Null Ɵ Les Paraphrases sur les cent cinquante pseaumes de David. Lyon, Claude Mo…
Description

Ɵ Les Paraphrases sur les cent cinquante pseaumes de David. Lyon, Claude Morillon, 1613. In-12, vélin à recouvrement, décor à la Du Seuil, dos lisse richement orné, tranches dorées, étui moderne (Devauchelle). Édition originale de cette traduction du psautier par un chantre de la Mort. Elle est d'une insigne rareté. Nous n'en avons localisé que 4 exemplaires dans les fonds publics (2 à la BnF et 2 autres à Besançon). Les paraphrases en vers français sont chacune précédées du premier vers du psaume correspondant de la Vulgate et d'un argument en prose. Dédiées aux archiducs Albert et Isabelle d'Autriche, elles sont précédées d'une épître au lecteur où le poète se confie : la tristesse causée par la perte de ses proches (notamment sa mère), son travail à partir de la Bible polyglotte imprimée par l'ingénieux Plantin, ses doutes après la lecture des psaumes de Desportes, enfin sa persévérance mise à l'épreuve, bref, autant d'éléments relatifs à la genèse de ses Paraphrases perçues par lui comme le cataplasme de mes blessures, le basme des ulcères de mes regrets, & le port de mes longues navigations. Ce que l'on a pu dire de Malherbe, à savoir qu'il s'élevait au-dessus des autres auteurs contemporains de paraphrases par son talent de créateur, il me semble juste de le dire aussi de Chassignet. [...] Dans l'œuvre du grand poète qu'est Jean-Baptiste Chassignet, Les Paraphrases des Psaumes ne sont pas une curiosité pour seiziémistes pointilleux. C'est un recueil vraiment rarissime (ô bonheur du bibliophile !) (J. P. Barbier-Mueller). Jean-Baptiste Chassignet naquit à Besançon dans les années 1570 et mourut en 1637. Celui qui fut avocat fiscal au bailliage de Gray (Haute-Saône) aurait pu en son temps, se voir gratifier d'un autre titre, celui de «poète de la mort», tant sa fascination pour les choses laides et périssables et les descriptions répugnantes se ressent et sont présentes dans son œuvre, en particulier dans son chef-d'œuvre, le macabre Mespris de la Vie et Consolation contre la Mort, paru à Besançon en 1594. Ce poète avait sombré dans l'oubli quand, au XIXe siècle, Charles Nodier, Bisontin comme lui, et Gérard de Nerval qui l'intégra dans son Choix de poésies (1830) aux côtés de Ronsard, Du Bellay, Du Bartas ou encore Desportes, commencèrent à le réhabiliter, ouvrant ainsi la voie à ceux qui le tireront plus tard du lointain charnier mortuaire où «ici l'une des mains tombe de pourriture» et «des muscles divers / servent aux vers goulus d'ordinaire pâture». Très plaisant exemplaire revêtu d'une élégante et parfaite reliure de Devauchelle à l'imitation du XVIIe siècle. Ex-libris manuscrit de l'époque sur le titre, répété en divers endroits. Ex-libris frappé en noir en bas de la doublure : Bruno Monnier, bibliophile qui avait installé son importante bibliothèque franc-comtoise dans son château de Mantry (1984, n°22). Quelques rousseurs. J. P. Barbier-Mueller, IV-1, n°64. - Raymond Ortali, Un poète de la mort : J.-B. Chassignet, 1968. - Diane Barbier-Mueller, Inventaire..., n°120.

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Ɵ Les Paraphrases sur les cent cinquante pseaumes de David. Lyon, Claude Morillon, 1613. In-12, vélin à recouvrement, décor à la Du Seuil, dos lisse richement orné, tranches dorées, étui moderne (Devauchelle). Édition originale de cette traduction du psautier par un chantre de la Mort. Elle est d'une insigne rareté. Nous n'en avons localisé que 4 exemplaires dans les fonds publics (2 à la BnF et 2 autres à Besançon). Les paraphrases en vers français sont chacune précédées du premier vers du psaume correspondant de la Vulgate et d'un argument en prose. Dédiées aux archiducs Albert et Isabelle d'Autriche, elles sont précédées d'une épître au lecteur où le poète se confie : la tristesse causée par la perte de ses proches (notamment sa mère), son travail à partir de la Bible polyglotte imprimée par l'ingénieux Plantin, ses doutes après la lecture des psaumes de Desportes, enfin sa persévérance mise à l'épreuve, bref, autant d'éléments relatifs à la genèse de ses Paraphrases perçues par lui comme le cataplasme de mes blessures, le basme des ulcères de mes regrets, & le port de mes longues navigations. Ce que l'on a pu dire de Malherbe, à savoir qu'il s'élevait au-dessus des autres auteurs contemporains de paraphrases par son talent de créateur, il me semble juste de le dire aussi de Chassignet. [...] Dans l'œuvre du grand poète qu'est Jean-Baptiste Chassignet, Les Paraphrases des Psaumes ne sont pas une curiosité pour seiziémistes pointilleux. C'est un recueil vraiment rarissime (ô bonheur du bibliophile !) (J. P. Barbier-Mueller). Jean-Baptiste Chassignet naquit à Besançon dans les années 1570 et mourut en 1637. Celui qui fut avocat fiscal au bailliage de Gray (Haute-Saône) aurait pu en son temps, se voir gratifier d'un autre titre, celui de «poète de la mort», tant sa fascination pour les choses laides et périssables et les descriptions répugnantes se ressent et sont présentes dans son œuvre, en particulier dans son chef-d'œuvre, le macabre Mespris de la Vie et Consolation contre la Mort, paru à Besançon en 1594. Ce poète avait sombré dans l'oubli quand, au XIXe siècle, Charles Nodier, Bisontin comme lui, et Gérard de Nerval qui l'intégra dans son Choix de poésies (1830) aux côtés de Ronsard, Du Bellay, Du Bartas ou encore Desportes, commencèrent à le réhabiliter, ouvrant ainsi la voie à ceux qui le tireront plus tard du lointain charnier mortuaire où «ici l'une des mains tombe de pourriture» et «des muscles divers / servent aux vers goulus d'ordinaire pâture». Très plaisant exemplaire revêtu d'une élégante et parfaite reliure de Devauchelle à l'imitation du XVIIe siècle. Ex-libris manuscrit de l'époque sur le titre, répété en divers endroits. Ex-libris frappé en noir en bas de la doublure : Bruno Monnier, bibliophile qui avait installé son importante bibliothèque franc-comtoise dans son château de Mantry (1984, n°22). Quelques rousseurs. J. P. Barbier-Mueller, IV-1, n°64. - Raymond Ortali, Un poète de la mort : J.-B. Chassignet, 1968. - Diane Barbier-Mueller, Inventaire..., n°120.

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