Figure de reliquaire Ndassa, Mbulu Ngulu, République Démocratique du Congo Bois, cuivre, laiton H. 53,5 cm Provenance : Daniel Hourdé, Paris Collection Laprugne Raffinement, savoir-faire, technicité de la composition magistralement alliés à la force spirituelle de l'effigie, incarnant, "le repère visuel d'un monde où les ancêtres continuent à veiller sur leurs descendants." Louis Perrois Appartenant au registre des canons stylistiques "classique" dont l'origine formelle proviendrait des Obamba, pour se diffuser au XIXème siècle chez les Ndassa, cette figure de reliquaire Mbulu Ngulu résume en toute sobriété la qualité de la précision du métal travaillé. Tout le naturalisme de la figure humaine supprimé avec grâce pour se transformer en une composition minimale et savante de formes géométriques, profondément cubistes, le visage ainsi transformé, réduit et rassemblé sous ses traits les plus élémentaires aboutit à une représentation bidimensionnelle inventive de formes tridimensionnelles. Ce jeu formel dimensionnel auquel répond la statuaire, répondant savamment à sa symbolique, le Kota à la frontière entre deux mondes qui s'interpénètrent : le monde spirituel, le culte des ancêtres et le "monde politique qui assoit son autorité sur le prestige de l'histoire." Frédéric Cloth. Sculpture nerveuse et rigoureuse, sa sévérité s'alliant à sa puissance de composition rendue par lépure, et le décor inexistant. Seuls les jeux de plans, de superpositions, de volumes et de matières magnifient le visage. Sa forme concave épurée la rattacherait à la classification de F. Cloth, de "figure féminine concave sobre". La portée du regard signifié par deux boutons, cercles concentrés en reliefs, est accentuée par la croix médiane divisant la totalité de la surface de l'ovale du visage. Crête sommitale aplatie, jambes en losange stylisé dont une partie est brisée, présentant un délicat décor gravé d'une grande originalité asymétrique. Nous remercions le cabinet Amrouche Expertise pour son aide quant à la rédaction de cette fiche.