Octave MIRBEAU.

Le Jardin des supplices. Sans lieu ni date [vers 1898-1899]. Manuscrit autographe in-4 de 110 feuillets écrits au recto, numérotés 1-9, 1-25, 1-5, 26-96, montés sur feuillets vergé in-folio: maroquin janséniste vert, dos à nerfs larges, tranches et coiffes filetées or, roulette dorée en bordure intérieure, étui (Lortic). Manuscrit autographe, complet, du célèbre roman d'Octave Mirbeau. D'une écriture serrée, sans marges, il ne présente que de rares corrections et ratures et fut relié pour l'auteur en maroquin vert de Lortic. Il a servi à l'impression. Son texte correspond à l'édition imprimée, à l'exception de quelques variantes - comme les deux pages finales ajoutées par l'auteur sur épreuves ou le nom du personnage Eugène Mortain. Unique manuscrit aujourd'hui connu de cet ultime chef-d'oeuvre de la littérature décadente. Mûri pendant les années de journalisme, le roman a été précédé de quelques prépublications dont Mirbeau s'est servi pour le manuscrit final à la manière d'un patchwork. Tel est notamment le cas pour la première partie intitulée "En mission" publiée en 1893 dans l'Écho de Paris et, en 1895, dans Le Gaulois, à chaque fois avec des additions importantes. Cette partie possède dans le manuscrit final une numérotation à part, ce qui porte à croire que Mirbeau s'en était servi auparavant. Le Jardin des supplices parut finalement en 1899, la veille du procès d'Alfred Dreyfus à Rennes. Texte de combat, il dénonce la société capitaliste, l'hypocrisie et les travers de la société de son temps. Des collections Alain Suzannet, avec ex-libris, et colonel Daniel Sickles (II, 1989, n° 442).