LECLERE MAISON DE VENTES - Beau succès pour la première partie de la vente "Lu Lefèvre-Utile, un patrimoine à croquer"

mercredi 19 septembre 2018
Paris – Hôtel Drouot. La vente de la première partie de la Collection Olivier Fruneau-Maigret dédiée au patrimoine LU Lefèvre-Utile s’est déroulée devant une salle comble et très active, sous le marteau de Damien Leclère. Les enchères saluaient le parcours hors du commun tracé d’un siècle à l’autre par la famille Lefèvre-Utile et par la marque éponyme, LU, qui liera comme nulle autre son histoire à celle des arts décoratifs, de la publicité, de l’industrie, de la modernité.

Les enchères rendaient aussi hommage au parcours d’Olivier Fruneau-Maigret, spécialiste des œuvres sur papier, de la chromolithographie à l’affiche et à l’estampe, et historien de la publicité, et à sa contribution depuis plus de quinze ans à la valorisation du patrimoine LU Lefèvre-Utile. Hommage à une collection exceptionnelle, largement composée de pièces directement acquises auprès de la famille Lefèvre-Utile – au dernier ensemble d’une telle importance encore en mains privées, comptant quelque 1 000 pièces réparties en plus de 600 lots, qui feront pour moitié l’objet d’une seconde vente en décembre 2018.

Deux acteurs jouaient un rôle de tout premier plan : le Musée d’histoire de Nantes et le groupe américain Mondelez, propriétaire de la marque LU depuis 2007. Le premier emportait des pièces majeures du patrimoine artistique LU Lefèvre-Utile, le second, des pièces relatives à la genèse des célèbres biscuits, de leur création à leur promotion. « Ces acquisitions patrimoniales rejoignent de façon significative le fonds historiquement important que nous possédons », a déclaré Bertrand Guillet, directeur du Musée d’histoire de Nantes, à l’issue de la vente.

Ainsi :

- « Iceberg », vers 1902, huile et dorure sur carton de Luigi Loir, qui enregistrait la plus haute enchère de la vente, au-delà de son estimation à 33 800 € (estimation 20 000-25 000 €, lot 190).

- « Les enfants à la vitrine », vers 1904, gouache et encre sur carton de Vincente Bocchino enlevée à 28 600 € (estimation 25 000-30 000 €, lot 279), record mondial pour une œuvre de l’artiste (précédent record obtenu pour une huile sur toile vendue 8 800 € hors frais en 2003).

- « La jeune fille au Petit-Beurre », 1890, pastel sur toile de Firmin Bouisset, première représentation du sujet féminin dans la publicité de la marque LU et première image de la célèbre « série annuelle », acquise à 10 660 € (estimation 8 000-10 000 €, lot 166) – record mondial pour un dessin de Firmin Bouisset et deuxième plus haut prix pour une oeuvre de l’artiste. 
 
 Firmin Bouisset, La jeune Fille au Petit-Beurre, 1890


- « Les Souris », vers 1898, seau à biscuits d’après Georges Riom, chromolithographie sur métal, Imprimerie Georges Riom et Ets Dauché, Nantes, emporté à 3 900 € (estimation 3 000-4 000 €, lot 183).

Le géant Mondelez montrait un bel appétit, croquant allégrement une vingtaine de pièces, dont le très émouvant « Premier dessin du Petit-Beurre », né sous la main de Louis Lefèvre-Utile en 1886, combattu jusqu’à 16 900 € (estimation 2 000-3 000 €, lot 217).
 
 Louis Lefèvre-Utile, Premier dessin du Petit-Beurre, 1886

« Toutes les équipes de LU sont fières de l'engouement suscité par cette vente qui témoigne de l'amour de tous les français pour cette marque qui fait partie du patrimoine national », commentait Magali Mirault, responsable marketing de la marque LU.

Du premier document connu de la pâtisserie Lefèvre-Utile, vers 1850, jusqu’aux créations de l’Agence Loewy International dans les années 1980, les acquisitions de Mondelez portaient sur une large typologie d’archives et témoignaient de sa volonté de retracer l’histoire de la marque. 

Parmi ces acquisitions signalons notamment :

- Un ensemble de 54 photographies prises par Louis Lefèvre-Utile montrant les étapes de la construction intérieure et extérieure du Pavillon de la Maison LU à l’Exposition Universelle de 1900, acquis 1 820 € (estimation 1 200-1 500 €, lot 208).

- Le premier et rarissime tableau présentant la gamme de biscuits fabriqués par la Maison LU en 1887, chromolithographie sur papier collée sur un support en tissu, document dit « marmotte » servant aux représentants de la marque, qui grimpait à 1 625 € (estimation 400-600 €, lot 26).

- Une paire de bandeaux publicitaires de style Art Nouveau pour la promotion des gaufrettes vanille et paille d’or, entre 1906 et 1910, chromolithographie sur papier, d’après Adrien Karbowsky, enlevée à 1 300 € (estimation 800-1 000 €, lot 135).

- Un seau à biscuits en cristal taillé et gravé de l’ange la Renommée, vers 1898, conçu par Baccarat, vendu 1 300 € (estimation 800-1 000 €, lot 186).

- L’Utile, publicité sur lieu de vente pour la promotion du nouveau distributeur de Petit-Beurre, vers 1932, conception Michel Lefèvre-Utile, cédée à 740 € (estimation 150-200 €, lot 297).

- Une rare publicité sur lieu de vente pour le Petit-Beurre conçue par l’Agence Loewy Internationale, vers 1980, impression offset sur papier collée sur carton, défendue jusqu’à 390 € (estimation 60-80 €, lot 365).

Très présents en salle, mais aussi au téléphone, les collectionneurs étaient au rendez-vous. Parmi les pièces qui rejoignaient des collections particulières, mentionnons :

- Le « Portrait de Madame veuve Jean-Romain Lefèvre née Pauline-Isabelle Utile », 1895, imposante huile sur toile d’Alexandre-Jacques Chantron, qui obtenait 9 100 € (estimation 7 000-10 000 €, lot 2).

- Une Boîte-jouet Tramways de Nantes (première version), vers 1896, partie à 4 940 € (estimation 4 000-5 000 €, lot 212).
 
Boîte-jouet Tramway de Nantes, vers 1896


- Le « Portrait de Jean-Romain Lefèvre », tirage argentique retouché par Adolphe Lory, vers 1887, seul portrait connu de Jean-Romain Lefèvre, fondateur de la pâtisserie « Fabrique de biscuits de Reims » à Nantes devenue la Maison Lefèvre-Utile, qui montait à 2 470 € (estimation 300-500 €,
lot 1).

- « Les partageux », vers 1896, rare chromolithographie sur papier destinée à l’affichage publique, trouvait preneur à 2 340 € (estimation 2 000-3 000 €, lot 174).

Tous les prix mentionnés dans ce communiqué incluent les frais.


La seconde partie de la Collection Olivier Fruneau-Maigret sera vendue en décembre 2018. Elle comprend notamment :

- Un tracé à l’encre de Chine sur papier par Alfons Mucha, vers 1904, œuvre préparatoire au seau à biscuits Les Femmes aux fleurs (est. 15 000-20 000 €).

- Le pastel original des Partageux, vers 1896, œuvre préparatoire de la Série annuelle de 1896, qui sera déclinée sur différents supports dont des affiches de rue, et amorce le thème de l’enfance un an avant la naissance du Petit écolier de Firmin Bouisset (est. 8 000-10 000 €).

- Un rare vitrail d’après Adrien Karbowsky, composé de huit plaques en verre émaillé polychrome (116 x 69 cm), qui ornait l’une des fenêtres du Pavillon LU à l’Exposition Universelle de 1900 (est. 3 000-4 000 €).

- Un émouvant recueil de recettes de la Pâtisserie Lefèvre-Utile, très probablement rédigé sous la dictée de Jean-Romain Lefèvre entre 1850 et 1882 (est. 1 500-2 000 €).

- Une maquette du plafond du magasin de vente de la Maison LU, 7, rue Boileau, datée février 1901, huile sur panneau (est. 1 000-1 500 €).

- Une édition du compte rendu du procès en propriété intellectuelle qui opposa, de 1889 à 1892, Louis Lefèvre-Utile au biscuitier bordelais Olibet au sujet de l’appellation Petit-Beurre (est. 150-200 €).

 

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De Baecque et Associés

LU Lefèvre-Utile, un patrimoine à croquer

Vente : mercredi 19 septembre 2018
Salle 9 - Hôtel Drouot - 9, rue Drouot 75009 Paris, France
Maison de vente
De Baecque et Associés
Leclere - Maison de ventes
Tél. 01.58.40.82.92 (Paris) - 04.72.16.29.44 (Lyon) - 04 91 50 00 00 (Marseille)