Null Petit triptyque en argent à la partie supérieure trilobée, renfermant des s…
Description

Petit triptyque en argent à la partie supérieure trilobée, renfermant des scènes en bois sculpté à claire-voie sur un fond de plumes. Au centre est représentée la Crucifixion, sur le volet de gauche la Prière à Gethsémani, et l'Arrestation du Christ, à droite le Portement de Croix et le Couronnement d'épines ; bélière. Mexique vers 1540 H. : 5,4 cm - L. ouvert : 6,2 cm - L. fermé : 3,2 cm (manques aux plumes et aux mains de saint Jean) Il est possible de rapprocher ce triptyque d'un corpus aujourd'hui bien étudié. Un est conservé au Victoria and Albert Museum (inv n° 226-1866), un autre au British Museum (1889.0507.7), un autre encore au Metropolitan Museum of Art de New York (10.141.2) et un vendu à la vente de la collection Flannery en 1983 (lot 385). Enfin un dernier est conservé dans la collection Wyvern (inv 2521) mais dans un encadrement postérieur. Tous sont aujourd'hui attribués à des ateliers mexicains en raison de l'utilisation de plumes de colibri pour animer le fond. Par ailleurs le bois utilisé à été étudié. Celui du triptyque du Victoria and Albert Museum a été identifié comme du bois de zomantle ou de colorin ou peut être d'épine de pochote, essences originaires du Mexique. Probablement sous l'impulsion des Franciscains ou des Dominicainset sous la domination espagnole, les sculpteurs sur bois et les plumassiers indigènes ont été employés pour réaliser ces petites sculptures renfermées dans un encadrement à fond de plumes. Ils se sont clairement inspirés des gravures sur bois européennes et des petites sculptures en buis réalisées aux Pays-Bas dans la première moitié du XVIe siècle. La tradition des « Amentecas », les plumassiers des royaumes aztèques a été reprise par les Espagnols dès le deuxième tiers du XVIe siècle. A partir des plumes des différentes espèces d'oiseaux sont réalisés des tableaux de marqueterie aux reflets multicolores ou des objets liturgiques comme des mitres ou des éléments de chasuble. Ces ouvrages extrêmement rares étaient présents dans les collections princières et royales, et venaient enrichir les trésors par leur éclat d'un autre monde. Une mitre et ses deux fanons sont conservés dans la collection des Médicis au Palazzo Pitti (Inv A.S.E.1911, n.185), par ailleurs l'inventaire après décès de Rodolphe II indique que ce prince possédait « neuf tableaux de plumes des Indes ». Ce petit triptyque, qu'il soit une commande ou un cadeau diplomatique, a trouvé sa place dans une collection prestigieuse en son temps. Par ailleurs, il témoigne de l'étroit syncrétisme entre le savoir-faire ancestral des aztèques et l'iconographie chrétienne européenne. Ouvrage consulté : Paul Williamson, Medieval and Renaissance Enamels and Other Works of Art, The Wyvern collection, Londres, 2021 pp 442-443

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Petit triptyque en argent à la partie supérieure trilobée, renfermant des scènes en bois sculpté à claire-voie sur un fond de plumes. Au centre est représentée la Crucifixion, sur le volet de gauche la Prière à Gethsémani, et l'Arrestation du Christ, à droite le Portement de Croix et le Couronnement d'épines ; bélière. Mexique vers 1540 H. : 5,4 cm - L. ouvert : 6,2 cm - L. fermé : 3,2 cm (manques aux plumes et aux mains de saint Jean) Il est possible de rapprocher ce triptyque d'un corpus aujourd'hui bien étudié. Un est conservé au Victoria and Albert Museum (inv n° 226-1866), un autre au British Museum (1889.0507.7), un autre encore au Metropolitan Museum of Art de New York (10.141.2) et un vendu à la vente de la collection Flannery en 1983 (lot 385). Enfin un dernier est conservé dans la collection Wyvern (inv 2521) mais dans un encadrement postérieur. Tous sont aujourd'hui attribués à des ateliers mexicains en raison de l'utilisation de plumes de colibri pour animer le fond. Par ailleurs le bois utilisé à été étudié. Celui du triptyque du Victoria and Albert Museum a été identifié comme du bois de zomantle ou de colorin ou peut être d'épine de pochote, essences originaires du Mexique. Probablement sous l'impulsion des Franciscains ou des Dominicainset sous la domination espagnole, les sculpteurs sur bois et les plumassiers indigènes ont été employés pour réaliser ces petites sculptures renfermées dans un encadrement à fond de plumes. Ils se sont clairement inspirés des gravures sur bois européennes et des petites sculptures en buis réalisées aux Pays-Bas dans la première moitié du XVIe siècle. La tradition des « Amentecas », les plumassiers des royaumes aztèques a été reprise par les Espagnols dès le deuxième tiers du XVIe siècle. A partir des plumes des différentes espèces d'oiseaux sont réalisés des tableaux de marqueterie aux reflets multicolores ou des objets liturgiques comme des mitres ou des éléments de chasuble. Ces ouvrages extrêmement rares étaient présents dans les collections princières et royales, et venaient enrichir les trésors par leur éclat d'un autre monde. Une mitre et ses deux fanons sont conservés dans la collection des Médicis au Palazzo Pitti (Inv A.S.E.1911, n.185), par ailleurs l'inventaire après décès de Rodolphe II indique que ce prince possédait « neuf tableaux de plumes des Indes ». Ce petit triptyque, qu'il soit une commande ou un cadeau diplomatique, a trouvé sa place dans une collection prestigieuse en son temps. Par ailleurs, il témoigne de l'étroit syncrétisme entre le savoir-faire ancestral des aztèques et l'iconographie chrétienne européenne. Ouvrage consulté : Paul Williamson, Medieval and Renaissance Enamels and Other Works of Art, The Wyvern collection, Londres, 2021 pp 442-443

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