Null [SAINTE-HÉLÈNE]. MONTCHENU, Claude Marin Henri de (1757-1831).
Exceptionnel…
Description

[SAINTE-HÉLÈNE]. MONTCHENU, Claude Marin Henri de (1757-1831). Exceptionnelle L.A. (s.l.n.d. [Sainte-Hélène]) adressée au Général Gaspard, baron Gourgaud (1783-1852). 9 pp. Grand in-folio. Celui-ci évoque «Dans notre conversation de lundi dernier vous m'avez parfaitement expliqué ce que vous entendiez par règlement, notre entretien a été fort long et de grand sang-froid, malgré cela je n'ai pas cru que nous eussions le temps nécessaire pour vous expliquer à mon tour mon opinion sur ce môt règlement. Je me suis toujours borné à vous dire que je ne voyais pas de même en fait d'opinion après avoir bien discuté chacun reste presque toujours du même avis - parce que souvent dans la discussion on perd de vue les choses et les principes pour lesquels on doit discuter [...] J'ai mis mes réflexions par écrit et par ordre si après les avoir lues, il existe une différence dans nos manières de voir, je serais toujours prêt à les discuter avec vous comme nous avons fait lundi mais de vive voix et non par écrit. J'ose croire qu'ayant tous les deux le même but et surtout les mêmes intentions, nous-nous entendrons très bien. Je ne vous parle que de moi mais cependant je suis très convaincu que mes collègues penseront tout cela comme moi.» Gourgaud plein de rancune contre Longwood, rattrapé par ses penchants, et se fâcha avec Las Cases et d'autres exilés, brimé par Napoléon, celui-ci pense que si Gourgaud n'est pas rapidement pris en main il compromettra la politique que l'Empereur s'impose vis-à-vis des Anglais. «Vous m'avez dit entendre que vous étiez ici sans être soutenu voulant me faire entendre que l'on prenait plus tôt le parti de Longwood que le vôtre, et peut-être même contre vous en cela vous êtes dans une grande erreur. Dans toutes les conversations qui ont eu lieu, on ne les a jamais gâtés et je vous dirais même que souvent ils en sont convaincus. Si il s'élève entre vous et eux des discussions, c'est un passetemps qu'ils se donnent pour faire diversion à leur ennemis parce que vousavez la trop grande bonté d'y répondre comme comme j'ai eu l'honneur de vous le dire, n'y répondez pas et elles tomberont d'elles même. Les conversations qui ont l'air de vous alarmer devraient au contraire vous rassurer, ils sont comme des écoliers isolés vivants entre eux se détestant tous du fond de leur cœur, ils ont besoin de parler et ils s'en donnent à cœur joie quand ils nous rencontrent. Vous devez être bien sur que si, dans une les conversations il leur échappait quelque chose d'intéressant, vous en seriez instruit sur le champ, s'ils se plaignent de vous, vous devez vous en douter, car quel est le prisonnier qui se trouve content de celui qui le garde ils attachent actuellement de faire l'éloge de Cockburn, quand il était ici on ne voulait pas le voir, on traitait très bien l'amiral Malcolm, ce n'était dans l'espoir que de vous faire enrager, car je vous assure qu'il le connaissait très bien. On a donné une tasse à Lady Malcolm pour récompenser son grand dévouement mais elle ennuyait souverainement.» Montchenu poursuit sa lettre en se justifiant de sa conduite envers Gourgaud lors d'un précédent rendez-vous : «Vous m'avez dit, on me fait mystère de tout car chez Mr le B. [...] le lendemain du goûter vous n'en avez pas dit un môt, je vous en ai dit la raison. Vous étiez si animé et si échauffé que j'avais craint de vous porter un coup mortel, aussi j'étais bien loin de croire qu'une chose faite dans un plein jour [...]. Vous n'avez pas sans doute la prétention que je vous rend compte de ce que je fais, je ne le dois qu'à mon souverain. Cependant soyez très convaincu que comme confidence je serais toujours disposé à vous en faire quand elles vous feront plaisir car je ne fais rien ici que je veuille désavouer devant le Roi [...] ; mais la confiance demande la confiance et la grande réserve amène nécessairement la réserve , malgré cette réserve, c'est moi qui vous ai appris que Montholon avait déjeuné chez moi. Aussitôt je vis vos yeux s'enflammer comme si quelque chose de suspect avait pu se passer chez le commissaire de France. Montholon en fit signé par les souverains qui ont signé le traité du 25 mars quant-à ce qui nous regarde Mr le gouv. nous parle continuellement de règlement sans nous en avoir jamais montré un ne pouvant définir ce môt, j'ai relu avec la plus grande attention le traité du 2 août 1815 et j'y ai trouvé nos véritables règlements. Si monsieur le Gouverneur veut le lire avec la même attention, je suis convaincu qu'il verra comme moi.» Montchenu commente dans l'intégralité des pages le traité du 2 août 1815. «Napoléon Bonaparte étant au pouvoir des souverains alliés, LL.MM. le roi du Royaume-Uni de Grande- Bretagne et d'Irlande, l'empereur d'Autriche, l'empereur de Russie et le roi de Prusse ont statué en vertu des stipulations du traité du 25 mars 1815 les mesures propres à rendre impossible toute entreprise de sa part contre le repos de l'Europe. Elles sont nommées les plénipotentiaires dont les noms suiv

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[SAINTE-HÉLÈNE]. MONTCHENU, Claude Marin Henri de (1757-1831). Exceptionnelle L.A. (s.l.n.d. [Sainte-Hélène]) adressée au Général Gaspard, baron Gourgaud (1783-1852). 9 pp. Grand in-folio. Celui-ci évoque «Dans notre conversation de lundi dernier vous m'avez parfaitement expliqué ce que vous entendiez par règlement, notre entretien a été fort long et de grand sang-froid, malgré cela je n'ai pas cru que nous eussions le temps nécessaire pour vous expliquer à mon tour mon opinion sur ce môt règlement. Je me suis toujours borné à vous dire que je ne voyais pas de même en fait d'opinion après avoir bien discuté chacun reste presque toujours du même avis - parce que souvent dans la discussion on perd de vue les choses et les principes pour lesquels on doit discuter [...] J'ai mis mes réflexions par écrit et par ordre si après les avoir lues, il existe une différence dans nos manières de voir, je serais toujours prêt à les discuter avec vous comme nous avons fait lundi mais de vive voix et non par écrit. J'ose croire qu'ayant tous les deux le même but et surtout les mêmes intentions, nous-nous entendrons très bien. Je ne vous parle que de moi mais cependant je suis très convaincu que mes collègues penseront tout cela comme moi.» Gourgaud plein de rancune contre Longwood, rattrapé par ses penchants, et se fâcha avec Las Cases et d'autres exilés, brimé par Napoléon, celui-ci pense que si Gourgaud n'est pas rapidement pris en main il compromettra la politique que l'Empereur s'impose vis-à-vis des Anglais. «Vous m'avez dit entendre que vous étiez ici sans être soutenu voulant me faire entendre que l'on prenait plus tôt le parti de Longwood que le vôtre, et peut-être même contre vous en cela vous êtes dans une grande erreur. Dans toutes les conversations qui ont eu lieu, on ne les a jamais gâtés et je vous dirais même que souvent ils en sont convaincus. Si il s'élève entre vous et eux des discussions, c'est un passetemps qu'ils se donnent pour faire diversion à leur ennemis parce que vousavez la trop grande bonté d'y répondre comme comme j'ai eu l'honneur de vous le dire, n'y répondez pas et elles tomberont d'elles même. Les conversations qui ont l'air de vous alarmer devraient au contraire vous rassurer, ils sont comme des écoliers isolés vivants entre eux se détestant tous du fond de leur cœur, ils ont besoin de parler et ils s'en donnent à cœur joie quand ils nous rencontrent. Vous devez être bien sur que si, dans une les conversations il leur échappait quelque chose d'intéressant, vous en seriez instruit sur le champ, s'ils se plaignent de vous, vous devez vous en douter, car quel est le prisonnier qui se trouve content de celui qui le garde ils attachent actuellement de faire l'éloge de Cockburn, quand il était ici on ne voulait pas le voir, on traitait très bien l'amiral Malcolm, ce n'était dans l'espoir que de vous faire enrager, car je vous assure qu'il le connaissait très bien. On a donné une tasse à Lady Malcolm pour récompenser son grand dévouement mais elle ennuyait souverainement.» Montchenu poursuit sa lettre en se justifiant de sa conduite envers Gourgaud lors d'un précédent rendez-vous : «Vous m'avez dit, on me fait mystère de tout car chez Mr le B. [...] le lendemain du goûter vous n'en avez pas dit un môt, je vous en ai dit la raison. Vous étiez si animé et si échauffé que j'avais craint de vous porter un coup mortel, aussi j'étais bien loin de croire qu'une chose faite dans un plein jour [...]. Vous n'avez pas sans doute la prétention que je vous rend compte de ce que je fais, je ne le dois qu'à mon souverain. Cependant soyez très convaincu que comme confidence je serais toujours disposé à vous en faire quand elles vous feront plaisir car je ne fais rien ici que je veuille désavouer devant le Roi [...] ; mais la confiance demande la confiance et la grande réserve amène nécessairement la réserve , malgré cette réserve, c'est moi qui vous ai appris que Montholon avait déjeuné chez moi. Aussitôt je vis vos yeux s'enflammer comme si quelque chose de suspect avait pu se passer chez le commissaire de France. Montholon en fit signé par les souverains qui ont signé le traité du 25 mars quant-à ce qui nous regarde Mr le gouv. nous parle continuellement de règlement sans nous en avoir jamais montré un ne pouvant définir ce môt, j'ai relu avec la plus grande attention le traité du 2 août 1815 et j'y ai trouvé nos véritables règlements. Si monsieur le Gouverneur veut le lire avec la même attention, je suis convaincu qu'il verra comme moi.» Montchenu commente dans l'intégralité des pages le traité du 2 août 1815. «Napoléon Bonaparte étant au pouvoir des souverains alliés, LL.MM. le roi du Royaume-Uni de Grande- Bretagne et d'Irlande, l'empereur d'Autriche, l'empereur de Russie et le roi de Prusse ont statué en vertu des stipulations du traité du 25 mars 1815 les mesures propres à rendre impossible toute entreprise de sa part contre le repos de l'Europe. Elles sont nommées les plénipotentiaires dont les noms suiv

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