Null MOBILIER DE SALON GARNI DE TAPISSERIE AU POINT « À LA GRENADE » provenant d…
Description

MOBILIER DE SALON GARNI DE TAPISSERIE AU POINT « À LA GRENADE » provenant du château de Sully Époque Régence Hêtre mouluré, sculpté et redoré ; laine Reprises à la tapisserie Canapé : H. 106 cm, L. 196 cm, P. 90 cm Fauteuils : H. 107 cm, L. 70 cm, P. 60 cm PROVENANCE Ancienne collection du Château de Sully-sur-Loire Vendu par Me Baudoin, à Paris, hôtel Drouot, le 25 février 1942, lot 79, adjugé 395 000 Frs, le mobilier comprenait alors un canapé et cinq fauteuils Cet exceptionnel mobilier de salon provient du château de Sully-sur-Loire où il se trouvait encore dans le grand salon au début du siècle dernier. Notre canapé à joues et nos quatre fauteuils à la Reine meublaient confortablement le grand salon (fig. 1). Les descendants du premier duc de Sully, qui restèrent propriétaires du château jusqu'en 1982, date de son acquisition par le Conseil génral du Loiret, dispersèrent une partie des collections en 1942 dans une vente à Paris où nos sièges figuraient au catalogue (fig. 2). Cette suite présente des dispositions apparues à la fin du règne de Louis XIV (fig. 3). Les pieds à ressaut sous la ceinture sont réunis par une entretoise en X de forme sinueuse. Les chutes et les traverses latérales sont ornées de coquilles et de volutes. Les bois des dossiers sont dissimulés par la garniture, une rare tapisserie au gros point de la même époque à décor polychrome de grenades, de palmes et de pavots sur fond crème. Il faut imaginer les tentures qui les accompagnaient. La recherche d'harmonie dans les riches intérieurs du XVIIIe siècle a encouragé l'émulation entre les grandes manufactures royales françaises. Les pièces aux murs tendues de tapisseries d'Aubusson, de Beauvais ou des Gobelins se meublaient de sièges couverts de même (fig. 4). Le grand art baroque romain finissant est représenté dans cette très belle console en bois sculpté et doré. Le centre de la ceinture est flanqué d'un masque de jeune femme, entouré de larges volutes d'acanthes, agrafes et fleurettes. La présence d'un masque au centre de la ceinture est un motif répété dans l'art des menuisiers romains du début du XVIIIe siècle, associé à des formes massives et foisonnantes. Les montants puissants prennent l'apparence de putti sculptés en ronde-bosse, tenant une coquille au-dessus de leur tête. Ils semblent émerger à mi-corps d'une corne d'abondance richement sculptée d'acanthes, fruits et passementerie, afin de soutenir le marbre. Les deux pieds sont reliés entre eux par une entretoise centrée d'une large coquille, entourée de volutes. Au siècle précédent et sous l'influence du Bernin, les artistes de Rome ont développé ce répertoire décoratif en introduisant des figures humaines au coeur de leur composition. Ainsi, atlantes, nubiens ou encore putti, comme sur notre console, vont devenir les sujets principaux de ce type de meuble.

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MOBILIER DE SALON GARNI DE TAPISSERIE AU POINT « À LA GRENADE » provenant du château de Sully Époque Régence Hêtre mouluré, sculpté et redoré ; laine Reprises à la tapisserie Canapé : H. 106 cm, L. 196 cm, P. 90 cm Fauteuils : H. 107 cm, L. 70 cm, P. 60 cm PROVENANCE Ancienne collection du Château de Sully-sur-Loire Vendu par Me Baudoin, à Paris, hôtel Drouot, le 25 février 1942, lot 79, adjugé 395 000 Frs, le mobilier comprenait alors un canapé et cinq fauteuils Cet exceptionnel mobilier de salon provient du château de Sully-sur-Loire où il se trouvait encore dans le grand salon au début du siècle dernier. Notre canapé à joues et nos quatre fauteuils à la Reine meublaient confortablement le grand salon (fig. 1). Les descendants du premier duc de Sully, qui restèrent propriétaires du château jusqu'en 1982, date de son acquisition par le Conseil génral du Loiret, dispersèrent une partie des collections en 1942 dans une vente à Paris où nos sièges figuraient au catalogue (fig. 2). Cette suite présente des dispositions apparues à la fin du règne de Louis XIV (fig. 3). Les pieds à ressaut sous la ceinture sont réunis par une entretoise en X de forme sinueuse. Les chutes et les traverses latérales sont ornées de coquilles et de volutes. Les bois des dossiers sont dissimulés par la garniture, une rare tapisserie au gros point de la même époque à décor polychrome de grenades, de palmes et de pavots sur fond crème. Il faut imaginer les tentures qui les accompagnaient. La recherche d'harmonie dans les riches intérieurs du XVIIIe siècle a encouragé l'émulation entre les grandes manufactures royales françaises. Les pièces aux murs tendues de tapisseries d'Aubusson, de Beauvais ou des Gobelins se meublaient de sièges couverts de même (fig. 4). Le grand art baroque romain finissant est représenté dans cette très belle console en bois sculpté et doré. Le centre de la ceinture est flanqué d'un masque de jeune femme, entouré de larges volutes d'acanthes, agrafes et fleurettes. La présence d'un masque au centre de la ceinture est un motif répété dans l'art des menuisiers romains du début du XVIIIe siècle, associé à des formes massives et foisonnantes. Les montants puissants prennent l'apparence de putti sculptés en ronde-bosse, tenant une coquille au-dessus de leur tête. Ils semblent émerger à mi-corps d'une corne d'abondance richement sculptée d'acanthes, fruits et passementerie, afin de soutenir le marbre. Les deux pieds sont reliés entre eux par une entretoise centrée d'une large coquille, entourée de volutes. Au siècle précédent et sous l'influence du Bernin, les artistes de Rome ont développé ce répertoire décoratif en introduisant des figures humaines au coeur de leur composition. Ainsi, atlantes, nubiens ou encore putti, comme sur notre console, vont devenir les sujets principaux de ce type de meuble.

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