Null Théophile-Alexandre STEINLEN (1859-1923). 36 L.A.S. « Alex », 1890-1902, à …
Description

Théophile-Alexandre STEINLEN (1859-1923). 36 L.A.S. « Alex », 1890-1902, à sa femme Émilie Steinlen (et à leur fille Colette) ; 125 pages formats divers, la plupart in-8, plusieurs adresses et enveloppes. Importante correspondance à sa femme, parlant de son travail. [En 1881, Steinlen a quitté Mulhouse en compagnie d’Émilie Mey pour s’installer à Montmartre. En 1888, ils ont une fille, Renée Germaine dite Colette, et se marient en 1895. Les lettres, écrites de Paris, sont adressées à Émilie notamment pendant ses séjours à la campagne ou à la mer avec leur fille ; Steinlen la tient au courant de ses activités, de sa vie à Montmartre, des gens qu’il rencontre, et des rentrées ou difficultés d’argent.] [30 mai 1890]. « Hier après-midi, j’ai fait une longue promenade pour voir divers coins dont j’ai besoin pour mes menus. J’ai été au Salon où j’ai rencontré Monchablon le soir au dîner du Crayon qui a été très gai avec Gille Lepère Adrien Marie Crafty Caran etc. etc. »… [4 décembre 1891]. « Je dîne avec mon jeune élève […] J’ai passé au Gil Blas ou je n’ai pas pu trouver le caissier […] de là j’ai été chez Hachette »… [20 janvier 1892]. « Je dîne avec Maizeroy et la bande, nous monterons sans doute en chœur chez Bruant. Je n’ai pas l’intention de rentrer tard mais… » [20 septembre 1896]. Il n’arrive pas à se faire payer par le Gil Blas. « Hier s’est passé à faire un dessin pour le Gil Blas que j’ai été porté vers cinq heures »… Septembre 1897 (Émilie est dans la Nièvre, aux Maisons du Bois, près Saint-Saulge). – Récit d’une soirée avec Gegout. Au Gil Blas, on n’a pu le payer : « je me suis fichu dans une colère bleue, et fait un potin de tous les diables sans perdre pourtant tout sang-froid » ; il a trouvé les 350 fr. en rentrant chez lui… – « Je suis particulièrement enchanté, mes chers enfants, de ce que vous ressentiez les bons effets de l’air des champs et des bois. […] J’ai énormément de besogne, l’affiche de Zola me donne plus de mal à établir que je ne me l’étais figuré d’abord. Mais ça marche tout de même. […] Je ferai une exposition au mois de mars avril. J’ai déjà retenu en principe la Bodinière pour cette époque. Il faudra naturellement que je travaille beaucoup, mais quand je suis en train tu sais que ça ne m’effraie pas. Je me suis arrangé avec un modèle, celle des 2 effrontées que tu connais […] je lui donne 20 fr. par semaine pour me donner tout son temps. Elle vient chaque matin à 8 h.et chaque après-midi à 2 h. Si je n’ai pas du tout besoin d’elle je la renvoie. Autrement elle reste à l’atelier à lire dans un coin jusqu’à ce que j’aie besoin d’un mouvement ou d’une pause »… – Il est invité par Mirbeau à passer quelques jours à Poissy. – « Ici et pour moi tout va bien, la concierge s’arrange parfaitement de ma cuisine, de mes légumes, moi je m’arrange de mon dessert. […] J’ai envie et besoin de travailler et d’être seul. Je me couche à 9 h. et me lève à 5 »… – Visite au Louvre : « on a fait des changements dans la grande galerie des tableaux, ainsi tous les Rembrandt, on les a mis ensemble, tous les Velasquez (celui qui a fait la petite fille si drôlement coiffée avec des nœuds de rubans à chaque boucle de cheveux) ensemble aussi, ce qui fait qu’on s’y reconnaît beaucoup mieux »… Août-septembre 1899 (Émilie et Colette sont à Saint-Aubin s/mer dans le Calvados). – Promenade matinale au bois de Boulogne avec Willette qui va se marier et dont Steinlen sera un des témoins. « L’affaire de l’affiche du Journal est arrangée en principe et c’est Verneau qui l’imprimera »… – Il gronde Colette qui ne lui écrit pas. – Visites des cousins Basler… – Envois d’argent… Été 1900 (Émilie séjourne à Lausanne, chez la famille Steinlen, et dans sa famille à Mulhouse). – Il a fait huit dessins d’avance pour le Gil Blas : « de ce côté-là je suis tranquille pour jusqu’en octobre ». – Bicyclette au bois ; déjeuner chez Guitry ; travail sur le livre de Pelletan. – « Bien que l’almanach de Pelletan tire à sa fin, je ne suis pas au bout encore et j’ai du mal aussi à surmonter la crise noire qui par moments me reprend »… – Démarches pour sa naturalisation. – « Piazza m’écrit que les réductions de mes dessins pour cartes postales ne donnent pas de résultats satisfaisants, les rouges deviennent des noirs, il faudra peut-être renoncer à ce projet, comme à celui de réunir cent dessins en un livre qu’il me proposait » ; invitation présidentielle à l’Élysée… – « pas d’argent d’aucun côté, j’avais fabriqué une pierre – atroce d’ailleurs – pour le fameux Monnier »… – « Pelletan sort d’ici, ma chère Émilie. Il est venu me remonter le moral et ma foi ne s’en est pas trop mal tiré – le fait est que j’ai été ces derniers jours encore bien mal en train. Je vais d’ici la semaine prochaine tâcher d’en avoir fini avec lui et je vous rejoins aussitôt »… Été 1902 (Émilie et Colette sont à Carteret). – « Je travaille tantôt ici, tantôt chez Verneau, tantôt à mes toiles, tantôt avec

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Théophile-Alexandre STEINLEN (1859-1923). 36 L.A.S. « Alex », 1890-1902, à sa femme Émilie Steinlen (et à leur fille Colette) ; 125 pages formats divers, la plupart in-8, plusieurs adresses et enveloppes. Importante correspondance à sa femme, parlant de son travail. [En 1881, Steinlen a quitté Mulhouse en compagnie d’Émilie Mey pour s’installer à Montmartre. En 1888, ils ont une fille, Renée Germaine dite Colette, et se marient en 1895. Les lettres, écrites de Paris, sont adressées à Émilie notamment pendant ses séjours à la campagne ou à la mer avec leur fille ; Steinlen la tient au courant de ses activités, de sa vie à Montmartre, des gens qu’il rencontre, et des rentrées ou difficultés d’argent.] [30 mai 1890]. « Hier après-midi, j’ai fait une longue promenade pour voir divers coins dont j’ai besoin pour mes menus. J’ai été au Salon où j’ai rencontré Monchablon le soir au dîner du Crayon qui a été très gai avec Gille Lepère Adrien Marie Crafty Caran etc. etc. »… [4 décembre 1891]. « Je dîne avec mon jeune élève […] J’ai passé au Gil Blas ou je n’ai pas pu trouver le caissier […] de là j’ai été chez Hachette »… [20 janvier 1892]. « Je dîne avec Maizeroy et la bande, nous monterons sans doute en chœur chez Bruant. Je n’ai pas l’intention de rentrer tard mais… » [20 septembre 1896]. Il n’arrive pas à se faire payer par le Gil Blas. « Hier s’est passé à faire un dessin pour le Gil Blas que j’ai été porté vers cinq heures »… Septembre 1897 (Émilie est dans la Nièvre, aux Maisons du Bois, près Saint-Saulge). – Récit d’une soirée avec Gegout. Au Gil Blas, on n’a pu le payer : « je me suis fichu dans une colère bleue, et fait un potin de tous les diables sans perdre pourtant tout sang-froid » ; il a trouvé les 350 fr. en rentrant chez lui… – « Je suis particulièrement enchanté, mes chers enfants, de ce que vous ressentiez les bons effets de l’air des champs et des bois. […] J’ai énormément de besogne, l’affiche de Zola me donne plus de mal à établir que je ne me l’étais figuré d’abord. Mais ça marche tout de même. […] Je ferai une exposition au mois de mars avril. J’ai déjà retenu en principe la Bodinière pour cette époque. Il faudra naturellement que je travaille beaucoup, mais quand je suis en train tu sais que ça ne m’effraie pas. Je me suis arrangé avec un modèle, celle des 2 effrontées que tu connais […] je lui donne 20 fr. par semaine pour me donner tout son temps. Elle vient chaque matin à 8 h.et chaque après-midi à 2 h. Si je n’ai pas du tout besoin d’elle je la renvoie. Autrement elle reste à l’atelier à lire dans un coin jusqu’à ce que j’aie besoin d’un mouvement ou d’une pause »… – Il est invité par Mirbeau à passer quelques jours à Poissy. – « Ici et pour moi tout va bien, la concierge s’arrange parfaitement de ma cuisine, de mes légumes, moi je m’arrange de mon dessert. […] J’ai envie et besoin de travailler et d’être seul. Je me couche à 9 h. et me lève à 5 »… – Visite au Louvre : « on a fait des changements dans la grande galerie des tableaux, ainsi tous les Rembrandt, on les a mis ensemble, tous les Velasquez (celui qui a fait la petite fille si drôlement coiffée avec des nœuds de rubans à chaque boucle de cheveux) ensemble aussi, ce qui fait qu’on s’y reconnaît beaucoup mieux »… Août-septembre 1899 (Émilie et Colette sont à Saint-Aubin s/mer dans le Calvados). – Promenade matinale au bois de Boulogne avec Willette qui va se marier et dont Steinlen sera un des témoins. « L’affaire de l’affiche du Journal est arrangée en principe et c’est Verneau qui l’imprimera »… – Il gronde Colette qui ne lui écrit pas. – Visites des cousins Basler… – Envois d’argent… Été 1900 (Émilie séjourne à Lausanne, chez la famille Steinlen, et dans sa famille à Mulhouse). – Il a fait huit dessins d’avance pour le Gil Blas : « de ce côté-là je suis tranquille pour jusqu’en octobre ». – Bicyclette au bois ; déjeuner chez Guitry ; travail sur le livre de Pelletan. – « Bien que l’almanach de Pelletan tire à sa fin, je ne suis pas au bout encore et j’ai du mal aussi à surmonter la crise noire qui par moments me reprend »… – Démarches pour sa naturalisation. – « Piazza m’écrit que les réductions de mes dessins pour cartes postales ne donnent pas de résultats satisfaisants, les rouges deviennent des noirs, il faudra peut-être renoncer à ce projet, comme à celui de réunir cent dessins en un livre qu’il me proposait » ; invitation présidentielle à l’Élysée… – « pas d’argent d’aucun côté, j’avais fabriqué une pierre – atroce d’ailleurs – pour le fameux Monnier »… – « Pelletan sort d’ici, ma chère Émilie. Il est venu me remonter le moral et ma foi ne s’en est pas trop mal tiré – le fait est que j’ai été ces derniers jours encore bien mal en train. Je vais d’ici la semaine prochaine tâcher d’en avoir fini avec lui et je vous rejoins aussitôt »… Été 1902 (Émilie et Colette sont à Carteret). – « Je travaille tantôt ici, tantôt chez Verneau, tantôt à mes toiles, tantôt avec

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