SADE Donatien Alphonse François de (1740-1814).

L.A.S. à ses enfants, Paris, 18 août 1792. 1 p. 1/2 petit in-4. Adresse, cachet de cire rouge armorié. Lettre hautement intéressante envoyée à ses enfants émigrés en Allemagne «Vous savez que j'ai blamé le parti que vous avés pris et que c'est à l'instigation de la famille de votre mère que vous l'avés adopté ; il ne vous convenait pas d'embrasser une cause qui, si elle réussissait n'aurait pour but que de rétablir en France des parlemens qui ont voulu deshonorer votre père et des ministres qui l'on fait enfermer. Je vous apprends que je fais mon service dans ma section, que les circonstances peuvent nous placer en face l'un de l'autre et qu'il ne vous convient pas de vous armer contre votre père. Il y a plus, un décret de l'Assemblée nationale rend les parens responsables de la conduite de leurs enfans et les place sous le glaive de la loi s'ils ne rentrent pas aussitôt, je vous demande si vous deves rester plus longtemps dans une situation qui tient le fer levé sur le sein de ceux dont vous aves reçu la vie. Un dernier motif achevera de vous déterminer vous servés un traitre un scélérat qui dans la journée du 10 à jamais célèbre dans l'histoire a trahi à la fois et le peuple sur lequel il a fait tirer, et les amis qui s'étaient rendu près de lui pour le défendre et auxquels il venait de jurer de mourir à leur tête ; il n'y a que des imbéciles qui puissent plus longtemps servir la cause d'un tel fourbe. En un mot mes enfans je vous ordonne de revenir à l'ïnstant et vous menace de ma haine et de ma malédiction si vous tardes un seul jour à m'obeïr ; je vous embrasse si vous m'obeisses [...]».