FLAUBERT Gustave (1821-1880). 
16 L.A.S. «



Gve Flaubert », Croisset et Paris …
Description

FLAUBERT Gustave (1821-1880).

16 L.A.S. « Gve Flaubert », Croisset et Paris 1858-1867, à Paule et Jules SANDEAU ; 40 pages in-8 la plupart sur papier bleu, montées sur des feuillets de papier vergé, le tout relié en un volume in-4 bradel percaline grise, pièce de titre au dos (reliure de l'époque). Belle correspondance littéraire, amicale et intime aux Sandeau . [L'écrivain Jules Sandeau (1811-1883), qui fut l'amant de George Sand, a épousé en 1842 Pauline Portier (1821-1883) ; il fut élu à l'Académie française en 1858. Dans ses lettres à Mme Sandeau, Flaubert se dévoile sans apprêt, relate ses douleurs quotidiennes, ses affections physiques et émotionnelles, tout en se livrant à un jeu de séduction qui ne devait pas laisser insensible son interlocutrice. Il semble en effet que Paule Sandeau ait eu une certaine passion inavouée pour l'écrivain. Caroline Franklin-Grout, nièce de Flaubert, y fit allusion dans ses mémoires, Heures d'autrefois : « dans le désir de s'occuper de ma personne, il y avait, je l'ai deviné depuis, le désir d'afficher son intimité avec mon oncle. Jusqu'où cette intimité est-elle allée, je ne saurais le dire. Elle fut certes très coquette avec lui, mais lui, je crois, se défiait d'elle ; il avait en quelque sorte peur de l'ascendant que pourrait prendre sur lui une femme de caractère ambitieux ». Cette correspondance est aussi remarquable pour les jugements littéraires que dispense Flaubert, sur Hugo, notam - ment, ou sur Baudelaire Il y parle aussi de son travail d'écrivain, et de ses romans : Madame Bovary, Salammbô et L'Éducation sentimentale. Cette correspondance fut révélée par André Doderet dans la Revue de Paris des 15 juillet et 1er août 1919.] À Jules Sandeau . Croisset 26 janvier [1862], au sujet de la candidature académique de BAUDELAIRE, et sur l'achèvement de Salammbô. « J'ai reçu hier, une lettre de Baudelaire m'invitant à solliciter votre voix pour sa candidature à l'Académie. Or comme je trouve insolent de vous donner en cette matière, un conseil je vous prie de lui donner votre voix - si vous ne l'avez déjà promise à quelqu'un. Le candidat m'engage à vous dire “ce que je pense de lui”. Vous devez connaître ses œuvres. Quant à moi, certainement si j'étais de l'honorable assemblée, j'aimerais à le voir assis entre Villemain & Nisard ! quel tableau ! Faites cela ! nommez le ! ce sera beau ! il paraît que S[ain]te-Beuve y tient, Je ne sais rien de toutes ces choses dans mon petit trou - étant acharné à la fin de Carthage qui aura lieu dans deux ou trois semaines - après quoi j'irai vous serrer les deux mains »... [Paris 28 février 1863]. Il va partir : Ma petite Maman me réclame. Bouilhet a promis les corrections de sa Faustine pour la fin de la semaine pro - chaine. Nous sommes l'un et l'autre exténués. Voilà quatre nuits que je ne ferme l'œil »... Lundi matin [Paris 14 décembre 1863]. « Je ne vais pas vous voir parce que je vous suppose dans tous les embarras d'une 1ère. Quand a-t-elle lieu ? est-ce demain ou après-demain ? [...] Et ma place (ou mes places). Comment les aurai-je ? »... [Il s'agit de La Maison de Penarvan, créée au Théâtre Français le 15 décembre 1863.] À Paule Sandeau . Croisset près Rouen [vers le 12 juin 1858]. « Depuis que je suis ici je n'ai fait que dormir mais aujourd'hui que je commence à me réveiller je vais me mettre aux Penarvan [La Maison de Pénarvan, roman de Jules Sandeau]. Je suis étourdi par le calme & le silence qui m'entourent. - Au milieu de tout cela, j'ai pensé à vous »... Croisset Dimanche 7 [août 1859]. « Il m'est très “agréable de savoir que vous êtes encore de ce monde”. J'espère vous y voir longtemps, et je compte bien cet hiver, reprendre nos bonnes causeries, le jeudi, vers quatre heures du soir, quand les bourgeois & les bourgeoises sont partis ! Vous souffrez avec indulgence toutes les sottises qui me passent par la cervelle. On se trouve heureux près de vous. Comment n'y pas revenir ? La chaleur vous gêne donc ? vous avez manqué en écrivant ce mot d'y adjoindre l'épithète de tropicale. Il le faut ! (voir tous les journaux & ouïr les exclamations des personnes rouges agitant des mouchoirs). [...] Moi, je me réjouis de cette température. Le soleil m'anime & me grise comme du vin. Je passe mes après-midi dans des négligés peu conve - nables, fenêtres closes & jalousies fermées. Je me plonge, le soir, dans la Seine qui coule au bas de mon jardin. Les nuits sont exquises, et je me couche au jour levant. Voilà. D'ailleurs j'aime la nuit passionnément. Elle me pénètre d'un grand calme. C'est une manie, - un vice. Quant aux ennuis du mo

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