Wu Zuoren (1908-1997) Portrait de jeune fille, 1948 Huile sur bois Signé et daté en bas à droite 38 x 26 cm (sans le cadre) Provenance : - Ancienne Collection Particulière Française - Hôtel Drouot, 11 juin 2010, Lot 363. Wu Zuoren (1908 - 1997) Arrivé en France en 1929, Wu était candidat libre aux Beaux-Arts de Paris. Il fréquentait les artistes chinois dont Xu Beihong, Chang Shurong. L'année suivante, il a réussi les concours pour l'Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles et y a diplômé avec des mentions très bien quatre ans après. Pendant son séjour en Europe, il perfectionna sans arrêt ses techniques de portraits. Il obtient avec "Nu d'un Homme" un 1er prix lors de concours. Lors de son retour en Chine en 1936, enseignant à l'école nationale de Beaux-arts à côté de Xu Beihong, il acquière une grande notoriété et devient très célèbre grâce à son portrait peint par Qi Baishi (photo 2), conservé actuellement au Musée National de Beaux-arts de Beijing. Sa consécration est aujourd'hui internationale car bon nombre de ses oeuvres sont désormais conservées dans les Musées Nationaux en Chine, de Paris (Musée Guimet et Musée Cernuschi), de Belgique, mais aussi bien d'autres. En 1958, nommé par le première ministre chinois Zhou Enlai, Wu devient président de l'Académie centrale des beaux-arts à Beijing, où il restera à ce poste en tant que "président honorable" jusqu'à sa mort en 1997. Notre tableau de Jeune fille Blonde daté 1948 est une redécouverte faite en France dans une collection privée où il était conservé depuis les années 1980. La jeune et belle enfant peinte de profil est baignée d'une chaude lumière qui illumine le blond de ses boucles, les carnations rose pâle de son visage mais surtout les plis de sa robe qui se dégagent sur un fond à la fois sobre et éclatant, dépourvu d'ornements ou de décoration. L'artiste semble brosser ce portrait à coups de pinceaux énergiques, peut-être pour ne pas lasser l'enfant qui pose, lui conférant ainsi une remarquable spontanéité dans son attitude. Cette même spontanéité se retrouve dans le rendu inachevé de la robe rose, à la façon d'un Picasso dans portrait du très jeune « Paul en Arlequin » daté de 1924 (musée national Picasso, Paris). La lumière conjuguée aux couleurs d'une exquise harmonie et à la physionomie aimable de cette délicate tête blonde font de cette oeuvre d'après-guerre une témoignage de la virtuosité de l'artiste.