Pierre-Auguste Renoir Pierre-Auguste Renoir, Femme nue à sa toilette. 

 Huile s…
Description

Pierre-Auguste Renoir

Pierre-Auguste Renoir, Femme nue à sa toilette. Huile sur toile, doublée. (1892). Environ 35 x 22 cm. Avec la signature du timbre en bas à gauche (Lugt 2137b). "Les sujets les plus simples sont les plus éternels (...) Une femme nue est Vénus ou Nini, qu'elle émerge des eaux de la mer ou qu'elle se lève de son lit. Notre imagination ne peut rien concevoir de mieux." (Renoir, cité par André, Albert, Monographie Renoir, Paris 1919) Pierre-Auguste Renoir - tout au long de sa vie, un portraitiste très demandé, notamment par la haute société parisienne - ne s'est pas seulement inspiré dans son travail des dames de la société aisée, mais plutôt des filles et des femmes naturelles et simples. Dès son plus jeune âge, il a été fasciné par le nu féminin dans ses formes et ses courbes naturelles. Aucun embellissement n'est visible. Au contraire, Renoir place ses modèles sur la toile dans toute leur naturalité. Leur sensualité et leur fraîcheur juvénile l'ont enchanté jusqu'à un âge avancé. Dans ses dernières années, vers 1895, Renoir se consacre principalement à la peinture de nus et souligne de plus en plus la présence physique de ses modèles. "Femme nue à sa toilette" est un bel exemple du style mature de Renoir et représente sa capacité à capturer la forme féminine avec des coups de pinceau fluides et lâches. En utilisant sa propre technique de peinture, il crée une surface de couleur chatoyante qui donne à ses nus tardifs une qualité particulière. Avec sa large palette, il obtient de beaux effets picturaux. Renoir applique de fines couches de différentes nuances de couleur les unes sur les autres, créant une surface variée, presque vibrante. Il construit généralement ses nus sur un fond blanc et atteint une délicatesse fine en combinaison avec la palette de couleurs équilibrée. Notre nu de trois quarts est assis, les jambes légèrement repliées, sur des tissus luxueusement drapés, tout en faisant sa toilette dans une pièce indéfinissable. La jeune femme est prise de côté, tenant un tissu serré sur ses genoux dans sa main droite et tendant un autre bout de tissu avec sa main gauche. Son regard est légèrement baissé, ses longs cheveux bruns attachés en un nœud. L'arrière-plan supérieur schématisé du tableau, dans des tons bruns et verts foncés, constitue un contrepoint équilibré à l'incarnation délicate du corps de la femme, qui est également accentuée de manière impressionnante par l'éclairage. La nudité chatoyante de cette scène très intime était pour Renoir un plan de projection bienvenu dans lequel il pouvait exprimer toute son imagination et son désir. Renoir, qui aimait trouver ses modèles à Montmartre, a capturé les femmes simples telles que les boulangères ou les couturières, les actrices et les modèles professionnels. Il pourrait s'agir de Suzanne Valadon - mère de Maurice Utrillo - qui a d'abord travaillé comme modèle professionnel puis est devenue peintre, et qui a posé pour Renoir vers 1882/83. Sa nature idiosyncratique a fasciné Renoir ainsi que d'autres peintres et il a eu une histoire d'amour romantique avec elle. Renoir l'a capturée, entre autres, dans le portrait "Suzanne Valadon" vers 1885 (collection privée), dans lequel elle est représentée en demi-profil, les cheveux relevés, les lèvres pleines et le nez retroussé sur le côté. Précisément à cause de la coiffure similaire, du nez et du type de femme aussi dodu, notre femme pourrait représenter l'artiste. Mais cela ne peut rester qu'une conjecture. Avec confirmation d'Elizabeth Gorayeb, Wildenstein Plattner Institute, New York, 30.10.2017. L'œuvre sera incluse par le Wildenstein Plattner Institute dans le catalogue raisonné numérique des œuvres de Pierre-Auguste Renoir, actuellement en préparation, et est enregistrée dans les archives sous le numéro WPI 17.10.18/20029. Exposition : Renoir, Kunsthalle, Bâle 1942, Cat.No 117 ; La Peinture française de 1800 à nos jours, Musée des Beaux-Arts, Neuchâtel 1943, (titre : Petite baigneuse) ; Bliss, Nahmad Projects, Londres 2016. Provenance : Galerie Tanner, Zurich ; Pierre Dubied, Neuchâtel, acquis auprès du susdit en 1947 ; collection privée, USA, jusqu'en 1995 ; Christie's, New York 8.11.1995, lot 120 (titre : Baigneuse, ou Nu au linge) ; collection privée, Suisse. Fiscalité : impôt différentiel majoré de 7 % (TVA : régime de la marge (hors UE)).

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