 - 10 000 €. Deux écuelles à oreilles, l’une de Jean PERROUILH, 1740-1741, à décor de dauphins entrelacés, l’autre de Arnaud GUYOTIE, 1712-1714, représenteront le savoir-faire bordelais (respectivement 10 000 - 15 000 € et 8 000 - 10 000 €).

      

L’ensemble réuni par Stéphane Faniel comprend une importante pièce provenant de l’ancienne collection Camille PLANTEVIGNES. Estimé 30 000 à 40 000 €, cet exceptionnel saupoudroir appliqué de termes féminins par Nicolas François CHERON témoigne de l’excellence de la production parisienne à la fin du règne de Louis XIV. De même pedigree, figure un sucrier, plus modestement estimé 1 500 - 2 000 €, réalisé par Jacques Le QUIN, Paris, 1748-1749.
 

   

Parmi les pièces les plus importantes, fuigurent encore une soupière de Saint-Omer, vers 1746 (8 000 - 10 000 €), une paire de flambeaux, Paris, 1737-1738 (10 000 - 15 000 €) – dont une paire similaire a fait partie de l’ancienne collection DAVID-WEILL – et une autre paire de flambeaux de la fin du XVII^e siècle, gravés des armoiries de la famille RACHAIS, Seigneurs de Montferrat.
 

      

Parmi les objets en vermeil le catalogue compte deux chopes réalisées à Augsbourg vers 1660, l’une d’elle à décor cynégétique ayant fait partie, selon une tradition orale, des anciennes collections Elie et Salomon de ROTSCHILD (4 000 - 5 000 € et 6 000 - 8 000 €). Mais plus précieux encore, un rare gobelet en vermeil à décor laqué d’un paysage chinois par Jacques TROUVÉ, Paris, 1686-1687, dont un modèle similaire est conservé au musée du Louvre, pourrait voir son estimation de 5 000 - 8 000 € largement dépassée.
 

   

Parmi les couverts, se distingue une suite de douze couteaux à dessert exécutée par le célèbre orfèvre romain Luigi VALADIER, vers 1780 (2 000 - 3 000 €), ainsi que six petites cuillers en vermeil dans leur écrin en chagrin qui portent à l’encre la marque de la prestigieuse collection DAVID-WEILL, assorties de la même estimation.
 

Enfin, un « carré » en vermeil, important par sa taille et son poids de plus trois kilos, constitue l’un des témoins ultimes du raffinement du XVIII^e siècle. Due à la virtuosité de Robert Joseph AUGUSTE, Paris, 1777-1778, cette boîte destinée à contenir peignes et brosses a probablement fait partie d’une toilette composée de nombreuses pièces, à l’instar de celle de même modèle ayant figuré dans l’exposition new-yorkaise Three Centuries of French Domestic Silver. Elle devrait susciter la convoitise des collectionneurs qui, pour le plaisir d’y ranger leurs accessoires, devront enchérir dans une fourchette de 25 000 à 30 000 €.

 

Vente aux enchères publique - Hôtel Drouot - Salle 2
Mardi 29 mars - 14h

Exposition publique - Hôtel Drouot - Salle 2
Samedi 26 mars - 11h / 18h
Lundi 28 mars février - 11h / 18h
Mardi 29 mars - 11h / 12h