Null Auguste RODIN (1840-1917)
Femme nue assise, la main à la poitrine, vers 190…
Description

Auguste RODIN (1840-1917) Femme nue assise, la main à la poitrine, vers 1908-1910 Graphite sur papier Dédicacé par Rodin : « amalio / a l'artiste/ Cuenca/ Aug. Rodin » Haut. : 20,2 cm ; Larg. : 31,2 cm Au verso, au graphite Femme nue assise de profil vers la gauche, avec une jambe sous la cuisse Haut. : 31,2 cm ; Larg. : 20,2 cm (Petites taches, déchirures marginales, papier légèrement plissé.) Hist. Don de Rodin à Amalio Cuenca en 1910 ; selon la tradition familiale, échangé par Cuenca contre un dessin de Zuloaga ; puis par descendance, famille Zuloaga ; en dépôt au musée Zuloaga à Zumaya. Bibl. Auguste Rodin i la selva relacio amb Espanya, La Longa et Museo Pablo Gargallo, Saragosse (19 septembre-3 novembre 1996), Fundacio « La Caica », Palma de Majorque (20 novembre 1996-19 janvier 1997), cat. 147, repr. L'oeuvre figurera au catalogue raisonné des dessins de Rodin au numéro 221101. Un certificat d'inclusion au catalogue raisonné de Madame Buley-Uribe sera remis à l'acquéreur. Ce dessin, datable vers 1908, est exceptionnel à la fois pour son historique et pour sa qualité d'exécution remarquable. Dédicacé à l'origine au guitariste de flamenco Amalio Cuenca, il entra dans la collection du peintre espagnol Ignacio Zuloaga (1870-1945) sans doute peu après 1910. Selon une tradition familiale recueillie par Claudie Judrin, Cuenca aurait échangé son beau dessin contre une oeuvre de son compatriote. Zuloaga et Rodin, qui s'admiraient mutuellement, se lièrent d'amitié en 1903 et s'offrirent ou échangèrent des sculptures contre des peintures (l'important tableau du Maire de Torquemada, offert par Zuloaga à Rodin en 1905, est encore visible sur les cimaises du musée Rodin à Paris), mais pas de dessins : ce dessin de Rodin double face est donc, à notre connaissance, le seul ayant appartenu à Zuloaga. Entre 1910 et 1920, le peintre espagnol transforma son atelier en musée privé pour y exposer sa collection personnelle dont ses sculptures de Rodin (Iris, Torse, l'Avarice et la Luxure, Minotaure) et ce dessin, parmi des tableaux du Greco et de Goya. C'est par l'intermédiaire de Zuloaga que Rodin rencontra Cuenca à Paris, comme l'atteste une carte de visite annotée : « Mon cher ami, je suis très heureux de vous recommander M. Cuenca qui est un vrai guitariste de grand caractère. Il emmènera avec lui deux danseuses et un danseur qui je crois vous plairont beaucoup. » (arch. Musée Rodin). Rodin était un habitué des spectacles de flamenco organisés par Zuloaga qui avait son atelier à Paris, rue Caulaincourt. On peut rattacher certains dessins de femmes dansantes à ces séances, mais il est peu probable que notre dessin ait été exécuté dans ces circonstances : nous sommes en présence de deux femmes nues semblant poser assises, dans l'intimité de l'atelier du sculpteur. Rodin est en pleine maîtrise de sa technique du dessin « à l'aveugle », dont cette feuille est incontestablement une de ses plus belles réussites. La méthode consiste à ne pas quitter le modèle des yeux tandis que la main de l'artiste cherche à saisir le « flux de ses impressions, passant de son oeil à sa main. « Mon but est de tester jusqu'à quel point mes mains ressentent ce que voient mes yeux. » (Ludovici, 1926). Il en résulte un dessin exécuté avec une très grande liberté calligraphique que Rodin présente sans hésiter comme une oeuvre achevée. En effet, malgré les distorsions des membres (par exemple la jambe sous la cuisse magistralement saisie d'un seul trait et la tête coupée par le bord du papier dans l'élan du geste), Rodin signe le verso comme le recto de la feuille. Il est fort rare qu'à cette période Rodin utilise les deux pages d'une même feuille. Sur la face dédicacée, le visage du modèle, repris au crayon en le dédoublant, vibre comme une corde de guitare.

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Auguste RODIN (1840-1917) Femme nue assise, la main à la poitrine, vers 1908-1910 Graphite sur papier Dédicacé par Rodin : « amalio / a l'artiste/ Cuenca/ Aug. Rodin » Haut. : 20,2 cm ; Larg. : 31,2 cm Au verso, au graphite Femme nue assise de profil vers la gauche, avec une jambe sous la cuisse Haut. : 31,2 cm ; Larg. : 20,2 cm (Petites taches, déchirures marginales, papier légèrement plissé.) Hist. Don de Rodin à Amalio Cuenca en 1910 ; selon la tradition familiale, échangé par Cuenca contre un dessin de Zuloaga ; puis par descendance, famille Zuloaga ; en dépôt au musée Zuloaga à Zumaya. Bibl. Auguste Rodin i la selva relacio amb Espanya, La Longa et Museo Pablo Gargallo, Saragosse (19 septembre-3 novembre 1996), Fundacio « La Caica », Palma de Majorque (20 novembre 1996-19 janvier 1997), cat. 147, repr. L'oeuvre figurera au catalogue raisonné des dessins de Rodin au numéro 221101. Un certificat d'inclusion au catalogue raisonné de Madame Buley-Uribe sera remis à l'acquéreur. Ce dessin, datable vers 1908, est exceptionnel à la fois pour son historique et pour sa qualité d'exécution remarquable. Dédicacé à l'origine au guitariste de flamenco Amalio Cuenca, il entra dans la collection du peintre espagnol Ignacio Zuloaga (1870-1945) sans doute peu après 1910. Selon une tradition familiale recueillie par Claudie Judrin, Cuenca aurait échangé son beau dessin contre une oeuvre de son compatriote. Zuloaga et Rodin, qui s'admiraient mutuellement, se lièrent d'amitié en 1903 et s'offrirent ou échangèrent des sculptures contre des peintures (l'important tableau du Maire de Torquemada, offert par Zuloaga à Rodin en 1905, est encore visible sur les cimaises du musée Rodin à Paris), mais pas de dessins : ce dessin de Rodin double face est donc, à notre connaissance, le seul ayant appartenu à Zuloaga. Entre 1910 et 1920, le peintre espagnol transforma son atelier en musée privé pour y exposer sa collection personnelle dont ses sculptures de Rodin (Iris, Torse, l'Avarice et la Luxure, Minotaure) et ce dessin, parmi des tableaux du Greco et de Goya. C'est par l'intermédiaire de Zuloaga que Rodin rencontra Cuenca à Paris, comme l'atteste une carte de visite annotée : « Mon cher ami, je suis très heureux de vous recommander M. Cuenca qui est un vrai guitariste de grand caractère. Il emmènera avec lui deux danseuses et un danseur qui je crois vous plairont beaucoup. » (arch. Musée Rodin). Rodin était un habitué des spectacles de flamenco organisés par Zuloaga qui avait son atelier à Paris, rue Caulaincourt. On peut rattacher certains dessins de femmes dansantes à ces séances, mais il est peu probable que notre dessin ait été exécuté dans ces circonstances : nous sommes en présence de deux femmes nues semblant poser assises, dans l'intimité de l'atelier du sculpteur. Rodin est en pleine maîtrise de sa technique du dessin « à l'aveugle », dont cette feuille est incontestablement une de ses plus belles réussites. La méthode consiste à ne pas quitter le modèle des yeux tandis que la main de l'artiste cherche à saisir le « flux de ses impressions, passant de son oeil à sa main. « Mon but est de tester jusqu'à quel point mes mains ressentent ce que voient mes yeux. » (Ludovici, 1926). Il en résulte un dessin exécuté avec une très grande liberté calligraphique que Rodin présente sans hésiter comme une oeuvre achevée. En effet, malgré les distorsions des membres (par exemple la jambe sous la cuisse magistralement saisie d'un seul trait et la tête coupée par le bord du papier dans l'élan du geste), Rodin signe le verso comme le recto de la feuille. Il est fort rare qu'à cette période Rodin utilise les deux pages d'une même feuille. Sur la face dédicacée, le visage du modèle, repris au crayon en le dédoublant, vibre comme une corde de guitare.

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