Null SAND George (Aurore Dupin, baronne Dudevant, dite) [Paris, 1804 - Nohant, 1…
Description

SAND George (Aurore Dupin, baronne Dudevant, dite) [Paris, 1804 - Nohant, 1876], romancière française. Lettre autographe signée. Nohant 17 septembre 1854 ; 3 pages in-8°, abîmée et déchirure (à restaurer). « J'ai vu Monsieur Muroine, et lui ai donné diverses raisons de mon refus, quant à l'autorisation autographiée que vous me faites l'honneur de me demander. Je ne lui ai pas donné la principale et ne veux la donner qu'à vous. Je désire peu écrire dans un journal de demoiselles. C'est un cadre trop restreint. Une revue mensuelle ne comporte que des nouvelles fragmentées, par conséquent très courtes et je suis très maladroite à ce genre d'ouvrage. Des conseils à la jeunesse, c'est d'ailleurs très agréable à donner ; mais quand on n'y fait pas intervenir le prêtre et l'opinion, deux choses dont je n'ai pas l'habitude de m'occuper, ces conseils ne sont pas admis par le grand nombre de familles. Cependant si mon nom et ma promesse sont regardés par vous comme utiles à votre entreprise, toutes mes sympathies pour un des plus charmants écrivains de ce temps-ci, m'engageraient à vous les offrir avec empressement quoique j'aie la faiblesse d'en être fort avare. Mais dans ce cas c'est un service à vous rendre, et faut-il vous dire que j'hésite à croire que vous m'en sachiez un peu gré ? Le feuilleton du siècle que vous dirigez m'est systématiquement hostile, non pas seulement comme critique, ce qui est son droit, mais personnellement et avec dessein de faire tomber mes pièces, en annonçant au début d'une série de soixante représentations, que bientôt, dans quelques jours, il n'en sera plus question. Ce sont là des mauvais procédés indignes d'une critique sérieuse et d'un journal sérieux. Dans les soins que prend ce même feuilleton de déclarer que, si toutes mes pièces de théâtre sont pitoyables, mes romans sont superbes, je ne puis voir maintenant une réparation, et le public qui voit mon nom et mes ouvrages dans ce même feuilleton, n'est pas dupe de cette impartialité qu'explique l'intérêt du journal. Voilà ma plainte, Monsieur, je vous la formule avec franchise et sans aigreur. »

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SAND George (Aurore Dupin, baronne Dudevant, dite) [Paris, 1804 - Nohant, 1876], romancière française. Lettre autographe signée. Nohant 17 septembre 1854 ; 3 pages in-8°, abîmée et déchirure (à restaurer). « J'ai vu Monsieur Muroine, et lui ai donné diverses raisons de mon refus, quant à l'autorisation autographiée que vous me faites l'honneur de me demander. Je ne lui ai pas donné la principale et ne veux la donner qu'à vous. Je désire peu écrire dans un journal de demoiselles. C'est un cadre trop restreint. Une revue mensuelle ne comporte que des nouvelles fragmentées, par conséquent très courtes et je suis très maladroite à ce genre d'ouvrage. Des conseils à la jeunesse, c'est d'ailleurs très agréable à donner ; mais quand on n'y fait pas intervenir le prêtre et l'opinion, deux choses dont je n'ai pas l'habitude de m'occuper, ces conseils ne sont pas admis par le grand nombre de familles. Cependant si mon nom et ma promesse sont regardés par vous comme utiles à votre entreprise, toutes mes sympathies pour un des plus charmants écrivains de ce temps-ci, m'engageraient à vous les offrir avec empressement quoique j'aie la faiblesse d'en être fort avare. Mais dans ce cas c'est un service à vous rendre, et faut-il vous dire que j'hésite à croire que vous m'en sachiez un peu gré ? Le feuilleton du siècle que vous dirigez m'est systématiquement hostile, non pas seulement comme critique, ce qui est son droit, mais personnellement et avec dessein de faire tomber mes pièces, en annonçant au début d'une série de soixante représentations, que bientôt, dans quelques jours, il n'en sera plus question. Ce sont là des mauvais procédés indignes d'une critique sérieuse et d'un journal sérieux. Dans les soins que prend ce même feuilleton de déclarer que, si toutes mes pièces de théâtre sont pitoyables, mes romans sont superbes, je ne puis voir maintenant une réparation, et le public qui voit mon nom et mes ouvrages dans ce même feuilleton, n'est pas dupe de cette impartialité qu'explique l'intérêt du journal. Voilà ma plainte, Monsieur, je vous la formule avec franchise et sans aigreur. »

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