MAGNIFIQUE CARABINE DE CHASSE A SILEX PAR BOUTET A VERSAILLES ayant appartenu au Comte Frochot, premier préfet de la Seine. Fort canon à pans, rayé, damas, légèrement tromblonné à la bouche, à cran de mire bleui au premiers tiers, puis à pans supérieur évidé au dernier tiers de la longueur du canon, amati, à point de mire doré. Canon jaspé gris, façon Damas, ruban, richement rehaussé à l’or d’un filet à la bouche, d’une flèche numérotée « 164 », de la signature « Boutet » « à Versailles » entre des motifs feuillagés, ainsi que des motifs stylisés sur chaque pan. Tonnerre bleui, bordé de filets d’or, frappé d’une barrette doré « BOUTET » sur chaque pan. Lumière rehaussée d’or. Queue de culasse en acier gravé d’un satyre enlaçant une jeune femme. Platine à corps plat signée « Boutet à Versailles », finement gravé d’une femme en robe longue, de frises feuillagées et de perles ainsi que dans un médaillon d’un chien déféquant. Bouton de sécurité sur la queue de platine. Chien col de cygne décoré en suite d’une tête de satyre et de feuillage. Couvre bassinet à arête médiane gravé de deux cygnes s’abreuvant dans une coquille, bassinet rond composé de deux volutes pares étincelles. Ressort découpé en feuillages, à roulette. Garnitures en acier ciselé, découpé et finement gravé. Devant de pontet en urne feuillagée et godronnée, portant une corbeille de fleurs et de fruits. Pontet repose doigt gravé d’un dragon et de fleurettes, ciselé d’une palmette en fort relief. Queue de détente guillochée. Queue de pontet à décor d’un médaillon représentant Athéna. Contre platine à décor finement gravé d’éléphant, de cornes d’abondance, de fleurs, de fruits, de coquilles et ciselée de palmettes. Plaque de couche entièrement guillochée, avec retour à décor de feuillages, frises de médaillons, urne contenant une corbeille de fleurs, enrichie de guirlandes de feuilles et de frises d’entrelacs. Toutes vis ornementées. Monture, fût et crosse demi-pistolet à joue en noyer choisi, en partie finement quadrillé et sculpté, finissant à l’avant den enroulement, incrusté d’une plaque en or d’attribution vierge bordée d’une gravure de frises de perles. Entrée de clavette en or décoré en suite. Bon état. Époque Consulat - Empire. Provenance : Nicolas Comte Frochot, puis descendance. Œuvres en rapport : Plusieurs carabines de luxe possédant une esthétique similaire : - Superbe carabine à silex de «Boutet & Fils à Versailles», attribuée à Joseph Comte Palatin de Hongrie, oncle de l'impératrice Marie-Louise. Vente Osenat - Binoche & Giquello des collections du Palais princier de Monaco, lot 136, 16 décembre 2014. - Carabine de présent au Prince Charles de Bavière, Binoche & Giquello, 15 juin 2009. Biographie : Nicolas Thérèse FROCHOT (1761-1828) Fils d’un avocat au Parlement de Bourgogne, il acquiert par mariage une charge de notaire. Élu député du Tiers état aux États généraux en 1789. Il siège à l’assemblée constituante, puis à la Convention. Proche de Mirabeau, dans il sera l’exécuteur testamentaire, il dévint un spécialiste du Droit constitutionnel. Il rédigea d’ailleurs un titre dans la constituions de 1791. Inquiété durant la terreur, il devient en 1799, député de la Cote d’Or. C’est le 22 mars 1800 qu’il devient le premier Préfet de la Seine. Il va développer les hôpitaux, le Mont de Piété, la voirie, l’hygiène, inaugurer les quatre grands cimetières, alors hors des limites de Paris. . Tant de travaux utiles, habilement et sagement conçus et exécutés méritaient une récompense ; Napoléon nomma successivement Frochot, conseiller d'État, chevalier de la Couronne de fer, commandeur, puis grand officier de la Légion d'honneur et comte de l'Empire. Le comte Frochot, comblé d'honneurs justement mérités, investi de la confiance et du respect de ses administrés, avait conservé la simplicité de mœurs, la franchise et la dignité de caractère . Il travaillait quatorze heures par jour; toute la correspondance lui passait sous les jeux; il en faisait une partie lui-même; il allait peu dans le monde et ne s'occupait que de son administration. La conspiration de Malet va entrainer la disgrâce de Frochot. ce dernier, averti de la mort de l’Empereur par un des conjurés, va ouvrir une salle de l'Hôtel de Ville pour la réunion du futur gouvernement provisoire. Une fois le complot découvert, le Préfet de la Seine va être disgracié. On lui prête cette phrase qui résume bien l’affaire Malet : «Ce diable de roi de Rome : on n'y pense jamais». Avant de devenir