SADE Donatien-Alphonse, marquis de (1740-1814) L.A. [à son homme d'affaires Gasp…
Description

SADE Donatien-Alphonse, marquis de (1740-1814)

L.A. [à son homme d'affaires Gaspard-François-Xavier GAUFRIDY]. S.l., [juin 1775]. 4 pages in-4 à l'encre sur papier (mouillures marginales, bords effrangés avec perte de quelques lettres). « J'ignore le sort de St-Louis, Monsieur, et n'ai point encore entendu parler de lui; si vous l'avés payé, j'espère que vous aurés bien voulu ne pas oublier de lui faire défendre La Coste, parce qu'il n'y resteroit que pour y faire du train [Saint-Louis était un valet de Sade au château de La Coste, qui prit la défense de la servante Nanon quand celle-ci fit un tapage médisant après avoir accouché d'un enfant sans père déclaré]... Que dites-vous de tout ce nouveau train, cette mere du jeune secretaire qui ne demandoit nullement son enfant, qui par toutes ses lettres meme lui recommandoit de s'attacher a moi et de me bien servir, arrive maintenant sans prevenir faire du carillon de diable à Aix. Il est clair qu'on y travaille sourdement contre moi, et qu'on ne veut éclater que lorsque tout sera bien en règle, on veut cet enfant de plus pour lui faire declarer sans doute de nouvelles impostures. Cette conduite du procureur du roi de Lion est bien extraordinaire ; ils ont endormi, aveuglé ma belle-mère et ils la trompent. Nous l'avertissons par celle-ci, et lui donnons décidément l'alarme sur ces nouvelles manoeuvres qui réellement paroissent inquiétantes... M. de Castillon [procureur d'Aixen- Provence] s'est conduit dans ceci avec une prudence et une envie de servir qui mérite à jamais notre reconnoissance ; Ah ! Grand Dieu, si nous eussions encor eu les imbeciles du temps passee, c'etoit une affaire a faire tirer a quatre chevaux [ecarteler]... au moins. Ce magistrat me paroît bien sage, bien honête, et bien raissonnable. Enfin Madame est partie pour aller remettre elle-même l'enfant entre ses mains, et le ramener si elle peut, attendu que nous avons calculé qu'il falloit ôter des armes à ces gens-là, le plus possible [...] ». L'on joint 9 lettres et pièces concernant le Marquis de Sade, dont 4 de la célèbre Gothon, toutes adressées au notaire et avocat de Sade, Gaufridy, 7 mars-21 juillet 1777. Ces lettres concernent le dénouement de cette affaire alors que Sade vient d'être à nouveau emprisonné à Vincennes (13 février 1777). Le jeune Lamalatie en appelle à Gaufridy (« Je vous prie d'avoir la complesance de me chercé un place qu'il soit onaite dans la ville d'Apt parce je n'é point le désain de m'an retounair ché moy », lettre publiée par Jean-Jacques Pauvert dans Sade vivant, t. II, 1989, p. 50, 1 page in-8 à l'encre sur papier bleu), trois personnes s'enquièrent de son sort (un bourgeois de Bordeaux nommé Fillon (24 avril 1777 et 21 juillet 1777 ; 2 lettres in-4 et in-8 de 2 pages), un homme écrivant d'Aix nommé Boyer (20 mai 1777, 2 pages in-12), et un monsieur Reynard-Lespinasse informe des préparatifs pour son voyage de retour (3 juin 1777, 1 page in-8), et une lettre adressée à Gaufridy ([août 1777], 1 page in-8). Les 3 lettres autographes signées de Gothon montrent son indéfectible fidélité à Sade. Gothon fut employée comme servante par les Sade à La Coste, où elle se rendit indispensable et participa même à la gestion matérielle du ménage. Le marquis écrivit par ailleurs d'elle « Eh ! bien, oui, en vérité [...], c'était le plus beau c... qui fût échappé des montagnes de Suisse depuis plus d'un siècle ». Les 3 lettres sont adressées de La Coste, 2 mars, 11 avril, et une dernière d'avril (6 pages in-8 et 3 feuillets avec adresse de Gaufridy).

219 

SADE Donatien-Alphonse, marquis de (1740-1814)

Les enchères sont terminées pour ce lot. Voir les résultats