Null [SEYCHELLES]. Mémoire pour M. M. Les Intéressés sur la Concession demandée …
Description

[SEYCHELLES]. Mémoire pour M. M. les Intéressés sur la Concession demandée à l'Isle Seychelles. S.l.n.d. [années 1770-1780]. Manuscrit in-folio (316 x 195 mm), monté sur onglets, de 16 pages, demi-veau marbré avec petits coins de vélin, dos orné à la grotesque, pièce de titre rouge (Reliure moderne dans le goût ancien). Manuscrit de la seconde moitié du XVIIIe siècle, vraisemblablement inédit, détaillant un projet de compagnie privée pour l'exploitation de l'archipel. Écriture parfaitement lisible, sur un papier vergé filigrané. Les balbutiements de la colonisation des Seychelles (1756-1789). L'archipel, connu dès le IXe siècle par les marchands arabes, a été officiellement découvert dans les années 1500 par les navigateurs portugais, notamment Vasco de Gama. En 1756, il devient français grâce à un officier de la Marine royale, Corneille Nicolas Morphey, qui prend possession de Mahé, l'île principale, rebaptisée aussitôt île Seychelle [sic] en l'honneur de Moreau de Séchelles, contrôleur général des finances sous Louis XV. Le climat tropical et la situation géographique des Seychelles (proches de l'île de France (île Maurice) et de Bourbon (La Réunion)) sont des atouts majeurs. On envisage d'en faire une escale sur la route des Indes orientales, voire un comptoir. La perspective d'y créer une colonie prospère et d'en tirer des bénéfices considérables décide donc un armateur français nommé Brayer du Barré de se lancer dans l'aventure : avec la permission de l'État, celui-ci y fonde ainsi vers 1770 la toute première colonie. Les avatars de l'expérience Brayer du Barré laisseront des traces indélébiles dans l'histoire de la colonisation des îles Mahé. [...] S'installer sur une île déserte où il faut tout apporter, tout organiser, tout construire, n'est sûrement pas chose facile. Surtout si l'objet de l'opération est d'en tirer un revenu financier [...]. Passe encore d'y aller un temps pour y tirer du bois, des cocos et des tortues [...]. Mais de là à y prendre racine... (Buttoud, pp. 94-95). Cette entreprise très ambitieuse est cependant un échec. Trois ans plus tard, la colonie est à l'arrêt, mais les bases pour la colonisation future des Seychelles sont déjà posées. La colonisation de l'archipel prendra un nouvel essor en 1787 avec l'établissement d'un véritable plan d'occupation des sols de nature à rationaliser l'attribution des concessions (cf. Buttoud, p. 115). Les Seychelles : un paradis pour financiers. Le manuscrit n'est pas daté mais sa rédaction remonte avant la Révolution française, donc à l'époque où débute doucement la colonisation des Seychelles. Il est fort possible qu'il ait un rapport avec l'entreprise de Brayer du Barré, premier projet privé connu de colonisation de l'archipel, mais il pourrait aussi s'agir d'un autre projet, inconnu, peut-être antérieur de quelques années, qui n'a pas été retenu ou qui a avorté. Le projet est particulièrement motivé par l'appât du gain (comme pour Brayer du Barré) : la demande que l'on fait de l'Isle Seychelles à un double point de vüe également lucratif ; les frais seront simples, et le rapport double. Le plan de l'opération prévoit, la concession une fois obtenue, la création d'une compagnie de 15 actionnaires et la division de l'île Seychelle (île Mahé ?) en autant de parties (ce renseignement suggère que l'île est encore vierge de toutes concessions). Les activités des actionnaires seraient liées au commerce et à la traite négrière (pp. 5-15). Le mémoire stipule en effet l'acquisition par ladite société de 2 navires sur lesquels seraient embarqués les 200 Colons qu'on y transportera dès la première expédition, avec les vivres et outils nécessaires au défrichement et à la culture (ce chiffre de 200 colons est cohérent avec la population des Seychelles avant la Révolution, l'île de Mahé comptant en 1785 moins de 160 personnes, et en 1789 près de 250 dont plus de 200 esclaves ; voir Buttoud, p. 131) : l'un des vaisseaux sera ensuite expédié pour la Côte d'Afrique avec 200000 # pour y traiter 400 Noirs et l'autre ira dans l'Inde, à Pondichéry ou au Bengale avec 900000 # y traiter des marchandises pour l'Europe. On y apprend que les colons se fourniront en chevaux au Cap-de-Bonne-Espérance et à Mascate pour les ânes, Madagascar procurera des bœufs d'une grosseur et d'une force prodigieuse, et que la colonie deviendra en peu de tems très florissante et réunira les productions les plus précieuses des deux Indes : du coton d'une blancheur et d'une finesse rare, de l'indigo, du café, des épices, etc. Le manuscrit semble inédit, on n'en trouve aucune mention explicite dans l'ouvrage de Fauvel, Unpublished Documents on the History of the Seychelles Islands anterior to 1810 (1909). Manuscrit du plus grand intérêt pour l'histoire de la colonisation des Seychelles. Il provient de la bibliothèque Raymond Decary (1891-1973), administrateur des Colonies à Madagascar, avec tampon à l'encre en tête de la première pag

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[SEYCHELLES]. Mémoire pour M. M. les Intéressés sur la Concession demandée à l'Isle Seychelles. S.l.n.d. [années 1770-1780]. Manuscrit in-folio (316 x 195 mm), monté sur onglets, de 16 pages, demi-veau marbré avec petits coins de vélin, dos orné à la grotesque, pièce de titre rouge (Reliure moderne dans le goût ancien). Manuscrit de la seconde moitié du XVIIIe siècle, vraisemblablement inédit, détaillant un projet de compagnie privée pour l'exploitation de l'archipel. Écriture parfaitement lisible, sur un papier vergé filigrané. Les balbutiements de la colonisation des Seychelles (1756-1789). L'archipel, connu dès le IXe siècle par les marchands arabes, a été officiellement découvert dans les années 1500 par les navigateurs portugais, notamment Vasco de Gama. En 1756, il devient français grâce à un officier de la Marine royale, Corneille Nicolas Morphey, qui prend possession de Mahé, l'île principale, rebaptisée aussitôt île Seychelle [sic] en l'honneur de Moreau de Séchelles, contrôleur général des finances sous Louis XV. Le climat tropical et la situation géographique des Seychelles (proches de l'île de France (île Maurice) et de Bourbon (La Réunion)) sont des atouts majeurs. On envisage d'en faire une escale sur la route des Indes orientales, voire un comptoir. La perspective d'y créer une colonie prospère et d'en tirer des bénéfices considérables décide donc un armateur français nommé Brayer du Barré de se lancer dans l'aventure : avec la permission de l'État, celui-ci y fonde ainsi vers 1770 la toute première colonie. Les avatars de l'expérience Brayer du Barré laisseront des traces indélébiles dans l'histoire de la colonisation des îles Mahé. [...] S'installer sur une île déserte où il faut tout apporter, tout organiser, tout construire, n'est sûrement pas chose facile. Surtout si l'objet de l'opération est d'en tirer un revenu financier [...]. Passe encore d'y aller un temps pour y tirer du bois, des cocos et des tortues [...]. Mais de là à y prendre racine... (Buttoud, pp. 94-95). Cette entreprise très ambitieuse est cependant un échec. Trois ans plus tard, la colonie est à l'arrêt, mais les bases pour la colonisation future des Seychelles sont déjà posées. La colonisation de l'archipel prendra un nouvel essor en 1787 avec l'établissement d'un véritable plan d'occupation des sols de nature à rationaliser l'attribution des concessions (cf. Buttoud, p. 115). Les Seychelles : un paradis pour financiers. Le manuscrit n'est pas daté mais sa rédaction remonte avant la Révolution française, donc à l'époque où débute doucement la colonisation des Seychelles. Il est fort possible qu'il ait un rapport avec l'entreprise de Brayer du Barré, premier projet privé connu de colonisation de l'archipel, mais il pourrait aussi s'agir d'un autre projet, inconnu, peut-être antérieur de quelques années, qui n'a pas été retenu ou qui a avorté. Le projet est particulièrement motivé par l'appât du gain (comme pour Brayer du Barré) : la demande que l'on fait de l'Isle Seychelles à un double point de vüe également lucratif ; les frais seront simples, et le rapport double. Le plan de l'opération prévoit, la concession une fois obtenue, la création d'une compagnie de 15 actionnaires et la division de l'île Seychelle (île Mahé ?) en autant de parties (ce renseignement suggère que l'île est encore vierge de toutes concessions). Les activités des actionnaires seraient liées au commerce et à la traite négrière (pp. 5-15). Le mémoire stipule en effet l'acquisition par ladite société de 2 navires sur lesquels seraient embarqués les 200 Colons qu'on y transportera dès la première expédition, avec les vivres et outils nécessaires au défrichement et à la culture (ce chiffre de 200 colons est cohérent avec la population des Seychelles avant la Révolution, l'île de Mahé comptant en 1785 moins de 160 personnes, et en 1789 près de 250 dont plus de 200 esclaves ; voir Buttoud, p. 131) : l'un des vaisseaux sera ensuite expédié pour la Côte d'Afrique avec 200000 # pour y traiter 400 Noirs et l'autre ira dans l'Inde, à Pondichéry ou au Bengale avec 900000 # y traiter des marchandises pour l'Europe. On y apprend que les colons se fourniront en chevaux au Cap-de-Bonne-Espérance et à Mascate pour les ânes, Madagascar procurera des bœufs d'une grosseur et d'une force prodigieuse, et que la colonie deviendra en peu de tems très florissante et réunira les productions les plus précieuses des deux Indes : du coton d'une blancheur et d'une finesse rare, de l'indigo, du café, des épices, etc. Le manuscrit semble inédit, on n'en trouve aucune mention explicite dans l'ouvrage de Fauvel, Unpublished Documents on the History of the Seychelles Islands anterior to 1810 (1909). Manuscrit du plus grand intérêt pour l'histoire de la colonisation des Seychelles. Il provient de la bibliothèque Raymond Decary (1891-1973), administrateur des Colonies à Madagascar, avec tampon à l'encre en tête de la première pag

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