CREVEL, René.
La Mort difficile. Paris, Simon Kra, [1926].
In-12 [177 x 125] d'un frontispice, (2) ff., 199 pp., (1) f. : broché.
Édition originale : elle est illustrée d'un portrait de l'auteur en frontispice.
Mention de “Deuxième Édition”.
Superbe envoi autographe signé à pleine page :
À André Breton, // dont chaque livre est // une légitime défense // que dirai-je pour // offrir les miens qui // sont autant d'arguments // contre une // frivolité // sentimentale. // Mon cher Breton, demain // je pars pour un voyage // (pas loin) mais j'étais // si moche, ces temps à // P aris, que je n'ai pas // voulu imposer à notre amitié // des propos indignes. D'où ce // silence qui n 'est pas l'oubli. // Avec foi // René Crevel
Dada puis surréaliste, René Crevel devait se suicider le 18 juin 1935. Il n'était pas parvenu à réconcilier Breton et les organisateurs du Congrès international des écrivains - notamment
Ilya Ehrenbourg, chef de la délégation soviétique, que Breton avait giflé.
Dans un article particulièrement fielleux, Marcel Jouhandeau accusait Breton d'être responsable du suicide de Crevel. “Rien ne ressemble plus à un crime qu'un suicide”, jugeait-il, après avoir rapporté les propos de René Crevel : “Quand je ne croirai plus en rien, ni en moi, ni en personne, je croirai encore en Breton.” Ce dernier devait répliquer par un article émouvant intitulé : Sur la mort de René Crevel . La polémique rend plus attachante encore la dédicace à André
Breton.
L'exemplaire renferme un catalogue de l'éditeur Simon Kra (4 ff. in-12), débutant par une autobiographie de René Crevel. Déchirure sans manque au premier feuillet de texte. Papier bruni.
Provenance : André Breton (cat. 42 rue Fontaine I, 8 avril 2003, n° 330).