SCHWEITZER Albert (1875-1965) médecin et musicien. TAPUSCRIT avec CORRECTIONS au…
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SCHWEITZER Albert (1875-1965) médecin et musicien.

TAPUSCRIT avec CORRECTIONS autographes, Friede oder Atomkrieg, [vers 1957-1958] ; 19 pages in-4 dactylographiées ; en allemand. Second appel de sa campagne contre la bombe atomique. Le 23 avril 1957, Radio Oslo diffusait l'Appel à l'humanité d'Albert Schweitzer. Cet appel a été diffusé par 140 autres stations autour du monde. Dans beaucoup de pays, à l'Est comme à l'Ouest, les gouvernements avaient interdit cette diffusion. Schweitzer recherchait toujours plus de matériel sur le sujet et correspondait pour cela avec des savants connus et amis, comme Bertrand Russell, Pablo Casals et Norman Cousins. Le 14 janvier 1958, Schweitzer a 83 ans ; le chimiste et lauréat du Prix Nobel, Linus Pauling, remettait à l'ONU à New York une pétition signée par 9236 savants, dont Albert Schweitzer, avec comme exigence la signature d'accord mettant fin aux essais nucléaires. Entretemps Schweitzer prépara trois nouveaux appels : « La renonciation aux expériences nucléaires », « Le danger de la guerre atomique », « Les négociations au sommet », dont les textes furent lus par Gunnar Jahn, président du comité du Prix Nobel norvégien, lors des émissions radiophoniques les 28, 29. et 30 avril 1958 sur Radio Oslo, avec un grand écho mondial. Ces trois textes furent publiés la même année dans de nombreux pays, en France chez Albin Michel sous le titre Paix ou guerre atomique. Ce tapuscrit présente de nombreuses corrections et additions autographe, principalement au stylo rouge. Ce second appel est titré Verzicht aud Atomwaffen (renonciation aux armes nucléaires), qui sera plus tard changé pour « Le Danger d'une guerre atomique », pour insertion dans le livre. Nous e donnons ici un résumé. Bien que la fusée intercontinentale ne soit pas encore terminée, l'Amérique doit se préparer à ce que des sous-marins tirent un tel projectile loin dans le pays. Ces fusées avancent à une vitesse immense. On s'attend à ce qu'une fusée intercontinentale ne mette pas plus d'une demi-heure à traverser l'Océan avec des charges de bombes d'une à cinq tonnes... Comment une guerre atomique serait-elle menée aujourd'hui ? La guerre dite locale va devenir une guerre globale... Il est donc tout à fait possible que dans une future guerre atomique à la fois des projectiles de fusée et de gros bombardiers soient utilisés ensemble. Les projectiles de fusées ne remplaceront pas les bombardiers, mais les compléteront plutôt... Le président Eisenhower a souligné, après avoir observé des manoeuvres en cas d'attaque atomique, que les mesures de défense dans une future guerre atomique deviennent inutiles. Dans ces circonstances, on ne peut que prier... Dans une guerre atomique, il n'y aurait ni vainqueur ni vaincu. Lors d'un tel bombardement, les deux camps subiraient le même sort. Une destruction continue aurait lieu et aucun armistice ni aucune proposition de paix ne pourraient y mettre fin... Celui qui utilise des armes atomiques pour défendre la liberté subirait lui aussi la destruction. Ceux qui mènent une guerre atomique pour la liberté mourront ou finiront misérablement leur vie. Au lieu de la liberté, ils trouveront la destruction. Les nuages radioactifs résultant d'une guerre entre l'Est et l'Ouest mettraient en péril l'humanité partout. Il ne serait pas nécessaire d'utiliser le stock restant de bombes atomiques et H (il y en a environ 50 000.) Une guerre atomique est donc l'acte le plus insensé et le plus fou qui puisse avoir lieu. Il faut à tout prix l'empêcher... Le risque d'une guerre atomique est accru par le fait qu'aucun avertissement ne serait donné en cas de déclenchement d'une telle guerre, qui naîtrait d'un simple incident. Le camp qui attaquerait en premier aurait l'avantage initial sur l'attaqué, qui subirait d'un coup des pertes qui réduiraient considérablement sa capacité de combat... L'attitude des États-Unis vis-à-vis du renoncement aux armes atomiques est remarquable. Il ne peut en être autrement - sa conviction est qu'elles devraient être interdites, mais en même temps, au cas où cela ne se produirait pas, elle s'efforce avec d'autres pays de l'OTAN de se mettre dans la situation militaire la plus favorable... Un rayon de lumière dans cette obscurité - en décembre 1957, le ministre polonais des Affaires étrangères, Rapacki, a proposé que la Tchécoslovaquie, l'Allemagne de l'Est et l'Allemagne de l'Ouest constituent une zone exempte d'armes atomiques. Si cette proposition est acceptée et que ces zones exemptes de bombes pourraient être élargies aux pays voisins, le maintien de la paix serait assuré. Le début de la fin du spectre qui plane sur l'Union soviétique deviendrait un fait accompli. l'opinion publique en Europe est tout à fait d'accord avec cette proposition sensée,. Elle s'est convaincue, ces derniers mois, qu'en aucun cas l'Europe ne devait devenir le champ de bataille d'une guerre atomique entre l'Union soviétique et les États-Unis. Le temps est révolu où un pays européen pouvait

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