Gilbert ROMME 
Gilbert ROMME. MANUSCRIT autographe, [26 prairial III (14 juin 17…
Description

Gilbert ROMME

Gilbert ROMME. MANUSCRIT autographe, [26 prairial III (14 juin 1795)] ; 12 pages in-4 (transcription jointe).   Précieux manuscrit de sa défense, avec la relation détaillée de la journée du 1er prairial. Ce manuscrit sur 4 bifeuillets, présente des ratures et corrections, et des additions marginales. Il présente des variantes avec le texte publié pour la première fois par P.-F. Tissot, dans Souvenirs de la journée du 1er prairial, an III (1799, p. 165-184).   Romme commence par ce préambule : « Je suis accusé de complicité dans le mouvement du 1er Prairial. Aucun acte extérieur à la Convention dans ce jour ; aucune démarche antérieure ; aucun écrit ; aucun propos ; aucune confidence ne m’accusent d’avoir trempé dans ce complot, d’avoir jamais trempé dans aucune intrigue, aucune trame contre la patrie, directement ni indirectement. Tout le crime qu’on me reproche s’est consommé à la tribune de la Convention en présence de mes collègues et du peuple. Ce crime je le partage avec ceux de mes collègues qui m’ont longtems pressé, sollicité au nom du bien public de me rendre à la tribune »… Etc. Puis il expose les Circonstances, en 76 points numérotés. « 1. Je suis sorti de chez moi à onze heures. Un commis du comité des tr[avaux] publ[ics] m’a appris que les faubourgs étoient en mouvement pour les subsistances : voilà le premier soupçon que j’ai eu de l’insurrection. 2. Je me suis rendu sur le champ à la convention sans armes et sans canne, et je n’en suis point sorti meme pour aller dans les salles voisines. 3. Je n’ai point sû ce qui se passoit au dehors ; la foiblesse de ma vue ne me permettoit pas de voir ce qui se passoit au-dedans un peu loin de moi »… Etc. Le récit détaillé de la journée à l’intérieur de la Convention continue : les délibérations « interrompues par les cris de plusieurs femmes qui toutes ensemble demandent du pain », la nomination de Fox à la tête de la force armée pour défendre la Convention, les tentatives de la foule pour pénétrer dans la salle, défendue par la force armée, puis la porte enfoncée et l’invasion de la salle par la foule, « un canonnier lit à la tribune le plan d’insurrection ». « 20. Les mots de ralliement écrits sur les chapeaux de toute part et sans ordre, étoient du pain la const[ituti]on de 93. […] 26. Les citoyens de bonne foi demandoient que la convention s’occupât efficacement des moyens d’assurer du pain à Paris. C’étoit le vœu le plus à l’ordre du jour depuis plusieurs mois. Il était fondé sur le besoin senti si vivement par les familles indigentes et si peu par les riches. 27. L’attroupement immense présentoit un ensemble de coquins, de méchans, de contrerévolutionnaires et de citoyens malheureux amis de la justice et de l’égalité de la république. […] 37. La convention étoit réduite à ses seules forces morales pour sortir du danger qui la menaçoit et avec elle la liberté publique ». Après l’intervention de Rühl, pressé par ses collègues, Romme monte à la tribune : « 45. Le Président m’ayant accordé la parole, j’invitai au nom du Salut de la Patrie, tous les Représentans qui se trouvoient encore dans la salle de présenter leurs réflexions sur la circonstance où nous nous trouvions. Je n’ai pas le talent d’improviser je n’en dis pas davantage ; mon cœur étoit trop oppressé de tout ce qui se passoit ». Voulant parler des mesures prises par le gouvernement pour accélérer l’arrivage des grains, il est mal accueilli. « 48. Des cris menaçans se dirigent contre moi, dans cet instant des canibales, des monstres portèrent dans la salle une tête au bout d’une pique » ; il apprit plus tard qu’il s’agissait de Féraud…. « 59. Le danger me paroissant aussi manifeste que pressant, je proposai en particulier au Président de faire inviter tous les membres de la convention à se réunir en face de la tribune, d’inviter les citoyens à leur faire une place suffisante afin de ne donner la parole qu’aux représentans du Peuple qui seuls avoient le droit de discuter les intérêts du Peuple. […] 65. J’écrivis sur une grande feuille en style concis les objets dont je désirois que la Convention s’occupât sur le champ. 1° convocation des Sections, leur permanence jusqu’à la fin du danger. 2° recensement des subsistances de Paris, visites domiciliaires faites pour cet objet par les co. civils des Sections. 3° Plus de brioche, ni de patisserie, distribution d’un seul et même pain. 4° Liberté des patriotes. 5° arrestation des émigrés. 6° les assignats au prix de l’argent. 7° la constitution de 93. […] 67. Les esprits se calment, on attend avec plus de patience que la convention puisse délibérer. 68. Nous n’avions aucun moyen répressif de faire évacuer la salle, mais on fit une place aux membres de la convention ». Discussions et propositions sur ces mesures, notamment sur les subsistances. « 76. Le Comité de Sûreté générale s’est présent, il étoit environ minuit ».   Les points 77 et 78 forment la rubrique Résultat produit

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