Null CINÉMA - RÉALISATEURS
TRUFFAUT François (1932-1984). L.D.S. À son ami réali…
Description

CINÉMA - RÉALISATEURS TRUFFAUT François (1932-1984). L.D.S. à son ami réalisateur et scénariste Alex JOFFÉ (1918-1995). St Paul de Vence, «fin de semaine début juillet 62». 1 p. in-folio. Très belle et amusante lettre dans laquelle Truffaut donne des conseils à Joffé sur le dénouement de son futur film «Les culottes rouges». «J'ai lu «Les culottes rouges». La franchise, entre nous, toujours de rigueur, me permet de te dire que ce n'est pas encore cette fois le grand truc que j'attends de toi et dont je te sais capable. C'est pas mal et cela fera un bon film, un bon film de plus. Certaines choses effectivement bonnes, ont déjà été vues et l'on pense souvent à La grande Illusion (le travesti), à Stalag 17, beaucoup à la Traversée de Paris (les rapports entre Fernand et Antoine). [...] J'ai pensé à un final un peu saugrenu mais qui peut faire marrer les gens. Fendard est devenu brigadier-flic. Dans le Paris de la fin 61, toute la journée on entend les explosions de plastic et les voitures de pompiers. Personne ne fait plus attention, les explosions sont devenues un «bruit» familier dans les rues du seizième arrondissement. Une bonne femme a signalé au commissariat (mettons la femme de Mendès France) les allées et venues d'un type devant son immeuble. Fendard se rend sur place et chope Antoine au moment où celui-ci allumait une mèche, sur le paillasson de Mendès-France. Il saute sur lui, ils se reconnaissent. Fendard lui fait la morale et l'emmène au bistrot se saouler la gueule. «Allez, promet-moi de pas recommencer tes conneries et viens boire un coup ....etc...» [...] Je viens de feuilleter à nouveau ton script et je m'aperçois que j'ai oublié quand même de te dire que ce qu'il y a de plus neuf et d'intéressant c'est le côté répétitions de théâtre, côté Phi-Phi qui sera surement très chouette [...] Si tu retiens la fin dans la salle de cinéma, ce serait marrant qu'avant que Fendard et Antoine se reconnaissent, Fendard se vante un peu et dise : «je me suis évadé cinq fois, j'ai arrêté la cinquième Panzer pendant deux jours à Montcornet etc...» dans le feu de la polémique. Il faudrait que la salle soit sombre etc...[...] Mille amitiés, mon cher Alex, en attendant de te faire lire le scénario de Fahrenheit 451 (à propos, je cherche un meilleur titre !!!)».

CINÉMA - RÉALISATEURS TRUFFAUT François (1932-1984). L.D.S. à son ami réalisateur et scénariste Alex JOFFÉ (1918-1995). St Paul de Vence, «fin de semaine début juillet 62». 1 p. in-folio. Très belle et amusante lettre dans laquelle Truffaut donne des conseils à Joffé sur le dénouement de son futur film «Les culottes rouges». «J'ai lu «Les culottes rouges». La franchise, entre nous, toujours de rigueur, me permet de te dire que ce n'est pas encore cette fois le grand truc que j'attends de toi et dont je te sais capable. C'est pas mal et cela fera un bon film, un bon film de plus. Certaines choses effectivement bonnes, ont déjà été vues et l'on pense souvent à La grande Illusion (le travesti), à Stalag 17, beaucoup à la Traversée de Paris (les rapports entre Fernand et Antoine). [...] J'ai pensé à un final un peu saugrenu mais qui peut faire marrer les gens. Fendard est devenu brigadier-flic. Dans le Paris de la fin 61, toute la journée on entend les explosions de plastic et les voitures de pompiers. Personne ne fait plus attention, les explosions sont devenues un «bruit» familier dans les rues du seizième arrondissement. Une bonne femme a signalé au commissariat (mettons la femme de Mendès France) les allées et venues d'un type devant son immeuble. Fendard se rend sur place et chope Antoine au moment où celui-ci allumait une mèche, sur le paillasson de Mendès-France. Il saute sur lui, ils se reconnaissent. Fendard lui fait la morale et l'emmène au bistrot se saouler la gueule. «Allez, promet-moi de pas recommencer tes conneries et viens boire un coup ....etc...» [...] Je viens de feuilleter à nouveau ton script et je m'aperçois que j'ai oublié quand même de te dire que ce qu'il y a de plus neuf et d'intéressant c'est le côté répétitions de théâtre, côté Phi-Phi qui sera surement très chouette [...] Si tu retiens la fin dans la salle de cinéma, ce serait marrant qu'avant que Fendard et Antoine se reconnaissent, Fendard se vante un peu et dise : «je me suis évadé cinq fois, j'ai arrêté la cinquième Panzer pendant deux jours à Montcornet etc...» dans le feu de la polémique. Il faudrait que la salle soit sombre etc...[...] Mille amitiés, mon cher Alex, en attendant de te faire lire le scénario de Fahrenheit 451 (à propos, je cherche un meilleur titre !!!)».

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