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Achille-Emile Othon FRIESZ (1879-1949) Nature morte dans l’atelier, circa …
Description

Achille-Emile Othon FRIESZ (1879-1949) Nature morte dans l’atelier, circa 1943 Huile sur toile Signée en bas à gauche 65 x 81 cm Beau cadre de la Maison Gault, rue Bonaparte à Paris (étiquette au dos « Les Cadres RG ») La Galerie Aittouares responsable du catalogue raisonné nous a founi le certificat d'inclusion aux Archives du catalogue raisonné. Découverte extraordinaire que ce coin d’atelier, d’une fraîcheur et d’une élégance telles que l’artiste semble s’être absenté du lieu, juste le temps de nous laisser admirer sa composition. Une synthèse stylistique, comme une partition de musique, sur laquelle Friesz déroule ses harmoniques fauves et cézaniennes, son héritage artistique. Mais au-delà de ces accords, c’est une histoire personnelle, familiale, que le peintre retranscrit dans cette nature morte. La particularité de cette composition réside dans un livre, clé de lecture de l’œuvre picturale, qui attire le regard par son titre. Il s’agit de Falk, une nouvelle publiée en avril 1903 par Joseph Conrad dans le recueil Typhoon and Other Stories, chez l'éditeur Heinemann à Londres. Elle est traduite en français par Georges Jean-Aubry, aux Éditions Gallimard, en 1934, avec pour sous-titre Un souvenir. C’est précisément un exemplaire en français qui est posé sur la table. Les quelques lignes de présentation de la nouvelle en résument le contenu : « une vague histoire au sujet d'un certain Falk, patron d'un remorqueur, qui avait gagné sa femme en jouant aux cartes avec le capitaine d'un navire anglais ». Pourquoi ce livre ? Il fait en réalité écho à la vie aventureuse du jeune normand Émile mais aussi – et surtout – de ses ascendants. Falk retrace les souvenirs sur les mers de l’écrivain Joseph Conrad, alors capitaine au long-cours, qui embarqua en 1888 à Singapour sur le vapeur Melita pour prendre le commandement de l'Otago à Bangkok. Or l’histoire familiale personnelle du peintre est intimement liée à la mer : son grand-père, navigateur, s’était distingué en dressant la carte des côtes des Antilles françaises. Son père, Anthime, était aussi capitaine au long-cours. Sa mère Eucharis Lachesney-Friesz, de souche normande, était née de parents colons en Martinique (les fameux békés), ce qui explique l’originalité de son prénom et celui de son fils Othon, empruntés à la mode créole (Robert Martin/Odile Aittouarès, Émile Othon Friesz L’Œuvre peint, Paris, Ed Aittouarès,1995, t I, p 11). Par ailleurs, à l’âge de 17 ans, le jeune Émile Othon avait embarqué clandestinement au Havre dans la cale d’un navire danois. Rapidement découvert et débarqué, son désir d’évasion n’en était demeuré que plus vif (ibid , p 13). Il n’est pas difficile d’imaginer à quel point cette nouvelle a dû parler au cœur du peintre. Aussi, lorsqu’il se réfugie assidument, pendant la période de l’Occupation allemande, dans son atelier parisien, au 73 rue Notre-Dame-des-Champs (atelier qu’il a possédé de 1914 à son décès), il remet en ordre son univers intime « construit sur 30 années de souvenirs qu’il avait oubliés » (ibid , p 40). Des objets éclectiques et des livres en jonchent le sol et les étagères Friesz y travaille ardemment, encouragé alors par la Galerie Pétridès. De fait, on retrouve dans cette composition des éléments qui apparaissent dans d’autres natures mortes, notamment : Coin de l'atelier, huile sur toile signée et datée 43 (en bas à gauche), 65,1 x 81,4 cm, provenant de la Galerie O Pétridès, vente Sotheby’s Paris, 30 mai 2012, lot n° 51. La table ronde, le plateau en étain et la draperie verte y figurent. Ainsi que dans : Nature morte à la bouteille, verre et vase, huile sur toile signée (en bas à droite), 54 x 65 cm, provenant d’une collection privée monégasque, vente Accademia Fine Art, Palais de la Plage, Monaco, 17 décembre 2018, lot n° 91. On y retrouve la table ronde, le bol à motifs asiatiques, la pipe orientale et la draperie verte. Le cadre, d’excellente facture, provient de la maison Gault comme en atteste l’étiquette au dos de l’œuvre. Spécialiste des encadrements en bois sculpté, le magasin de la rue Bonaparte s’était installé dans le cœur de Saint-Germain-des-Prés en 1936.

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Achille-Emile Othon FRIESZ (1879-1949) Nature morte dans l’atelier, circa 1943 Huile sur toile Signée en bas à gauche 65 x 81 cm Beau cadre de la Maison Gault, rue Bonaparte à Paris (étiquette au dos « Les Cadres RG ») La Galerie Aittouares responsable du catalogue raisonné nous a founi le certificat d'inclusion aux Archives du catalogue raisonné. Découverte extraordinaire que ce coin d’atelier, d’une fraîcheur et d’une élégance telles que l’artiste semble s’être absenté du lieu, juste le temps de nous laisser admirer sa composition. Une synthèse stylistique, comme une partition de musique, sur laquelle Friesz déroule ses harmoniques fauves et cézaniennes, son héritage artistique. Mais au-delà de ces accords, c’est une histoire personnelle, familiale, que le peintre retranscrit dans cette nature morte. La particularité de cette composition réside dans un livre, clé de lecture de l’œuvre picturale, qui attire le regard par son titre. Il s’agit de Falk, une nouvelle publiée en avril 1903 par Joseph Conrad dans le recueil Typhoon and Other Stories, chez l'éditeur Heinemann à Londres. Elle est traduite en français par Georges Jean-Aubry, aux Éditions Gallimard, en 1934, avec pour sous-titre Un souvenir. C’est précisément un exemplaire en français qui est posé sur la table. Les quelques lignes de présentation de la nouvelle en résument le contenu : « une vague histoire au sujet d'un certain Falk, patron d'un remorqueur, qui avait gagné sa femme en jouant aux cartes avec le capitaine d'un navire anglais ». Pourquoi ce livre ? Il fait en réalité écho à la vie aventureuse du jeune normand Émile mais aussi – et surtout – de ses ascendants. Falk retrace les souvenirs sur les mers de l’écrivain Joseph Conrad, alors capitaine au long-cours, qui embarqua en 1888 à Singapour sur le vapeur Melita pour prendre le commandement de l'Otago à Bangkok. Or l’histoire familiale personnelle du peintre est intimement liée à la mer : son grand-père, navigateur, s’était distingué en dressant la carte des côtes des Antilles françaises. Son père, Anthime, était aussi capitaine au long-cours. Sa mère Eucharis Lachesney-Friesz, de souche normande, était née de parents colons en Martinique (les fameux békés), ce qui explique l’originalité de son prénom et celui de son fils Othon, empruntés à la mode créole (Robert Martin/Odile Aittouarès, Émile Othon Friesz L’Œuvre peint, Paris, Ed Aittouarès,1995, t I, p 11). Par ailleurs, à l’âge de 17 ans, le jeune Émile Othon avait embarqué clandestinement au Havre dans la cale d’un navire danois. Rapidement découvert et débarqué, son désir d’évasion n’en était demeuré que plus vif (ibid , p 13). Il n’est pas difficile d’imaginer à quel point cette nouvelle a dû parler au cœur du peintre. Aussi, lorsqu’il se réfugie assidument, pendant la période de l’Occupation allemande, dans son atelier parisien, au 73 rue Notre-Dame-des-Champs (atelier qu’il a possédé de 1914 à son décès), il remet en ordre son univers intime « construit sur 30 années de souvenirs qu’il avait oubliés » (ibid , p 40). Des objets éclectiques et des livres en jonchent le sol et les étagères Friesz y travaille ardemment, encouragé alors par la Galerie Pétridès. De fait, on retrouve dans cette composition des éléments qui apparaissent dans d’autres natures mortes, notamment : Coin de l'atelier, huile sur toile signée et datée 43 (en bas à gauche), 65,1 x 81,4 cm, provenant de la Galerie O Pétridès, vente Sotheby’s Paris, 30 mai 2012, lot n° 51. La table ronde, le plateau en étain et la draperie verte y figurent. Ainsi que dans : Nature morte à la bouteille, verre et vase, huile sur toile signée (en bas à droite), 54 x 65 cm, provenant d’une collection privée monégasque, vente Accademia Fine Art, Palais de la Plage, Monaco, 17 décembre 2018, lot n° 91. On y retrouve la table ronde, le bol à motifs asiatiques, la pipe orientale et la draperie verte. Le cadre, d’excellente facture, provient de la maison Gault comme en atteste l’étiquette au dos de l’œuvre. Spécialiste des encadrements en bois sculpté, le magasin de la rue Bonaparte s’était installé dans le cœur de Saint-Germain-des-Prés en 1936.

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