VIVIEN Renée (Pauline Tarn, dite) [Londres, 1877 - Paris, 1909], femme de lettres anglaise d'expression française. Ensemble de 10 lettres et 1 carte, adressées à Nathalie Barney. De 1900 à 1906 ; formats in-8°. Nous en citerons quelques extraits : « Je t'envoie des vers... Les aimes-tu ? Ils ne me plaisent qu'à moitié, c'est déjà beaucoup ! Tu as oublié que tu voulais te tuer pour moi ... » ; « C'est une bien désolée Pauline qui t'écrit. J'ai enfin du te faire du mal et j'ai si peur que tu me juges sévèrement. Quand je pense qu'un télégramme va banalement et brutalement t'apprendre que je reste encore une semaine à Londres, j'ai envie de pleurer. » ; « Ce matin, j'ai eu une joie infinie au coeur en recevant ta lettre ma Bien aimée. » ; « Ce matin, j'avais un faible rayon d'espoir, je croyais peut-être te rejoindre bientôt, ou même tout de suite, hélas, hélas, hélas ! » ; « Ton domestique est venu dire que tu nous rejoindrais au théâtre. Mais il n'y a pas de théâtre ! » ; « Pourquoi t'acharner à vouloir ranimer vainement les choses mores, Nathalie ? Tu ne l'as point compris : ce que je cherchais auprès de toi, c'était le souvenir et rien autre. On ne revit point l'autrefois. » ; « Je me demande seulement pourquoi tu m'as importunée pour me revoir, si ce n'était que pour m'humilier et me dégoûter de toi encore davantage. Adieu puisque je ne te reverrai plus de ma vie. » ; « Et voici le livre, ma fleur nocturne. Et voici mes souvenirs. Dis à Madame Mardrus ( pas de ma part, de la tienne ! ), c'est elle, telle qu'elle s'est révélée à moi un jour, dans l'ardeur et dans la tristesse. » ; « Méfie-toi de Lottie. Je crois t'avoir dit que le succès de séduction chez moi était très savamment préparé et combiné. » ; « Je ne peux pas venir, excuses-moi ma bien aimée et ma chérie. Je suis en proie à un de mes accès de mélancolie noire et sauvage. » ; « Je ne vais pas à la campagne après-tout mon Tout Petit. Ils sont partis de si bonne heure que j'ai pu trouver un prétexte pour ne pas les accompagner. »