MISTRAL (Frédéric). Deux lettres autographes signées.
- Lettre autographe signée…
Description

MISTRAL (Frédéric).

Deux lettres autographes signées. - Lettre autographe signée à Louis Ratisbonne, Paris, 2 mai 1859, 4 pages in-8 (190 x 125 mm), sous chemise demi-maroquin noir moderne. Lettre de remerciements pour son étude sur Mirèio et évocation de celle de Lamartine. Très belle lettre écrite à “son ami et son frère”, au lendemain de la parution de son poème en provençal : Mirèio. Louis Ratisbonne fit paraître alors deux articles dans le Journal des Débats. Mistral vient de lire sa magnifique étude sur Mirèio, critique “écrite avec le cœur ; elle est pleine, elle brille d'une amitié si vraie que l'émotion en la lisant gonflait de larmes mes paupières [...] Vous recevrez avec ma lettre l'entretien que M. de Lamartine vient d'écrire sur Mirèio. Aucun poète depuis deux mille ans n'a débuté sous de plus beaux auspices [...] La gloire qu'on me donne est si éblouissante que je n'ose la regarder, il me tarde, il me tarde de m'enfuir et de me dérober à la grande lumière. Un peu d'ombre et beaucoup de solitude me fera du bien...”. Mistral fait un récit ému de sa première entrevue avec Ratisbonne. Il ressent encore de l'enthousiasme de cette époque enivrante. Trace de pliures, quelques rousseurs. - Lettre autographe signée à un confrère, Julien Tiersot, de Maillane, 7 décembre 1898, 3 pages sur un bifeuillet in-8 (178 x 114 mm) à l'encre noire sur papier au filigrane Original Castle Mill, enveloppe timbrée jointe, sous chemise demi-maroquin noir moderne. Au sujet de l'air et de l'origine de sa chanson Magali extraite du poème de Mireille. A l'époque et au moment où je songeais à rimer une chanson d'allure populaire sur le thème provençal et rudimentaire de Magali, j'entendis un des laboureurs de mon père chanter une chanson provençale sur l'air en question, que je ne connaissais pas encore et qui me parut fort joli [...] Cette chanson [...] qui fait allusion à un combat de Gibraltar, me paraît par sa facture contemporaine du 1er Empire et par son dialecte des bords du Rhône, entre Arles et Avignon. Chanson et air, je ne les ai entendus que dans la bouche de ce laboureur [...] et je suis convaincu que c'était le dernier détenteur du chant en question qui avait pour sujet l'arrivée du rossignol. Ce fut donc par un coup de cette providence qui protège les poètes (Deus, ecce Deus) que l'air et le rythme de Magali me furent révélés au moment psychologique. Il cite à la suite les 8 premiers vers de Magali, puis s'étend sur divers chants populaires provençaux. Au verso de l'enveloppe, Mistral a écrit : «C'est vers 1855 que j'entendis pour la 1ère fois la chanson dont je vous parle - et le chanteur avait de 40 à 45 ans». Julien Tiersot a été conservateur de la bibliothèque du Conservatoire et musicologue, auteur d'un ouvrage sur la chanson populaire en France.

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MISTRAL (Frédéric).

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