Null VIVIEN Renée (Pauline Tarn, dite) [Londres, 1877 - Paris, 1909], femme de l…
Description

VIVIEN Renée (Pauline Tarn, dite) [Londres, 1877 - Paris, 1909], femme de lettres anglaise d'expression française. Poème autographe pour Kérimé ; 2 pages in-4° : « Le couchant répandra la neige des opales, Et l'air sera chargé d'odeurs orientales Les caïques furtifs jetteront leur éclair De poissons argentins qui sillonnent la mer. Ce sera le hasard qu'on aime et qu'on redoute. A pas lents, mon destin marchera sur la route. Je le reconnaîtrai parmi les inconnus Et lui dirai : Voici que les temps sont venus Et mon destin aura la forme d'une femme, Visage détaché sur le fond d'une trame ; Et mon destin aura de profonds cheveux bleus. Ce sera le fantasque et le miraculeux. Involontairement, comme lorsque l'on pleure Je me répéterai : toute femme a son heure. Aucune ne sera pareille à celle-ci. Nul être n'attendra ce que j'attends ici. Celle qui brillera dans l'ombre solitaire M'emmènera dans le domaine du mystère. Près d'elle, j'entrerai, pâle comme Aladdin Dans un prestigieux et terrible jardin. Mon cher destin, avec des lenteurs attendries, Détachera pour moi des fruits de pierreries. Mais je dédaignerai les arbres aux troncs d'or Et les fleurs de saphir pour un plus beau trésor. Car je mépriserai le soleil et la lune Et les astres fleuris, pour cette femme brune. Ses yeux seront l'abîme où sombre l'univers Et ses cheveux seront la nuit où je me perds. A ses pieds nus, pleurant d'extases infinies, Je laisserai tomber la lampe des génies. »

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VIVIEN Renée (Pauline Tarn, dite) [Londres, 1877 - Paris, 1909], femme de lettres anglaise d'expression française. Poème autographe pour Kérimé ; 2 pages in-4° : « Le couchant répandra la neige des opales, Et l'air sera chargé d'odeurs orientales Les caïques furtifs jetteront leur éclair De poissons argentins qui sillonnent la mer. Ce sera le hasard qu'on aime et qu'on redoute. A pas lents, mon destin marchera sur la route. Je le reconnaîtrai parmi les inconnus Et lui dirai : Voici que les temps sont venus Et mon destin aura la forme d'une femme, Visage détaché sur le fond d'une trame ; Et mon destin aura de profonds cheveux bleus. Ce sera le fantasque et le miraculeux. Involontairement, comme lorsque l'on pleure Je me répéterai : toute femme a son heure. Aucune ne sera pareille à celle-ci. Nul être n'attendra ce que j'attends ici. Celle qui brillera dans l'ombre solitaire M'emmènera dans le domaine du mystère. Près d'elle, j'entrerai, pâle comme Aladdin Dans un prestigieux et terrible jardin. Mon cher destin, avec des lenteurs attendries, Détachera pour moi des fruits de pierreries. Mais je dédaignerai les arbres aux troncs d'or Et les fleurs de saphir pour un plus beau trésor. Car je mépriserai le soleil et la lune Et les astres fleuris, pour cette femme brune. Ses yeux seront l'abîme où sombre l'univers Et ses cheveux seront la nuit où je me perds. A ses pieds nus, pleurant d'extases infinies, Je laisserai tomber la lampe des génies. »

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