PARIS Grand vase ovoïde en porcelaine reposant sur un piédouche muni de deux anses en enroulement s'appuyant sur une corne d'abondance avec fruits se terminant par deux cygnes en or amati et posé sur des masques de femmes. Sur une face, une frise à décor antique en trompe-l'oeil à l'imitation du camée, en-dessous l'inscription " Achille découvert par Ulysse " d'après une gravure de Jean-Guillaume Moitte (1747-1810). Sur l'autre face, un profil d'Achille casqué en or amati dans un médaillon se détachant sur un fond bleu foncé rehaussé d'une couronne de palmes et d'attributs guerriers, casque, épée, bouclier et lance. Au col, frise de palmes en relief. À la base, frise de feuilles d'acanthe et feuillages en relief. Socle à fond or. Premier quart du XIXe siècle (Choc à l'intérieur du col en étoile avec fêlures. A l'intérieur du corps, on peut voir les deux attaches pour chaque anse qui ont nécessité le percement du corps. Une anse réparée à gauche et reprise de la peinture à l'attache de l'anse. Usures d'or à l'anneau de l'attache du piédouche. Usure d'or au socle sur tous les bords.) Haut. : 73,5 cm Cf : La scène illustre un passage de la jeunesse d'Achille, racontée dans les Métamorphoses d'Ovide, (XIII,161-169) et dans un poème épique de Stace dédié à Achille, publié en 1616. Dans la mythologie grecque, Achille, fils de la nymphe Thétis et du roi Pélée, est un héros de la guerre de Troie racontée dans l'Iliade. Sa mère refuse qu'il participe à la guerre de Troie. Elle dissimule pour cela son fils en le déguisant en fille. Ulysse, un autre héros du mythe ayant été informé de la supercherie, ruse pour découvrir son identité car Achille doit participer à cette guerre aux côtés des Grecs. Il s'agit de l'épisode représenté ici. Déguisé en marchand, Ulysse au centre présente un coffre avec étoffes et bijoux aux filles de Lycomède, roi de Skyros, dans lequel est dissimulé l'épée. Il est alors le seul à préférer les armes aux étoffes et aux bijoux, son instinct de guerrier révélant son imposture. Achille est ici représenté brandissant une épée, armé d'un bouclier et coiffé d'un casque. Il accompagne ensuite Ulysse à la guerre se battre contre les Troyens avec son ami Patrocle. Cette composition se retrouve notamment sur des estampes par Ridé, reprises de l'oeuvre du sculpteur Jean-Guillaume Moitte (1747-1810). La peinture en camée L'idée d'imiter le camée pour les décors en porcelaines remonte au XVIIIe siècle avec le service livré par la manufacture de Sèvres pour Catherine II de Russie. Ce décor évoquant un goût pour l'Antiquité se poursuit sous l'Empire jusque vers 1850, et se développe tant à Sèvres que dans les manufactures parisiennes. Parmi les peintres ayant représenté ce décor, citons notamment Jean-Marie Degault, Louis-Bertin Parant, Antoine Béranger, Jean Georget, Piat Joseph Sauvage ou Charles-Antoine Didier... Cf. : Catherine Trouvet, « La production de vases sous l'Empire », in Napoléon Ier et la manufacture de Sèvres, Paris, Feu et Talent, 2016, p. 175-208. Cf : Musée de Grenoble pour un dessin flamant de Jan Van Boeckhorst XVIIe (inv 3562 N°2173) représentant cette scéne.