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Rare pierre d’aimant à suspendre en fer bleui, bronze et laiton.




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Description

Rare pierre d’aimant à suspendre en fer bleui, bronze et laiton. La magnétite, en bloc de parallélépipède, est monté avec une armure en acier doux formant les deux pôles, dans une cage octogonale à décor ajouré. Elle se compose d’un ensemble de rinceaux autour d’une tête de femme, d’ours porte-bannières et de canons et grenades. Les deux lions, couchés sur l’épaulement, tiennent dans leurs gueules des chainettes réunies par un crochet auquel pouvaient être suspendus divers objets pour des expériences magnétiques. Le décor de notre aimant fait vraisemblablement référence aux attributs de la famille Demidoff , propriétaires des mines de production de cet aimant. En particulier à Nikita Demidoff (1656- 1725), principal fournisseur du Tsar dans la fabrication de hallebardes, de canons et de fusils pour l’armée russe, ce qui explique la présence des ours, meuble héraldique de la famille, portant des lances et accompagnés de canons. Mines de Nijni Taguil, Oural, Empire de Russie, seconde moitié du XVIIe-XVIIIe siècle. H. 37, L. 20, P. 9 cm Porte en dessous l’inscription : KA: VE: 8: FU 70 30 TTO: VE: 20: FU Attention petite correction au catalogue : Ce n'est pas "KA: VE: 8: FU 70 30" mais "КА : ВЕ : 8 : фу 70 : зо" ce qui se traduit exactement par "La pierre pèse 8 livres 70 zolotnik". Le poids de la pierre est donc de 3575 g. Ce n'est pas : "TTO: VE: 20: FU" mais "ПО : ВЕ : 20 : фу" ce qui se traduit par "Lève [soulève] un poids de 20 livres". Elle capable de soulever un poids de : 8191 g Le rapport de levage est assez faible (la livre comporte 96 zolotnik) : (20x96) / (8x96 +70) = 2,29 30 000/ 50 000 € La découpe des motifs est typique des techniques utilisées par les artisans russes de l’Oural. Son style très hiératique des deux fi gures de lions tenant les chaînes est encore très proche des modèles du XVIIe siècle, inspirés des aquamanile médiévaux. Les aimants fabriqués dans ces mines pouvaient attirer, supporter ou lever des masses plusieurs fois supérieures à leur propre poids. Si au XVIIIe siècle, ils pouvaient servir à magnétiser les aiguilles des instruments de marine (boussoles, astrolabes, etc.), ou dans des expériences scientifi ques ( magnétisme), ce n’est pas le cas du notre. En eff et, les grands aimants restaient le plus souvent des objets d’apparat sans fonction réelle, destinés aux offi ciers du service des mines (géologues), aux offi ciers de marine ainsi aux cabinets de curiosités comme celui de Madame de Pompadour. Cet engouement pour cette curiosité, fut si fort qu’il initia une mode dès le milieu du siècle dans les cercles aristocratiques. Une description très détaillée de la construction des armures des aimants naturels est donnée par Louis Guillaume Le Monnier dans le premier tome de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert (1751). Bien que de plus petites dimensions, plusieurs aimants similaires sont conservés de nos jours. Des 76 exemplaires de la collection d’Akinfi Demidoff (1678-1745), deux se trouvent au musée de Nijni Taguil et un au Technikum de Nijni Taguil. Les Démidoff possédaient des gisements de magnétite et de fer près de Nijni Taguil, des mines de cuivre à Neviansk, soit les minerais de base pour la fabrication des aimants : la magnétite pour la pierre d’aimant, le fer pour l’armure en acier doux, le cuivre pour la cage. Ils étaient également propriétaires de mines d’or servant pour la dorure. Le musée Historique à Moscou en possède au moins 17 exemplaires, le musée de l’Ermitage au moins 7, un exemplaire de fabrication russe se retrouve au Royal Museums of Greenwich. Le musée National du Louvre en référence 3 dans ses collections, ainsi que plusieurs en collections Polytechnique. La seule pièce aux dimensions proches connue dans une institution est celle du musée des Arts et Métiers, inscrite au numéro 04208-0001. Provenance : Probablement collection d’Akinfi Demidoff (1678-1745), puis de sa descendance Tableaux anciens - Mobilier & Objets d’Art, mercredi 26 septembre 2012 - Europ Auction Collection particulière parisienne Œuvres à rapprocher : Collection du banquier Jacques Malatier (1926-2017), mercredi 10 octobre 2018 – Ader

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Rare pierre d’aimant à suspendre en fer bleui, bronze et laiton. La magnétite, en bloc de parallélépipède, est monté avec une armure en acier doux formant les deux pôles, dans une cage octogonale à décor ajouré. Elle se compose d’un ensemble de rinceaux autour d’une tête de femme, d’ours porte-bannières et de canons et grenades. Les deux lions, couchés sur l’épaulement, tiennent dans leurs gueules des chainettes réunies par un crochet auquel pouvaient être suspendus divers objets pour des expériences magnétiques. Le décor de notre aimant fait vraisemblablement référence aux attributs de la famille Demidoff , propriétaires des mines de production de cet aimant. En particulier à Nikita Demidoff (1656- 1725), principal fournisseur du Tsar dans la fabrication de hallebardes, de canons et de fusils pour l’armée russe, ce qui explique la présence des ours, meuble héraldique de la famille, portant des lances et accompagnés de canons. Mines de Nijni Taguil, Oural, Empire de Russie, seconde moitié du XVIIe-XVIIIe siècle. H. 37, L. 20, P. 9 cm Porte en dessous l’inscription : KA: VE: 8: FU 70 30 TTO: VE: 20: FU Attention petite correction au catalogue : Ce n'est pas "KA: VE: 8: FU 70 30" mais "КА : ВЕ : 8 : фу 70 : зо" ce qui se traduit exactement par "La pierre pèse 8 livres 70 zolotnik". Le poids de la pierre est donc de 3575 g. Ce n'est pas : "TTO: VE: 20: FU" mais "ПО : ВЕ : 20 : фу" ce qui se traduit par "Lève [soulève] un poids de 20 livres". Elle capable de soulever un poids de : 8191 g Le rapport de levage est assez faible (la livre comporte 96 zolotnik) : (20x96) / (8x96 +70) = 2,29 30 000/ 50 000 € La découpe des motifs est typique des techniques utilisées par les artisans russes de l’Oural. Son style très hiératique des deux fi gures de lions tenant les chaînes est encore très proche des modèles du XVIIe siècle, inspirés des aquamanile médiévaux. Les aimants fabriqués dans ces mines pouvaient attirer, supporter ou lever des masses plusieurs fois supérieures à leur propre poids. Si au XVIIIe siècle, ils pouvaient servir à magnétiser les aiguilles des instruments de marine (boussoles, astrolabes, etc.), ou dans des expériences scientifi ques ( magnétisme), ce n’est pas le cas du notre. En eff et, les grands aimants restaient le plus souvent des objets d’apparat sans fonction réelle, destinés aux offi ciers du service des mines (géologues), aux offi ciers de marine ainsi aux cabinets de curiosités comme celui de Madame de Pompadour. Cet engouement pour cette curiosité, fut si fort qu’il initia une mode dès le milieu du siècle dans les cercles aristocratiques. Une description très détaillée de la construction des armures des aimants naturels est donnée par Louis Guillaume Le Monnier dans le premier tome de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert (1751). Bien que de plus petites dimensions, plusieurs aimants similaires sont conservés de nos jours. Des 76 exemplaires de la collection d’Akinfi Demidoff (1678-1745), deux se trouvent au musée de Nijni Taguil et un au Technikum de Nijni Taguil. Les Démidoff possédaient des gisements de magnétite et de fer près de Nijni Taguil, des mines de cuivre à Neviansk, soit les minerais de base pour la fabrication des aimants : la magnétite pour la pierre d’aimant, le fer pour l’armure en acier doux, le cuivre pour la cage. Ils étaient également propriétaires de mines d’or servant pour la dorure. Le musée Historique à Moscou en possède au moins 17 exemplaires, le musée de l’Ermitage au moins 7, un exemplaire de fabrication russe se retrouve au Royal Museums of Greenwich. Le musée National du Louvre en référence 3 dans ses collections, ainsi que plusieurs en collections Polytechnique. La seule pièce aux dimensions proches connue dans une institution est celle du musée des Arts et Métiers, inscrite au numéro 04208-0001. Provenance : Probablement collection d’Akinfi Demidoff (1678-1745), puis de sa descendance Tableaux anciens - Mobilier & Objets d’Art, mercredi 26 septembre 2012 - Europ Auction Collection particulière parisienne Œuvres à rapprocher : Collection du banquier Jacques Malatier (1926-2017), mercredi 10 octobre 2018 – Ader

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