ELUARD Paul (1895-1952)

POÈME autographe signé « Paul Eluard », [Éternité de ceux que je n'ai pas revus, 1945] ; 2 pages in-fol. au verso du papier à lettres de la galerie M. A. I. (le début manque). Important poème sur les écrivains assassinés par les nazis ou en déportation. Publié « à la une » des Lettres françaises du 8 septembre 1945, ce poème a été recueilli en 1946 dans la 6e édition d'Au rendez-vous allemand. La première partie du poème manque ici. Le manuscrit de travail, à l'encre noire puis bleue, présente de nombreuses ratures et corrections, plusieurs vers biffés, et de nombreuses variantes avec le texte définitif. Il est écrit sur papier de la galerie M.A.I. (Meubles Architectures Installations, rue Bonaparte), appartenant à Yvonne Zervos, épouse du directeur des Cahiers d'Art. Le manuscrit commence ici : « Visages clairs souvenirs sombres Puis comme un grand coup sur les yeux Visages de papier brûlé Dans la mémoire rien que des cendres La rose froide de l'oubli »... Et Éluard d'évoquer ses compagnons disparus : Robert Desnos, Gabriel Péri, Benjamin Crémieux, Pierre Unik, Sylvain Itkine, Jean Jausion, l'imprimeur Jacques Grou-Radenez, Georges Politzer, Jacques Decour, Saint-Pol Roux, Max Jacob, Maurice Bourdet, etc.