Null Attribué à Gérard DE LAIRESSE (Liège 1641-Amsterdam 1711)
Hercule et Omphal…
Description

Attribué à Gérard DE LAIRESSE (Liège 1641-Amsterdam 1711) Hercule et Omphale Toile. 79 x 100 cm. (Restaurations, rentoilée). Dans un beau cadre baroque espagnol à ornements d'or sur fond brun. Frappé de folie sur ordre de Junon, Hercule avait tué sa femme et ses enfants. Pour qu'il expie sa faute, l'oracle de Delphes le condamna à une année de servitude. Il fut acheté par la reine de Lydie, Omphale, qui ne tarda pas à en faire son amant, voire son époux. Mais les rôles changèrent. Omphale obligea Hercule à porter des habits de femme et à filer la laine, tandis qu'elle s'arma de sa massue et se para de la peau du lion de Némée. Cette inversion du féminin et du masculin, c'est-à-dire de l'ordre du monde, concernant de plus l'incarnation même de la force virile, fut interprétée de manière cocasse par les peintres des XVIIe et XVIIIe siècles, tels Rubens. Notre tableau en fait plutôt une paisible scène de bonheur conjugal. Hercule, tête penchée, humble et résigné, se concentre sur le fil qu'il tire de sa quenouille. Omphale, qui le dépasse d'une tête, regarde de face le spectateur avec une arrogance tempérée de douceur. L'une de ses mains s'appuie sur la lourde massue que des putti s'efforcent en vain de soulever. L'autre main désigne la dépouille du lion dont la reine s'est couronnée. Omphale doit son triomphe à l'amour, ce que souligne une ribambelle de petits amours qui jouent autour du couple. Ce que suggèrent aussi le lit défait et les draps en désordre dont la blancheur éclate sur l'harmonie rouge et or des fonds. La composition semble obéir à un schéma géométrique, comme ordonnée selon deux triangles opposés. Cette rigueur dans la construction, alliée à la maestria du pinceau, traduit une grande culture. Celle d'un artiste imprégné de littérature, familier d'Ovide et capable de donner une interprétation subtile d'un épisode mythologique. Nous y reconnaissons l'esprit de celui qu'on appelait « le Poussin hollandais », quoique natif de Liège, Gérard de Lairesse. Ces chérubins bouclés qui animent la toile, ces lourdes tentures qui surplombent la scène, ces fonds d'architecture sont les siens. La figure d'Omphale est la même que celle de la ménade jouant du triangle dans une Bacchanale récemment découverte, datée de 1668. A ce moment, Lairesse s'était installé depuis quatre ans à Amsterdam, où cet admirateur de Poussin allait contribuer à introduire le classicisme français. Il y fit école et notre peinture, si elle n'est de sa main, émane d'un de ses proches.

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Attribué à Gérard DE LAIRESSE (Liège 1641-Amsterdam 1711) Hercule et Omphale Toile. 79 x 100 cm. (Restaurations, rentoilée). Dans un beau cadre baroque espagnol à ornements d'or sur fond brun. Frappé de folie sur ordre de Junon, Hercule avait tué sa femme et ses enfants. Pour qu'il expie sa faute, l'oracle de Delphes le condamna à une année de servitude. Il fut acheté par la reine de Lydie, Omphale, qui ne tarda pas à en faire son amant, voire son époux. Mais les rôles changèrent. Omphale obligea Hercule à porter des habits de femme et à filer la laine, tandis qu'elle s'arma de sa massue et se para de la peau du lion de Némée. Cette inversion du féminin et du masculin, c'est-à-dire de l'ordre du monde, concernant de plus l'incarnation même de la force virile, fut interprétée de manière cocasse par les peintres des XVIIe et XVIIIe siècles, tels Rubens. Notre tableau en fait plutôt une paisible scène de bonheur conjugal. Hercule, tête penchée, humble et résigné, se concentre sur le fil qu'il tire de sa quenouille. Omphale, qui le dépasse d'une tête, regarde de face le spectateur avec une arrogance tempérée de douceur. L'une de ses mains s'appuie sur la lourde massue que des putti s'efforcent en vain de soulever. L'autre main désigne la dépouille du lion dont la reine s'est couronnée. Omphale doit son triomphe à l'amour, ce que souligne une ribambelle de petits amours qui jouent autour du couple. Ce que suggèrent aussi le lit défait et les draps en désordre dont la blancheur éclate sur l'harmonie rouge et or des fonds. La composition semble obéir à un schéma géométrique, comme ordonnée selon deux triangles opposés. Cette rigueur dans la construction, alliée à la maestria du pinceau, traduit une grande culture. Celle d'un artiste imprégné de littérature, familier d'Ovide et capable de donner une interprétation subtile d'un épisode mythologique. Nous y reconnaissons l'esprit de celui qu'on appelait « le Poussin hollandais », quoique natif de Liège, Gérard de Lairesse. Ces chérubins bouclés qui animent la toile, ces lourdes tentures qui surplombent la scène, ces fonds d'architecture sont les siens. La figure d'Omphale est la même que celle de la ménade jouant du triangle dans une Bacchanale récemment découverte, datée de 1668. A ce moment, Lairesse s'était installé depuis quatre ans à Amsterdam, où cet admirateur de Poussin allait contribuer à introduire le classicisme français. Il y fit école et notre peinture, si elle n'est de sa main, émane d'un de ses proches.

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