Null PAIRE DE PORTE-TORCHÈRES « AUX SIRÈNES »
Attribué à Georges JACOB (1739-181…
Description

PAIRE DE PORTE-TORCHÈRES « AUX SIRÈNES » Attribué à Georges JACOB (1739-1814) Reçu Maître Menuisier en sièges en 1769 Paris, époque Louis XVI, vers 1780 Bois redoré H. 161 cm, L. 52 cm Ce rare modèle de porte-torchères, en bois sculpté et doré, se distingue par l'extrême finesse du traitement de son décor et l'inventivité de son iconographie permettant de l'attribuer au grand menuisier Georges Jacob. Le support de torchère, de forme circulaire, est ceint d'une frise de rais-decoeur. Le fût balustre est rythmé de cannelures rudentées de feuilles de laurier et de chêne. Il repose sur un hexagone sculpté de rinceaux. La base triangulaire est agrémentée de trois sirènes soutenant un vase d'où émerge le fût. Au centre apparaît dans une cavité circulaire une fleurette épanouie. L'ensemble de la composition est assis sur trois pieds en boule aplatie ornés de feuillages. Au regard de l'élégance de notre modèle, de la délicatesse des détails et de l'originalité de l'iconographie, il convient d'attribuer notre oeuvre au travail de Georges Jacob qui oeuvra à cette période pour les plus grands personnages du Royaume. Les sirènes figurant en partie basse répondent à l'engouement de l'époque pour les turqueries, lancé par le Comte d'Artois pour la réalisation de son premier Boudoir Turc au Temple en 1776. En 1781, ce dernier passe commande à Georges Jacob, pour son Second Cabinet Turc au Château de Versailles, d'une console en bois doré, sculptée sur les montants de sirènes adossées (fig. 1 et 2). La sirène semble un motif récurrent dans l'Oeuvre de Jacob comme on peut le voir par exemple dans la duchesse brisée estampillée par le Maître, réalisée entre 1780 et 1785 et conservée au Musée Jacquemard-André (fig. 3). Le visage des jeunes femmes est traité de façon similaire dans les sphinges ornant une suite de sièges réalisée pour le Cabinet de la Méridienne de Marie- Antoinette commandée au Maître vers 1785 (fig. 4). Il convient d'indiquer qu'un modèle de sirène, très proche de celle de notre oeuvre, apparaît sur les consoles d'accotoirs d'un fauteuil d'une maquette en cire exécutée vers 1780 et attribuée à Gilles-François Martin, modeleur du Garde-Meuble de la Couronne sous la direction de l'architecte Jacques Gondoin (1737-1818) et destiné au pavillon du Belvedère de Marie-Antoinette à Versailles (fig. 5). Il est hautement probable que nos porte-torchères, compte tenu de leur décor, soit le produit de l'imagination d'un ornemaniste et marchandmercier comme Jean-Demosthène Dugourc (1749-1825), nommé en 1780 Dessinateur du Cabinet de Monsieur, frère du Roi. Il est à l'origine notamment du goût « arabesque » qui désigne le style développé dans les arts décoratifs de ces années 1780 où se multiplient les figures féminines terminées en enroulement d'acanthes, adossées ou affrontés de part et d'autre d'un vase. Signalons à ce propos la paire de girandoles à femmesatyre réalisée vers 1785 par François Rémond et conservée aujourd'hui au Château de Windsor (fig. 6 et 7). On y voit trois jeunes femmes, le corps se prolongeant par des feuillages et des pieds de bouc, soutenant un vase. Sous l'objet figure un cercle ouvragé, comme un similaire à notre oeuvre, sculpté d'une fleurette. Elles arborent la même expression que nos sirènes, empreinte de mélancolie et d'une certaine résignation. Les porte-torchères sous le règne de Louis XVI demeurent relativement rares. Dans sa forme et sa composition, notre oeuvre peut être rapprochée de celle conservée au Musée des Arts Décoratifs de Paris (fig. 8). La Residenz de Munich conserve une paire de guéridons porte-torchères estampillée du Maître et datée vers 1781, attestant ainsi que Georges Jacob réalisa dans sa carrière ce type de mobilier (fig. 9).

57 

PAIRE DE PORTE-TORCHÈRES « AUX SIRÈNES » Attribué à Georges JACOB (1739-1814) Reçu Maître Menuisier en sièges en 1769 Paris, époque Louis XVI, vers 1780 Bois redoré H. 161 cm, L. 52 cm Ce rare modèle de porte-torchères, en bois sculpté et doré, se distingue par l'extrême finesse du traitement de son décor et l'inventivité de son iconographie permettant de l'attribuer au grand menuisier Georges Jacob. Le support de torchère, de forme circulaire, est ceint d'une frise de rais-decoeur. Le fût balustre est rythmé de cannelures rudentées de feuilles de laurier et de chêne. Il repose sur un hexagone sculpté de rinceaux. La base triangulaire est agrémentée de trois sirènes soutenant un vase d'où émerge le fût. Au centre apparaît dans une cavité circulaire une fleurette épanouie. L'ensemble de la composition est assis sur trois pieds en boule aplatie ornés de feuillages. Au regard de l'élégance de notre modèle, de la délicatesse des détails et de l'originalité de l'iconographie, il convient d'attribuer notre oeuvre au travail de Georges Jacob qui oeuvra à cette période pour les plus grands personnages du Royaume. Les sirènes figurant en partie basse répondent à l'engouement de l'époque pour les turqueries, lancé par le Comte d'Artois pour la réalisation de son premier Boudoir Turc au Temple en 1776. En 1781, ce dernier passe commande à Georges Jacob, pour son Second Cabinet Turc au Château de Versailles, d'une console en bois doré, sculptée sur les montants de sirènes adossées (fig. 1 et 2). La sirène semble un motif récurrent dans l'Oeuvre de Jacob comme on peut le voir par exemple dans la duchesse brisée estampillée par le Maître, réalisée entre 1780 et 1785 et conservée au Musée Jacquemard-André (fig. 3). Le visage des jeunes femmes est traité de façon similaire dans les sphinges ornant une suite de sièges réalisée pour le Cabinet de la Méridienne de Marie- Antoinette commandée au Maître vers 1785 (fig. 4). Il convient d'indiquer qu'un modèle de sirène, très proche de celle de notre oeuvre, apparaît sur les consoles d'accotoirs d'un fauteuil d'une maquette en cire exécutée vers 1780 et attribuée à Gilles-François Martin, modeleur du Garde-Meuble de la Couronne sous la direction de l'architecte Jacques Gondoin (1737-1818) et destiné au pavillon du Belvedère de Marie-Antoinette à Versailles (fig. 5). Il est hautement probable que nos porte-torchères, compte tenu de leur décor, soit le produit de l'imagination d'un ornemaniste et marchandmercier comme Jean-Demosthène Dugourc (1749-1825), nommé en 1780 Dessinateur du Cabinet de Monsieur, frère du Roi. Il est à l'origine notamment du goût « arabesque » qui désigne le style développé dans les arts décoratifs de ces années 1780 où se multiplient les figures féminines terminées en enroulement d'acanthes, adossées ou affrontés de part et d'autre d'un vase. Signalons à ce propos la paire de girandoles à femmesatyre réalisée vers 1785 par François Rémond et conservée aujourd'hui au Château de Windsor (fig. 6 et 7). On y voit trois jeunes femmes, le corps se prolongeant par des feuillages et des pieds de bouc, soutenant un vase. Sous l'objet figure un cercle ouvragé, comme un similaire à notre oeuvre, sculpté d'une fleurette. Elles arborent la même expression que nos sirènes, empreinte de mélancolie et d'une certaine résignation. Les porte-torchères sous le règne de Louis XVI demeurent relativement rares. Dans sa forme et sa composition, notre oeuvre peut être rapprochée de celle conservée au Musée des Arts Décoratifs de Paris (fig. 8). La Residenz de Munich conserve une paire de guéridons porte-torchères estampillée du Maître et datée vers 1781, attestant ainsi que Georges Jacob réalisa dans sa carrière ce type de mobilier (fig. 9).

Les enchères sont terminées pour ce lot. Voir les résultats